Essais : Infiniti Q30, la compacte premium
L’infiniti Q30 et l’Europe
Il y a à peine 2 ans, Infiniti présentait en avant première au salon de l’automobile de Lyon, sa dernière née, l’Infiniti Q30. Un pari relevé par la marque premium de Nissan, espérant prendre des parts de marché sur le vieux continent. En effet là ou règne en maître les BMW série 1, MINI, Audi A3 et autre Mercedes Classe A, la marque nippone tente de relever le défi. Fort de son alliance avec Renault, Nissan fait entrer sa marque premium en Europe et profite du contrat passé avec Daimler AG pour concevoir une compacte premium. L’infiniti Q30 est née.
L’infiniti Q30 emprunte alors la plateforme MFA de Daimler et bénéficie ainsi du châssis de la toute dernière Mercedes classe A ! Oui madame ! un très bon point quand on connait l’efficacité et le sérieux de la marque à l’étoile. Pour le châssis c’est fait, reste à trouver des moteurs. À l’instar de Mercedes dans ses Classe A 160, Infiniti puise dans la banque d’organe que constitue l’alliance Renault – Nissan pour récupérer un petit moteur diesel. Le 1.5 DCI sera donc le moteur entrée de gamme de la Q30 allant jusqu’au moteur 2.0 Turbo essence de la Classe A 250 développant 208ch ! Exit donc les V6 -V8 de la marque. Place au downsizing !
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Bien qu’ayant des origines de toute part, l’Infiniti Q30 séduit par ses lignes inédites. Durant cette semaine d’essais, j’ai vraiment été séduit par la ligne de l’Infiniti Q30. Cette bouche béante et son histoire par exemple. Savez-vous que pour les designers japonais l’avant n’est pas anodin ? Figurez vous que la calandre avant est un pont Japonais se reflétant dans un lac ! La partie chromée inférieure est le reflet de la partie supérieure dans les grilles de radiateur en forme de vaguelettes.
Beaucoup de petits détails sont les bienvenus comme les bas de caisse ainsi que le becquet arrière en finitions laquées noires, la double sortie d’échappement chromé. On peut d’ailleurs personnaliser un liseré sur les jantes (ici de couleur violet) afin de rappeler les surpiqûres des sièges et du tableau de bord. L’inifinti Q30 est une belle bête. Avec son empattement de 2m 70 pour une longueur de 4m 40, on ne passe pas inaperçue surtout avec sa hauteur de 1m 50 à la limite du petit SUV.
Certains diront qu’elle à un air de Volvo V40. Il est vrai que l’arrière parait inspiré des gênes suédois. A l’intérieur, j’ai été surpris en bien par la finition. Globalement, c’est du tout bon. Les sièges sont enveloppants, notre modèle était équipé de la finition premium avec un savant mélange de cuir et d’alcantara. On notera une différence de qualité entre les plastiques utilisés en haut et en bas de l’habitacle. Le tableau de bord en alcantara lui aussi est très bien pensé. Les fameuses surpiqûres violettes donnent un cachet indéniable. Côté poste de conduite, pas de chichi, une bonne visibilité de toutes les indications et un écran couleur tout à fait honorable font le job.
Mention spéciale aux cameras qui équipaient notre modèle (avant, arrière et coté). Savamment pensées, elles évitent de trop stresser au vu du gabarit imposant de l’Infiniti Q30. Le coffre est profond et bénéficie d’une contenance de 430L.
A l’arrière, on aurait pu craindre un manque de place, il n’en est rien ! Au détour d’un chemin, un ami d’1m90 a bien voulu se prendre au jeu et n’a pas eu besoin de jouer les contorsionnistes. Aucun chausse-pied n’a donc été martyrisé durant cet essai !
Le Q30 et l’asphalte
Durant la semaine d’essai, j’ai du faire dans les 400 kilomètres avec l’Infiniti Q30. Notre modèle d’essai était le plus petit moteur de la gamme, à savoir le 1,5 DCI 109ch hérité de la filière Renault. On ne présentera plus les qualités indéniables de ce moteur équipant une large gamme de véhicules allant de la Dacia Sandero à la Mercedes Classe A en passant par la totalité ou presque de la gamme Renault. Au temps le dire de suite, j’avais très peur du manque de puissance.
Sur le papier, l’Infiniti Q30 accuse tout de même un poids à vide de 1 tonne 600 ! Ajoutez à cela que notre modèle était équipé de jantes en 18 pouces et vous comprendrez aisément mon appréhension. Et bien que nenni ! Bien sûr ce n’était pas un foudre de guerre tant s’en faut, mais j’ai pu compter sur le petit 1,5 DCI lorsqu’il le fallait. La boite manuelle à 6 rapports était très agréable et bien étagée. Les 260 NM de couple permettent des reprises tout à fait acceptables et les longs trajets de ne sont en aucun cas une sinécure.
L’Infiniti Q30 n’est pas parfaite loin de la, mais nous pourrions considérer ses petites imperfections comme des erreurs de jeunesse. La Q30 manque un tant soit peu de dynamisme face à ses rivales européennes. Un brin pataud, un poil linéaire ce n’est clairement pas dans une Q30 que les cols de montagnes vont vous murmurez à l’oreille d’attaquer. En tout cas pas avec notre modèle. On regrettera d’ailleurs, l’absence de mode de conduite comme propose par exemple la BMW Serie 1 et ce d’entrée de gamme. Un mode dynamique (ou sport) aurait été apprécié.
Pour conclure, notre modèle était affiché à 34570 TTC. Une somme certes, pour une compacte. Mais dans la course au premium, elle est très bien située. Reste maintenant l’envie de craquer ou non. A mon sens, l’Infiniti Q30 est une excellente voiture dotée de prestation plus ou moins équivalente au ténor européen. Sa ligne est un argument indéniable dans le décor automobile actuel. Il manquerait juste une petite pointe de folie à la conduite pour devenir un best-seller. A essayer pour vous faire une idée !
On aime :
– sa ligne un brin poétique
– la plateforme de la Classe A
– La qualité de finition perçue à son bord
On aime moins :
– Le 1,5 DCI un peu juste pour le gabarit de l’auto
– Quelques angles morts ( cameras limite obligatoire )
– J’achète ou je n’achète pas ?