Pourquoi Forza Motorsport, nous fait passer du plaisir aux larmes
Forza Motorsport nous revient 6 ans après le dernier opus. Autant d’attente nourrissait de grands espoirs. Entre illusion et déception, voici notre test complet.
Forza Motorsport
On se souvient tous de Forza Motorsport 7 sorti en 2017. Encensé par la presse de l’époque, il reste une référence en la matière sur Xbox One. Il a fallu 7 ans à Turn 10 pour faire renaître sa juteuse licence et l’intituler sobrement Forza Motorsport. Un peu comme en son temps chez Sony, ce Forza Motorsport, est-il le véritable 8eme opus ou une parabole à la façon de GT Sport dans l’histoire de Gran Turismo ? En effet, vous allez voir que l’on perd quelque peu nos repères dans cet épisode, surtout si vous aviez poncé FM7 en long, en large et en travers.
Un brin austère
Habitué de la série des Forza que ce soit Horizon ou Motorsport, généralement les intros nous mettent dans l’ambiance directement. Ici, c’est en partie le cas où vous serez livré à vous-même assez tôt. Vous prendrez le volant de 3 véhicules très différents et vous voilà projeté sur la page du Menu. On sent déjà qu’on n’est pas là pour rigoler. Vous aurez le choix entre un mode carrière, un mode libre de créer votre propre course et un mode multijoueur.
Le mode carrière vous fera par la force des choses gagner des niveaux et il faudra prendre (genre vraiment) votre mal en patience pour piloter un véhicule intéressant. Le mode libre vous propose de louer gratuitement un des 500 véhicules à votre disposition et de sélectionner votre circuit de prédilection sur les 20 circuits que comprend le jeu. Enfin, le mode Multi vous permettra de rejoindre des salons disponibles ou de vous affronter en session privée avec vos amis. Comme vous pouvez le constater, on ne fait pas dans la dentelle. On est là pour avaler du bitume et rien que du bitume.
Techniquement bluffant
Une fois le vestiaire froid traversé, vous arrivez sur la piste et c’est là que Forza Motorsport vous mettra une belle claque. Techniquement, le jeu est vraiment magnifique. Plusieurs modes graphiques sont à votre disposition, mais sachez que le mode performance et Ray Tracing en 60 images secondes est un des meilleurs choix disponible. Bien que les pistes nous soient archis connus au fil des années, c’est dans la modélisation des à côté que Forza Motorsport fait la différence.
Les véhicules ne souffrent d’aucun défaut, mais c’est l’ambiance environnementale qui fait toute la différence. De la brume par intermittence, du brouillard de nuit, un lever de soleil, des phares au loin ou encore une piste détrempée en pleine tempête apportent ce petit plus inestimable. J’émets un petit bémol sur l’effet glossy des carrosseries qui, lorsque l’on joue en vue capot, reflète tellement le décor que l’on perd l’axe de visibilité pour parfaire sa trajectoire.
Et pourtant…
Si la technique et les graphismes faisaient tout, on le saurait ! Ce n’est malheureusement pas le cas et Forza Motorsport nous le prouve une fois de plus. Une fois la baffe graphique digérée, vient l’envie de gagner une course. Le gameplay rentre donc en jeu et c’est là que le bât blesse. La maniabilité pas franchement mauvaise me laisse sur ma faim. Les véhicules ont tous tendance à sous virer de trop. Le ressenti à la manette manque de pêche et l’on est systématiquement à la recherche d’un véritable plaisir de conduire. Vous enchaînez les virages en gagnant des xp, pour votre véhicule, selon la précision de votre trajectoire. La partie réglage et tuning se débloquent au fil des niveaux de celui-ci. Le problème, c’est qu’il ne faut pas moins de 4 h de piste pour faire évoluer votre véhicule au niveau 50 afin de swapper votre moteur ! Vous pourrez bien changer votre aileron au niveau 10 mais les choses sérieuses se passent apres le niveau 20 !
Le plaisir passe également par le son et Forza Motorsport n’est pas celui qui vous ravira les tympans. Les moteurs sont pour la plupart assez plats et une Audi R8 LMS ou une BMW V12 LM ne détruira pas votre Home Cinéma. C’est rageant d’être au volant d’une Ferrari 312 T et que de regarder son compte-tour pour voir si on n’est pas en sous-régime !
Malheureusement décevant
Forza Motorsport manque de rage, de force, de cojones finalement. Les courses s’enchaînent pour la plupart sans passion. Le practice de 3 tours, bien que l’on puisse le sauter, est véritablement barbant. L’IA qui devrait subir une mise à jour est tantôt aux fraises tantôt imbattables. Quelques plantages de consoles dans la sélection des véhicules et des replays qui ne se lancent pas sont pour le moment monnaie courante.
Des mises à jour devraient rapidement voir le jour, mais pour un jeu que l’on attend depuis 6 ans, c’est une nouvelle fois rageant. Il me fait beaucoup penser à GT Sport qui au fil des mises à jour est devenu un grand jeu. En espérant que Turn 10 et Microsoft ne lâchent pas leur bébé en plein vol. Reste que sur Xbox, Forza Motorsport est unique et finalement ravira les possesseurs du monolithe qui voudront prendre leur dose sérieuse d’asphalte.
Conclusion Forza Motorsport
Forza Motorsport sur Xbox Series est décevant. Bien que techniquement irréprochable, il pêche par des lacunes de gameplay indéniables. Si vous êtes fan de la série, vous pardonnerez sans doute ses quelques égarements que l’on souhaite rapidement corriger par des mises à jour. Un bon jeu de bagnole, mais pas non plus le Forza ultime. Disponible dès le 10 Octobre sur le gamepass, il ravira toutefois à coup sûr les fans d’automobile en tout genre.