Essai Audi A3 restylée (2024) allstreet TFSI 150 : Toujours la reine des compactes premium ?
La pionnière des compactes premium est de retour
Première berline compacte premium du marché, l’A3 est l’un des piliers de la gamme Audi. Lancée en 1996, la berline aux anneaux s’est écoulée à près de 6 millions d’exemplaires, dont 358.000 en France. Et elle a étrenné nombre de nouveautés sur son segment : feux Matrix LED, virtual cockpit, première à disposer d’une motorisation hybride rechargeable (A3 e-tron)… Sans oublier la première ultra-sportive de son segment (avec la RS3, apparue en 2011). La génération actuelle (la quatrième du genre) est apparue en 2020. Elle profite aujourd’hui d’un restylage destiné à la remettre sur le devant de la scène. Un facelift accompagné d’une nouvelle version, façon crossover. Notre essai à Majorque de la nouvelle Audi A3 (2024), dans sa version allstreet TFSI 150.
Un petit coup de jeune bienvenu pour la Audi A3
Certes plutôt subtiles, les évolutions esthétiques apportées par Audi à son A3 sont tout de même suffisantes pour donner un agréable coup de frais à sa berline compacte.
La calandre singleframe (au dessin adouci) se passe désormais de cadre, et un nouveau logo simplifié en 2D trône en son centre. Les nouveaux boucliers sont largement ajourés, à tel point qu’en S Line cette A3 restylée n’a désormais plus grand chose à envier à une S3 !
Les phares évoluent eux aussi, et proposent désormais quatre signatures lumineuses. Enfin, quatre nouvelles teintes font leur apparition, dont le Bleu Ascari et le Vert District.
Une nouvelle version allstreet pour la Audi A3
Mais la plus grosse nouveauté de cette Audi A3 restylée, c’est l’apparition d’une nouvelle version : la A3 allstreet.
Cette déclinaison se distingue par sa hauteur de caisse surélevée (+ 30 mm). Si elle se passe des nouveaux boucliers ajourés des autres A3 restylées, l’A3 allstreet dispose en échange d’éléments de style qui évoquent l’esprit tout terrain. En commençant par des passages de roues contrastés, ou des jantes spécifiques.
On peut notamment citer les logos noirs, la calandre exclusive surélevée (peinte en noir mat), ou encore les éléments contrastés en argent. L’Audi A3 allstreet permettra à Audi de capter une partie de la clientèle des A1 citycarver et Q2, puisque ces modèles ne seront pas renouvelés. Son look crossover lui va bien, et apporte au modèle un petit côté « outdoor » qui lui manquait.
Un habitacle qui évolue subtilement (trop)
Les changements apportés à l’habitacle sont plus anecdotiques : quelques éléments décoratifs ça et là, un sélecteur de vitesse plus compact, un pack éclairage étendu, et… c’est tout.
Pour autant, on apprécie toujours autant la sensation de cockpit que cet habitacle inspire. On aime également le fait que la firme aux anneaux ait conservé beaucoup de commandes physiques, pour la ventilation, les aides à la conduite…. La qualité de fabrication est toujours supérieure à la moyenne, avec de beaux matériaux dans les zones à portée de toucher. On note aussi l’apparition de beaux inserts en microfibre « Dinamica », à l’aspect similaire au daim. Notons tout de même quelques matériaux plus communs dans les parties basses, et au niveau de la console centrale. Quant aux contre-portes, ils auraient mérité un peu plus d’égards.
Désormais livré de série, le digital cockpit n’évolue pas (pas grave tant il reste agréable à l’usage). Il en va de même pour l’écran central. C’est un peu plus embêtant pour ce dernier : avec 10,1 pouces, il nous paraît désormais un peu petit. Heureusement, son interface reste plutôt réactive. Un nouveau système audio Sonos fait son apparition. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous aura fait forte impression, avec une très belle restitution sonore.
Des fonctionnalités supplémentaires disponibles à la souscription
Le constructeur aux anneaux suit la tendance actuelle (pour le moins décriée) qui permet d’activer des options supplémentaires. Des éléments « software » déjà présents dans le véhicule, mais pas forcément activés en sortie d’usine, en fonction de la finition et des options retenues. Via l’Audi Store, il sera ainsi possible de souscrire à des fonctionnalités supplémentaires, au mois, à l’année, ou de façon permanente. On pourra par exemple rajouter le régulateur adaptatif, l’assistant feux de route, ou même la climatisation bi-zone. Au moment de notre essai les tarifs de ces différentes souscriptions n’étaient pas encore connus.
La gamme et les tarifs de la nouvelle Audi A3
Pour cette version restylée, Audi a simplifié la gamme. Trois finitions sont désormais disponibles : Design, Business Executive (ouverte aux particuliers), et S Line.
Sous le capot de l’Audi A3 restylée, on ne retrouve que des 4 cylindres. L’offre est (elle aussi) épurée, puisqu’elle passe de 11 à 6 motorisations, et la boîte S Tronic est désormais imposée. En essence, l’offre s’articule pour l’instant autour du 1.0 L TFSI (30 TFSI de 110 ch), et du 1.5 L (35 TFSI de 150 ch), les deux avec micro-hybridation.
Audi annonce l’arrivée de nouvelles motorisations essence plus puissantes d’ici à la fin de l’année. En l’occurrence, les 40 et 45 TFSI e, de 204 et 245 ch, hybrides rechargeables. Bonne nouvelle pour les gros rouleurs : Audi conserve une offre diesel, au travers de la motorisation 35 TDI 150 ch.
Côté tarifs, la gamme A3 restylée débute à 36.780 Euros (et 39.980 Euros en version allstreet).
Au volant de la nouvelle Audi A3 allstreet 35 TFSI
Clarifions rapidement ce point : l’Audi A3 allstreet ne diffère pas d’une A3 Sportback d’un point de vue technique. Hormis une meilleure garde au sol avec sa caisse surélevée, elle n’offre donc pas de réelle aptitude supplémentaire à la conduite « tous-chemins ». Elle ne distingue pas non plus par un système de motricité renforcé, ou une transmission quattro. La prise de poids versus une A3 Sportback est par ailleurs très limitée : de l’ordre de la vingtaine de kilos (l’auto est donnée pour 1.350 kg).
En s’installant à son volant, on remarque qu’on est assis un peu plus haut qu’une A3 classique. La clientèle SUV devrait apprécier l’effort. Avec sa course d’amortissement en hausse, l’A3 allstreet préserve plutôt bien les vertèbres de ses occupants, et limite les percussions aux plus grosses irrégularités de la chaussée. C’est franchement pas mal, surtout qu’on a connaît la raideur quasi-proverbiale des productions de la marque. Autre élément de satisfaction : les sièges sport optionnels, qui offrent un très bon maintien, et dont la longueur d’assise est extensible.
De bonnes aptitudes en conduite dynamique, et un TFSI 150 très homogène
Si elle est logiquement assez éloignée du côté « scalpel » d’une S3, cette A3 allstreet ne démérite absolument pas au chapitre comportement routier. Nous avons eu l’occasion de la bousculer un peu sur les routes parfois tortueuses de l’île de Majorque. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle nous aura démontré de bonnes aptitudes en conduite dynamique.
Ainsi, et malgré sa hauteur de caisse supérieure, elle limite efficacement le roulis, et n’élargit pas trop la trajectoire lorsqu’on la bouscule. À noter que notre A3 allstreet d’essai était équipée de l’amortissement piloté optionnel, qui nous paraît une nouvelle fois très pertinent. Rien à redire non plus s’agissant du train avant, qui limite les effets de couple dans le volant.
En revanche, l’attaque de la pédale de frein paraît moins probante. Un peu inconsistante en début de course, elle complique le dosage. Heureusement, la boîte S Tronic se montre plutôt pro-active. Elle rétrograde à bon escient, notamment lorsque l’auto est en descente, ce qui limite l’usage aux freins.
Pourvu d’une micro-hybridation, le 35 TFSI (un 1.5 L turbo-essence très connu dans le groupe) offre toute la polyvalence qu’on attend d’une compacte premium. Certes, il ne brille pas par sa nature exubérante, ou sa sonorité particulièrement gratifiante. Mais ses bonnes performances et ses reprises lui permettent d’envisager tout type de parcours (0 à 100 en 8,4 secs, 221 km/h en pointe). Équipé d’un mode roue-libre, il a par ailleurs a le bon goût d’être plutôt sobre : 5,8 L / 100 km en cycle combiné, dixit Audi.
Conclusion : Une berline compacte aux accents baroudeurs toujours aussi fréquentable
A défaut de révolution, cette version restylée apporte un agréable coup de frais à la Audi A3, plus valorisante que jamais. Dans l’habitacle, les évolutions sont plus anecdotiques. Trop à vrai dire. Si on continue d’apprécier l’atmosphère façon cockpit et la qualité d’ensemble (parties basses mises de côté), l’écran central aurait sans doute mérité un petit dépoussiérage. La plus grosse nouveauté introduite par ce facelift est l’arrivée de la version allstreet. Une version légèrement surélevée, qui se caractérise par son look baroudeur plaisant, mais pas par ses spécifications techniques, identiques à la version Sportback. Elle n’en reste pas moins très homogène à l’usage, avec une tenue de route efficace et plaisante, et un TFSI de 150 ch très polyvalent. 28 ans après ses débuts, l’Audi A3 n’a pas encore dit son dernier mot !