Essai : VW Polo restylée : Impossible n’est pas Polo ?
Le Best-Seller de Volkswagen se refait une beauté
Les années défilent depuis sa sortie en 1975, mais son succès ne se dément pas. En dépit de l’explosion des SUV, la Volkswagen Polo continue de constituer le best-seller du constructeur Allemand en France. Avec 24 % des ventes, elle coiffe au poteau le T-Roc (18 %) et la Golf (15 %). Lancée en 2017, la génération actuelle (la sixième du nom) passe aujourd’hui par la case restylage de mi-carrière, histoire de conserver son avance. Au programme de cette VW Polo restylée : un style rafraîchi, l’arrivée de nouvelles technologies, et une offre de motorisations remise au goût du jour. Et l’ambition affichée est très claire : se rapprocher encore plus de sa grande sœur, la Golf.
Ambitieux (c’est le moins que l’on puisse dire !), le nouveau slogan « impossible n’est pas Polo » est-il vraiment justifié ? Ma réponse à la fin de l’article !
Une ligne de Baby-Golf pour la VW Polo restylée
En plus de 45 ans de carrière, la VW Polo n’a pas cessé de grandir. Et pour cause : son gabarit est aujourd’hui similaire à celui d’une Golf IV ! Et il n’y a pas que les dimensions qui se rapprochent de sa grande sœur : son style n’a jamais été aussi proche avec cette version restylée.
A défaut de révolutionner la ligne de la Polo (la maison Volkswagen a toujours privilégié la continuité à la rupture), les designers ont fait évoluer la citadine polyvalente de manière assez visible.
A l’avant, on note ainsi le nouveau bouclier au look plus sportif (surtout avec les éléments peints en noir laqué de la finition R-Line), les phares IQ-Light Matrix LED, qui incluent la fameuse signature lumineuse intégrée dans la calandre et rejoignant le logo Volkswagen au centre. Un gimmick déjà vu sur les dernières Golf et Arteon, et qui est ici l’apanage des versions haut de gamme Style et R-Line. En revanche, les phares LED « tout court » sont désormais livrés d’office sur toute la gamme Polo.
Mais c’est à l’arrière que le changement le plus sensible intervient, sous la forme des nouveaux feux, qui possèdent désormais un retour horizontal. Ces derniers assoient définitivement la stature de « Baby Golf » de cette nouvelle VW Polo, en abaissant la ligne de la voiture. Tout comme à l’avant, le pare-chocs à lui aussi été revu.
Pour clôturer ce chapitre présentation extérieure, on note l’apparition de nouvelles jantes, et le nuancier a été enrichi.
Une gamme de motorisation revue (et simplifiée)
A l’heure de l’électrification à grande vitesse du marché automobile, la Polo restylée persiste et signe : sa gamme de motorisations reste 100 % thermique. Un choix osé, c’est le moins que l’on puisse dire.
En l’occurrence, le diesel est supprimé, et la Polo n’offre plus que 3 motorisations essence, et un bloc gaz/GNV (moteur TGI). Le 1.0 MPI de 80 ch constitue l’entrée de gamme, et le gros des ventes sera réalisé avec le bien-connu 1.0 TSI, décliné en 2 versions : TSI 95 ch (avec la BVM5 ou la DSG7) et TSI 110. Ce dernier est obligatoirement associé à la boîte DSG7. A noter tout le confort de la BVM5 et le faible coup de la révision lorsqu’il faut changer son embrayage.
A l’intérieur de la VW Polo restylée
Vous connaissez la formule : on ne change pas une équipe qui gagne. Pour l’habitacle de la Polo restylée, Volkswagen a donc décidé de faire évoluer la présentation par toutes petites touches (nouveau volant, nouveau inserts décoratifs, nouvelles selleries), afin de concentrer ses efforts sur une bonne mise à jour technologique.
Ce parti-pris a du bon : il suffit de quelques secondes pour prendre ses marques dans la Polo. L’ergonomie est d’une simplicité enfantine, et tout fait sens. A l’heure où la nouvelle Golf a fait le pari du tout tactile (au risque de perturber une partie de la clientèle), cette approche « plus traditionaliste » a du bon. En revanche, le frein à main (qui reste manuel) fait désormais un peu désuet.
La VW Polo continue d’offrir une belle qualité de fabrication d’ensemble, avec un joli bandeau moussé au niveau de la planche de bord, et des assemblages qui respirent le sérieux. En revanche, les contre-portes laissent une impression moins flatteuse, avec un plastique rigide qui jure un peu avec le reste. Par ailleurs, l’ensemble manque un peu de gaité. Quelques touches de couleurs n’auraient sans doute pas fait de mal.
L’habitabilité et les aspects pratiques sont soignés, avec un espace aux genoux appréciable pour une citadine, des espaces de rangement assez grands (boîte à gants, bacs de portière), et un volume de coffre de référence. Avec 351 litres, la Polo dépasse en effet les Clio (340 litres) et 208 (309 litres).
Une technologie remise au gout du jour
Déjà présent sur les finitions hautes sur la version d’avant-restylage, l’instrumentation digitale est désormais de série sur toute la gamme. Cette dernière est toujours un modèle du genre : claire et lisible, elle offre de nombreux modes d’affichage.
Le système d’infodivertissement est mis au goût du jour, puisque cette nouvelle Polo embarque la dernière génération du système maison : le MIB3. L’expérience est toujours aussi fluide et réactive, surtout lorsqu’on opte pour le système Discover Pro optionnel, avec son écran de 9,2 pouces. Ce dernier est inclus dans un pack d’options, incluant le Digital Cockpit Pro (qui permet d’afficher la carte en grand sur l’écran de l’instrumentation ), le chargeur par induction, et le keyless access.
Notez par ailleurs que les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sont désormais sans fil, et que l’auto passe en USB-C. Plus connectée que jamais cette nouvelle Polo !
La Polo profite de son restylage pour enrichir sa dotation en assistances à la conduite, avec l’assistant de maintien dans la voie Lane Assist de série sur toute la gamme, et l’arrivée du Travel Assist. De série sur les finitions Style et R-Line, et associé au nouveau volant capacitif (il est capable de détecter vos mains sur le volant), ce système permet à la Polo d’offrir une conduite semi-autonome. Il conjugue le régulateur de distance automatique ACC, le Lane Assist, et le système de navigation, afin d’anticiper les limitations de vitesse, les entrées d’agglomération, les carrefours ou les ronds-points.
Au volant de la Polo TSI DSG7
La boîte DSG7 utilisée sur cette Polo 1.0 TSI restylée est inédite, puisqu’elle passe à un carter sec/sans huile, afin d’économiser de précieux kilos.
Avec ce bloc TSI 110, la Polo acquiert ses galons de petite routière. Les reprises sont très correctes, et elle pourra affronter des trajets autoroutiers sans sourciller. Cette motorisation ne fait pas pour autant de la Polo une sportive, avec un 0 à 100 km/h bouclé en 10,4 secondes : une valeur moyenne. Il constitue tout de même un bon compagnon, avec une consommation qui s’établit aux alentours de 6,0 L si on fait un peu attention, et une belle discrétion globale (sauf lorsqu’on le sollicite beaucoup : il s’époumone alors bruyamment).
Pourvue d’un nouveau levier de vitesse, la boite DSG7 continue de constituer un modèle du genre, avec des passages de rapports très fluides. Je trouve tout de même que le mode classique (« Drive ») met trop en avant la consommation, avec une 7ème passée dès les 70 km/h, en dépit du petit creux du 1.0 TSI à bas régimes. Résultat l’auto doit tomber au moins 2 rapports dès qu’on demande un peu de puissance, et la réactivité en prend forcément un coup. Pour palier à ce grief, la parade est simple : passer sur le mode Sport de la boite. La consommation s’en ressent (un peu), mais la réponse est bien meilleure.
Contact
Sur la route, cette Polo restylée est sereine et bien posée sur la chaussée. La direction est précise et agréable, à défaut d’être particulièrement affûtée, et le comportement routier dévoile un bon équilibre, malgré l’utilisation d’un simple train arrière rigide, et de quelques légers mouvements de caisse. Loin d’être maladroite sur itinéraire sinueux (j’ai même pris du plaisir sur une descente de col), la Polo ne joue pas pour autant la carte du dynamisme à outrance. Son crédo à elle, c’est plutôt la polyvalence, et là dessus, je n’ai pas grand chose à lui repprocher : le niveau sonore est contenu pour une citadine (le TSI ne se fait presque jamais entendre, et les bruits d’air restent bien étouffés à 130 km/h), et les suspensions filtrent bien les irrégularités de la chaussée (qui ne manquent pas sur l’île de beauté).
Au volant de la Polo TSI 95 BVM5
Je termine mon essai avec un galop d’essai au volant de la déclinaison 1.0 TSI 95 ch, associé à la boite mécanique à 5 rapports. Malgré son petit déficit de puissance, ses performances ne sont pas si éloignées que ça de la TSI 110 ch DSG7, puisqu’elle ne lui rend que 4 dixièmes sur le 0 à 100 km/h. Les 35 kg de moins sur la balance (environ 1.170 kg pour cette version) expliquent sans doute ce faible écart.
Souffrant toujours d’un petit creux sous les 2.000 tr/min, ce 1.0 TSI 95 ch est une bonne pioche dans la gamme Polo, si tenté en tout cas que la boite automatique ne vous attire pas. La boite est bien guidée (mais son débattement est un peu long), et les accélérations sont déjà largement suffisantes pour envisager une utilisation polyvalente. En faisant preuve d’un peu de vigilance, je suis descendu à 5,4 litres aux 100 km sur le trajet retour ville/route jusqu’à l’aéroport de Bastia : une bonne valeur.
Gamme et tarifs de la VW Polo restylée
La gamme de la nouvelle Polo est composée de 4 finitions : base, Life, Style et R-Line.
Comptez 18.015 Euros en entrée de gamme avec la motorisation de 80 ch (une motorisation aux performances limitées, qu’on vous déconseille, sauf pour une utilisation exclusivement urbaine). L’équipement de série de l’entrée de gamme est plus qu’honorable : climatisation, Digital Cockpit, phares à LED, App-Connect, Lane Assist, airbag central.
L’addition grimpe à 22.735 Euros pour la version coeur de gamme TSI 95 BVM5 Style, à la dotation riche : phares Matrix LED, Travel Assist, climatisation automatique bi-zone, sièges chauffants, radars AV/AR. La version 1.0 TSI 115 ch DSG7 R-Line à la présentation plus sportive culmine à 25.915 Euros, en attendant le retour prochain de la version GTI de 207 ch (dont les commandes seront ouvertes en septembre).
Notez enfin qu’un toit ouvrant est disponible en option : un équipement qui devient (malheureusement) rare de nos jours.
Conclusion : Pourquoi dépenser plus ?
Plus que jamais, il est difficile de se tromper en achetant une Polo. Avec sa présentation flatteuse, ses équipements et ses belles prestations routières, elle n’a jamais autant mérité son surnom de Baby Golf. Alors oui, elle n’est peut-être pas la plus fun à conduire, et certains détails ne sont pas encore parfaits, à l’image des contre-portes, qui mériteraient un plus grand soin. Elle n’en reste pas moins l’une des citadines les plus polyvalentes qui soient, et donne souvent l’impression d’avoir affaire à une voiture du segment supérieur. La question est donc simple : pourquoi dépenser plus ?