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Essai VW Taigo : Une démocratisation réussie du SUV coupé ?


VW Taigo : Une première incursion dans le domaine du SUV Coupé

Inauguré en 2006 sur le BMW X6, le SUV coupé a longtemps été inaccessible pour le commun des mortels. Toutefois, si (comme moi) vous avez connu les balbutiements des télévisions écran plat ou des téléphones portables, vous n’êtes pas sans savoir que le temps permet souvent de démocratiser ce qui était hier hors de portée. Le SUV coupé ne déroge pas à la règle, et ce n’est pas le nouveau Volkswagen Taigo qui devrait me contredire ! Non content d’être le premier SUV coupé de la marque, le VW Taigo est aussi le premier à décliner ce type de carrosserie sur le segment des SUV compacts (A0). Adoptant un style très en vogue actuellement, le VW Taigo a-t-il de quoi briller dans une catégorie ultra-disputée, notamment face aux ténors Peugeot 2008 ou Renault Captur ? Pour le savoir, je suis parti à sa découverte sur la Côte d’Azur, entre Saint-Tropez et Nice. 

Le Volkswagen Taigo.

Volkswagen : une offre pléthorique sur le segment des SUV compacts

Le Volkswagen Taigo complète l’offre du constructeur Allemand sur le segment des petits SUV. Si vous connaissez la marque, vous n’êtes pas sans savoir que cette offre n’était déjà pas en reste, puisque VW commercialise déjà les T-Roc et T-Cross

Cousin du Nivus commercialisé en Amérique du Sud, le Taigo repose comme lui sur la plate-forme MQB A0 (celle des Polo et T-Cross, notamment). Toutefois, ne vous méprenez pas : le VW Taigo a fait l’objet de modifications pour coller aux attentes de la clientèle Européenne. Surtout, il n’est pas importé d’Amérique du Sud comme feu la Fox, puisqu’il est produit en Espagne (à Pampelune plus précisément), tout comme les Polo et T-Cross.

Comparé aux T-Roc et T-Cross, le Taigo est le plus long de la bande (4,26 m de long, contre 4,23 m pour le T-Roc et 4,10 m pour le T-Cross). En revanche, il est moins haut qu’un T-Cross, et plus étroit qu’un T-Roc (vous suivez toujours ?).

Volkswagen précise que ces trois véhicules ne visent pas la même clientèle : le T-Roc (dont le restylage est imminent) est voulu comme plus polyvalent, à la limite du segment Premium, tandis que le T-Cross est plus urbain et familial (il est par exemple le seul à disposer d’une banquette coulissante). Et le Taigo dans tout ça ? Il joue évidemment la carte du dynamisme (par son design évidemment), et se montre moins dispendieux qu’un T-Roc. Par rapport au T-Cross, il est par ailleurs le seul à disposer de la motorisation 1.5 TSI 150.

Un look de SUV coupé valorisant pour le VW Taigo

Vous connaissez le dicton : on ne change pas une formule qui gagne. Le Taigo applique ce leitmotiv à la lettre : c’est un pur produit Volkswagen (comprenez : il inspire tout le sérieux qu’on attend d’une production de la marque). La face avant est robuste, et évidemment, les attributs stylistiques de l’univers SUV sont présents : hauteur de caisse surélevée, passages de roues en plastique noir, rampes de toit, pour ne citer qu’eux. Mais ce qui distingue évidemment le Taigo de la meute des SUV compacts (et de ses frères de la gamme), c’est sa poupe tronquée, qui lui apporte un vrai dynamisme. 

La face avant reçoit un éclairage LED de série, et les finitions Style et R-Line disposent quant à elle de feux Matrix LED. Un raffinement encore rare sur le segment, et qui est associé à la signature lumineuse qui relie les optiques avant, le nouveau gimmick Volkswagen. A l’arrière, les feux à LED sont intégrés dans un épais bandeau fumé (à l’image de ce qu’on retrouve sur le T-Cross), et la signature lumineuse rejoint le logo VW au centre.

Taigo Style et R-Line : deux partitions différentes

Les deux finitions haut de gamme Style et R-Line adoptent deux approches différentes : la Style joue une partition plus haut de gamme, avec des éléments argentés/chromés (rampes de toit, baguette sur les boucliers…), tandis que la R-Line adopte une présentation plus dynamique, avec des boucliers spécifiques au dessin plus sportif (avec catadioptre sur toute la largeur à l’arrière), des inserts d’échappement (factices), et en privilégiant les éléments peints (bas de caisse, boucliers) par rapport aux éléments contrastés.

Au final, la finition R-Line gomme le côté baroudeur en herbe du Taigo, au profit d’une tenue plus sportive qui lui va à ravir. Un petit bémol toutefois (commun à tous les Taigo) : les rampes de toit disparaissent si on prend l’option toit ouvrant panoramique.

Un habitacle sérieux repris de la Polo

Reposant sur la base d’une Polo, le Taigo reprend logiquement la planche de bord de cette dernière. On retrouve donc la présentation sérieuse et valorisante de la Polo, avec un matériau très qualitatif en partie supérieure (le fameux plastique moussé, si cher à nos yeux), et des matériaux plus communs (car rigides) en partie inférieure, sans que cela ne jure. Dans tous les cas les assemblages n’appellent aucune critique, même si on aurait aimé des contre-portes un peu moins « brut de décoffrage ». 

On apprécie également les petites attentions apportées par Volkswagen, à l’image du porte-lunettes intégré dans le plafonnier, ou des miroirs de courtoisie éclairés (des deux côtés). Si l’habitacle est sérieux et globalement bien exécuté, il manque en revanche cruellement de couleur et de gaité (sauf si on opte pour le Pack gratuit « Design Vert Visual », qui offre des inserts verts pour la planche et de bord, et une sellerie spécifique plus originale). 

Une technologie embarquée de premier ordre

Le VW Taigo dispose d’une instrumentation digitale de série (adieu les compteurs à aiguilles donc), de 8 pouces sur l’entrée de gamme, et de 10,25 pouces (« Digital Cockpit Pro ») sur les finitions Style et R-Line. Plusieurs modes de présentation sont disponibles, et l’interface est agréable à l’utilisation (et au regard). Comme sur la Polo restylée, la climatisation automatique bi-zone adopte une interface tactile (jolie, mais on a connu plus ergonomique), et le volant est capacitif (il est capable de détecter la présence des mains), en lien avec les assistances à la conduite.

L’écran tactile central de 8 pouces avec e-SIM intégrée est de série, même si les finitions Style et R-Line conservent l’apanage du système « Discover Média », qui intègre la navigation et les services connectés « We Connect » et « We Connect Plus » (le système « Discover Pro » avec écran HD de 9,2 pouces réclame un supplément de 600 Euros). Notez à ce sujet qu’il est possible de rajouter des fonctionnalités pas forcément présente à l’achat du véhicule au cours de sa vie, et ce sans passer par la concession, via la fonctionnalité « We Upgrade ». Ainsi, vous pourrez rajouter à votre Taigo la commande vocale (contre 275 Euros), ou même la navigation (sur Taigo Life), contre 669 Euros !

Pas besoin de passer à la caisse en revanche pour disposer des connectivités Apple CarPlay et Android Auto de série : le système App-Connect est de série. Enfin, un système Beats Audio fort 300 watts et 6 haut-parleurs (+ 1 subwoofer intégré dans la roue de secours) est disponible en option. 

Des aspects pratiques intéressants

Malgré sa poupe tronquée, le VW Taigo conserve des aspects pratiques intéressants, avec un beau volume de coffre (438 litres, et même 1.222 litres banquette rabattue), très proche de celui d’un T-Roc (ce dernier embarque en effet 455 litres). Point de hayon électrique disponible malheureusement, même en option : la plate-forme du Taigo n’est pas prévue pour.

A l’arrière les places sont accueillantes (même s’agissant de la garde au toit), et elles accueilleront sans difficulté deux adultes. En revanche, le bilan sera moins flatteur pour le passager central, avec le tunnel de servitude qui entrave l’espace, et une assise peu confortable (car non creusée).

Des motorisations 100 % thermiques (et uniquement essence)

Tout comme la Polo restylée, le Taigo n’offre que des motorisations « 100 % thermiques » : pas d’hybridation, même légère au programme. Pas de diesel également, avec de l’essence à tous les niveaux. En l’occurence, trois motorisations sont disponibles : 1.0 TSI 95, 1.0 TSI 110, 1.5 TSI 150. La boite DSG7 est réservée aux motorisations les plus puissantes. 

Au volant du VW Taigo TSI 110 DSG7

Je débute mon essai du VW Taigo avec la motorisation qui devrait constituer son « coeur de gamme » : le 3 cylindres 1.0 TSI 110, associée à la boîte DSG7. A défaut de se montrer particulièrement vif (0 à 100 km/h en 10,9 secs : c’est une valeur moyenne), ce TSI 110 offre au Taigo des performances suffisantes pour tout type d’usage (notamment sur autoroute). En revanche, la gestion de la boite DSG7 privilégie trop les bas régimes à mon goût (sans doute pour favoriser la consommation), ce qui a tendance à « museler » le 1.0 TSI, quitte à nuire à sa réactivité (par exemple quand on doit s’insérer dans un rond-point). Pour palier à ce bémol, il ne faut pas hésiter à basculer sur le mode sport de la boite, notamment quand le relief se fait sentir.

Quoiqu’il en soit, la combinaison TSI 110 et DSG7 offre une conduite douce et fluide (notamment en ville), avec un mode « roue libre » qui intervient régulièrement, et un Stop and Start qui intervient de façon discrète.

Le Taigo dévoile de bonnes aptitudes routières, avec une bonne tenue de cap sur autoroute, des commandes douces, et un comportement routier rassurant en toutes circonstances. En revanche, il n’offre pas le côté tranchant de certains de ses concurrentes (je pense notamment au Ford Puma), avec un léger flou autour du point milieu pour la direction, et un dynamisme moyen. A noter que la taille des jantes dépend de la finition choisie et varie entre 16 et 18 pouces.  Une option à prendre en compte lors de l’achat du véhicule qui impactera forcement le prix du montage des pneus.

Le niveau de confort global est bon, avec notamment une qualité de filtration très correcte au global (malgré quelques trépidations à basse vitesse). S’agissant du niveau sonore, le moteur joue une partition globalement très discrète, mais les bruits d’air sont trop présents à 130 km/h.

Et la consommation dans tout ça ? Volkswagen annonce une consommation mixte en cycle WLTP (plutôt réaliste) de 5,9 L / 100 km. Dans les faits j’ai constaté une moyenne aux alentours des 6,5 L sur un trajet alternant autoroute et route : une valeur plus qu’honorable !

On passe au Taigo TSI 150 DSG7

Avec son architecture moteur plus « ronde » (4 contre 3 cylindres pour le 1.0 TSI) et sa puissance confortable (surtout que le Taigo reste plutôt léger, puisque cette version 1.5 TSI 150 -la plus lourde du catalogue- n’accuse que 1.304 kg sur la balance), je n’avais pas beaucoup de doute sur le fait que cette motorisation 1.5 TSI 150 donnerait au Taigo ses gallons de routière. Et je ne croyais pas si bien dire !

Le plus grand « coffre » du 1.5 TSI se fait immédiatement ressentir, avec une souplesse (notamment à bas régimes) inconnue du 1.0 TSI, et une réserve de puissance permanente réellement appréciable au quotidien (même si on ne conduit pas de manière dynamique). Installée d’office sur cette motorisation, la boite DSG7 se marie à merveille avec elle, avec un agrément moteur/boite parmi les meilleurs de la catégorie, et des performances plus qu’intéressantes (0 à 100 km/h en 8,3 secs, très bonnes reprises).

Capable d’évoluer sur 2 cylindres quand il n’y a pas besoin de beaucoup de puissance, ce 1.5 TSI se montre également très doux en ville. Le Stop and Start travaille en transparence, et ici aussi le mode roue libre intervient régulièrement.

Ici pourvu de l’option sélecteur du profil de conduite (associé au blocage électronique de différentiel XDS), « mon » Taigo 1.5 TSI 150 ne présentait pas l’impression de flottement autour du point milieu que j’avais pu constater sur son petit frère équipé du 1.0 TSI 110. La tenue de route gagne en dynamisme (même si le Taigo n’a pas d’amortissement piloté), surtout lorsqu’on bascule sur le mode de conduite « sport », avec une direction plus lourde et une meilleure réponse moteur. De quoi prendre du plaisir sur les routes sinueuses, même si j’aurais tout de même apprécié une pointe de piment supplémentaire.

Volkswagen annonce une consommation de 6,1 L / 100 km en cycle mixte, soit 0,2 L / 100 km de plus que le 1.0 TSI 110 DSG7. Dans les faits toutefois, j’ai consommé sensiblement la même chose avec le 1.5 TSI 150. Au final, le 1.5 TSI 150 emporte logiquement mon choix, puisqu’il offre des performances qui collent plus à la silhouette sportive du Taigo, et que sa consommation n’est peu ou prou pas impactée. Quant au surcout, il est plutôt limité : +1.620 Euros par rapport au TSI 110 DSG7.

Gamme et tarifs du VW Taigo

La gamme du VW Taigo s’articule autour de 4 finitions : Life, Life Business (qui n’est pas seulement réservée aux pro), et les finitions hautes R-Line et Style. Elle débute à 23.850 Euros (TSI 95 BVM5 Life), et grimpe jusqu’à 32.360 Euros (TSI 150 DSG7 Style). 

A motorisation et équipement similaires, le surcout est de l’ordre d’un peu plus de 2.500 Euros par rapport à une Polo équivalente (sachant qu’il faut piocher dans les options pour que la dotation de la Polo égale celle du Taigo). Par ailleurs, le Taigo est indiscutablement plus abordable qu’un T-Roc, voulu plus Premium, et qui conserve l’apanage de la transmission intégrale et des plus grosses motorisations.

Dès la finition de base le Taigo offre une dotation de série intéressante : feux à LED, climatisation manuelle, App-Connect sans fil, système de conduite semi-autonome Travel Assist (incluant notamment les systèmes Front et Lane Assist), accoudoir central avant… Les finitions Style et R-Line disposent quant à elles d’une dotation qu’on peut légitimement qualifier de flatteuse : projecteurs matriciels « IQ.Light », Digital Cockpit Pro, Keyless Access, climatisation automatique bi-zone, chargeur à induction, Park Assist, caméra de recul. 

Volkswagen a fait le choix de limiter le nombre d’options sur le Taigo, et privilégie plutôt les packs englobant plusieurs options, plus intéressantes financièrement pour le client.

Une nouvelle offre de location : le forfait flexibilité

Enfin, notez que le Taigo inaugure une nouvelle offre de location. Baptisée « forfait flexibilité », il s’agit d’une offre sans engagement, et qui permet de restituer le véhicule à n’importe quel moment, de changer de véhicule sans frais, et d’ajuster le kilométrage (uniquement à la hausse). Le tout contre un supplément mensuel limité (+ 12 Euros sur l’offre Taigo entrée de gamme par exemple par rapport à une offre de loyer classique). Plutôt malin pour s’adresser à une clientèle parfois rebutée par la notion d’engagement.

Conclusion : Carton en vue !

Reprenant les très bons ingrédients de la Polo (base technique, planche de bord, technologies…) et adoptant un style de carrosserie très en vogue, il fait peu de doutes que ce nouveau VW Taigo devrait rapidement connaitre un joli succès. Dynamique mais jamais outrancière, sa plastique est indiscutablement plus séduisante que celle d’un T-Cross (mention spéciale à la finition R-Line), et la motorisation 1.5 TSI 150 constitue un morceau de choix pour ceux qui recherchent un agrément moteur/boite au dessus du lot (le 1.0 TSI 110 ne démérite pas, mais la boite DSG7 se révèle un peu trop castratrice). Le constat est d’autant plus attractif que les aspects pratiques n’ont pas été sacrifiés, et que le rapport prix/équipement est particulièrement bien placé. S’il n’offre pas le comportement routier le plus tranchant de la catégorie, ce VW Taigo fait en revanche carton plein pour le reste !


VW Taigo

8.5

8.5/10

On aime

  • Le look, valorisant et dynamique (surtout en R-Line)
  • Les aspects pratiques, qui ne sont pas sacrifiés sur l'autel du look
  • La dotation de série, très correcte, et qui devient carrément flatteuse sur Style et R-Line
  • Les consommations mesurées
  • Le dynamisme et l'agrément de la motorisation 1.5 TSI 150

On aime moins

  • La boite DSG7 musèle un peu trop le 1.0 TSI 110
  • Une tenue de route qui manque un peu de tranchant
  • Les contre-portes, qui manquent de raffinement