Carnet de Routes : La Bourgogne en BMW Z4 20i
Ça y est, le printemps est là ! Les arbres bourgeonnent, les oiseaux chantent et les voitures-plaisir sortent de leur hibernation. L’occasion de partir en road-trip à travers notre belle Bourgogne au volant d’un roadster iconique : le dernier BMW Z4.
Bon, dans les faits, la réalité est moins idyllique : il pleut des cordes depuis des semaines et notre vadrouille en Z4 s’est faite principalement capotée. Cela ne nous a pas permis de bronzer et Ça a enlevé un peu du charme et de l’intérêt du roadster, mais n’entache en rien la qualité de cette petite GT et les routes incroyables que nous avons empruntées…
Tracé : le Nord de la Bourgogne en BMW Z4
- Distance : 215 km
- Temps : 2 jours (avec visite)
- Rythme : dynamique et balade
- Tracé jour 1 ; tracé jour 2
Nous avons donc jeté notre dévolu sur le nord de la Bourgogne pour découvrir la dernière mouture du BMW Z4 dans sa plus petite version 20i de 197 ch. À travers le sublime parc naturel du Morvan puis la Vallée du Serein et enfin Chablis, notre roadster tout juste restylé, dans sa motorisation d’entrée de gamme, fut la compagne de route parfaite.
En route, à la découverte du BMW Z4 !
Notre balade commence au sud d’Auxerre, et plus précisément au pied de la charmante petite ville perchée de Mailly-le-Château. Après 2h d’autoroute A6, dont notre Z4 s’est délecté à la perfection grâce à une insonorisation acoustique très soignée et une consommation de moineau via sa boite automatique à 8 rapports (6,5 L/100 km) à 130 km/h, nous voici en Bourgogne !
Nous longeons le canal du Nivernais par la D100 et passons alors sous les impressionnants Rochers du Saussois. On se sent alors touts petits au pied de ces colosses de la nature, dans ce Z4. Même si ce dernier a pris de l’embonpoint au fil des générations, il en reste l’un des derniers « petits » roadsters à capote souple du marché avec la Mazda MX-5 et la Porsche 718 Boxster. Le Z4 en impose, avec son look sculptural et ses galbes prononcés. Les proportions sont idéales, grâce à ce long capot et ce fessier imposant, lui donnant un air trapu et terriblement séduisant.
Un look séduisant
Un sentiment renforcé par le pack M dont notre exemplaire est doté, et notamment de superbes jantes 19 pouces et ce gris Skyscraper Grau qui lui vont à merveille. On se retourne sur son passage, et il propose à mon sens le juste équilibre entre classe et sportivité ; tout ce qu’on attend d’un roadster. Récemment restylé à mi-carrière avec de très minces modifications de style et de technologies, le Z4 passe brillamment les années depuis 2019. Faute de calandre disproportionnée et de lignes trop torturées, il ne prend pas de rides et plait indubitablement.
La D100 continue tout en fluidité jusqu’à Châtel-Censoir. Nous laissons le canal du Nivernais derrière nous puis entrons dans le Saint des Saints : le Parc Naturel du Morvan. Les premiers virages apparaissent et, au terme d’une descente technique mais scénique de la D36, Vézelay apparaît tel un miracle, perché sur sa colline millénaire.
Le Morvan, paradis du road-trip
Étape incontournable de tout pèlerin, qu’il soit en chemin vers Saint-Jacques de Compostelle ou là pour enquiller du kilomètre en moto ou en roadster, les ruelles étroites et pittoresques de Vézelay et sa sublime basilique méritent définitivement le détour. Classé parmi les plus beaux villages de France, il est également la porte Nord du Morvan. Un paradis naturel où forêts à perte de vue, cascades, grands lacs, cols et vallées en font un eldorado pour tout passionné de road-trip et de grands espaces digne de ce nom.
De Vézelay au Mont-Beuvray, on peut y rayonner et passer plusieurs jours afin d’en découvrir toutes les richesses. Au printemps la végétation se réveille, à l’été on y profite de son climat et des baignades dans les grands lacs, l’automne les couleurs y sont sublimes, l’hiver la neige y fait souvent son apparition et on y fait même du ski de fond. Chaque saison y a son intérêt, autant de raisons d’y revenir !
Chocolat chaud englouti (temps automnal oblige), nous repartons à la découverte de la prochaine étape de notre balade : Pierre-Perthuis. Ancienne place forte où trônait un château-fort, ce village perché sur les hauteurs de La Cure est connu pour la particularité d’avoir deux ponts enjambant la rivière. L’un piéton de l’époque Romaine, en contrebas, l’autre plus récent mais non dénué de charme permettant de passer en voiture via la D353. Pour l’anecdote, une scène de La Grande Vadrouille avec Bourvil et De Funès a d’ailleurs été tournée sur le pont Romain.
Polyvalent, le BMW Z4 est un couteau-suisse
Nous pénétrons ensuite au cœur du parc naturel régional par la D944. Les paysages changent, le relief apparait, et une descente dynamique nous met en jambes jusqu’à Chastellux-sur-Cure dont ce sublime château tout droit venu d’Écosse qui vous accueille avec majesté. Nous basculons alors en mode Sport tout en restant prudent : les routes sont détrempées. Le Z4 propose trois modes de conduite (Confort, Eco Pro et Sport), chacun de ces modes pouvant être configurés à la demande et chaque élément peut être paramétré à sa guise.
Basculer d’un mode à l’autre a un réel intérêt et se sent immédiatement. En ville et sur route sans grand intérêt, Éco vous castrera toute performance avec une puissance bridée et des rapports lissés, mais cela permettra de bien moins consommer grâce une roue libre accentuée et une régénération au freinage. En balade et dans une grande majorité, le mode Confort réglera la suspension en conséquence et proposera une conduite tout en douceur avec des passages de rapports aux moments idéaux et une expérience très homogène.
Sur une route aussi intéressante que notre D944, le mode Sport permet lui de ressentir l’essence même du « plaisir de conduite » si cher à BMW. L’amortissement se raffermit, la pédale d’accélérateur gagne en réactivité et la sonorité du quatre cylindres s’amplifie. Et si on veut un peu plus, un mode Sport Plus est même présent. De quoi s’amuser et transformer un docile roadster de tous les jours en vraie voiture-plaisir.
Le Z4, un roadster toujours dynamique
Je l’avoue, je n’attendais pas du Z4 qu’il soit une petite sportive intéressante à rouler sur un terrain aussi exigeant que Le Morvan. J’y ai d’ailleurs emmené les productions les plus pétillantes des derniers mois (MX-5, Alpine, GR86) et je pensais m’ennuyer un peu au volant d’un cabriolet de plus de 1400 kg. Que nenni, j’ai adoré !
Basculé en Sport, le Z4 se révèle sous un nouveau jour. Sur notre fameuse D944 qui s’enfonce à travers ces épaisses forêts de sapin caractéristiques du Morvan et sur un bitume absolument délicieux, le roadster de BMW démontre toutes ses qualités dynamiques grâce à une répartition des masses idéales (50/50). À commencer par son châssis : équilibré, sain et prévenant, tout en étant précis. Le Z4 20i est une propulsion et ça se sent : il ne rechigne pas à enchainer les courbes avec brio.
On quitte la D944 pour rejoindre la D235 jusqu’à Plainefas puis Brassy via le Lac de Chaumeçon, l’un des nombreux réservoirs du Morvan que l’on traverse via le barrage. La départementale se resserre et la route devient alors extrêmement sinueuse. Revêtement irrégulier, virages à l’aveugle, épingles sur épingles, compressions, cette D235 est une véritable spéciale de rallye, exigeante pour le pilote et sa monture.
Notre version 20i a beau être la plus légère de la gamme, le poids se fait sentir à l’inscription avec un avant qui a tendance à plonger au freinage et une légère prise de roulis en appui. Rien de bien alarmant, mais il nous rappelle alors qu’il ne pourra se dandiner avec l’agilité d’une Mazda MX-5. Les lois de la physique s’appliquent en toute logique, mais il est bon de rappeler que le Z4 reste avant tout un cabriolet cossu et dynamique plus qu’une sportive légère et incisive.
Accessible et prévenant, une propulsion plaisante à mener
Au fil des kilomètres, on prend plaisir à inscrire avec propreté le museau en courbe grâce à une direction précise et une position de conduite absolument parfaite. Au fil des sorties de virages, on aime sentir son séant enrouler comme il faut et se placer là où on lui demande sans jamais se dérober. Même sous une pluie diluvienne, dès lorsqu’on ne provoque pas la glisse, le Z4 reste tout à fait sain. Et en cas de glissade, l’ESP intervient alors relativement rapidement afin de nous remettre dans le droit chemin. En Sport Plus, ce dernier est bien moins intrusif mais ne se coupe pas vraiment. On peut alors provoquer un peu plus l’arrière-train et profiter de toutes les qualités d’une propulsion à la répartition des charges parfaite.
En conduite de bon samaritain, le Z4 20i n’a rien de très pointu à être conduit et ne piège jamais ; il peut tout à fait s’appréhender à tous les rythmes. Une accessibilité qui rassure et qui le rend approchable et fiable peu importe les conditions climatiques grâce à une excellente monte pneumatique en Continental SportContact 6. Le freinage est lui très performant, avec une progressivité bienvenue et un mordant tout à fait convaincant. L’endurance ne semble pas faire défaut malgré des sessions exigeantes de près de 20 minutes sur cette virevoltante D235 !
Z4 20i: un petit moteur amplement suffisant !
Nous continuons notre traversée du Morvan via la D6 jusqu’au village de Duns-Les-Places puis la D236, l’un des plus beaux enchainements de routes de la région. Bitume parfait et tracé fluide, un terrain de jeu idéal pour le Z4. Couplé à une boite de vitesse à 8 rapports, 197 ch pour 1400 kg, ce 20i pourrait paraitre un peu léger sur le papier… Mais dans les faits, ce moteur d’entrée de gamme démontre une vigueur surprenante et des performances largement suffisantes pour se faire plaisir. Pourquoi plus ?
Avec son bi-turbo, le quatre cylindres en ligne abat le 0-100 km/h en 6,8 secondes et les 320 Nm de couple sont atteints au régime de 4500 tr./min. Il n’a pas le charme d’un bloc atmosphérique et aller dans les tours ne servira pas à grand chose, mais il a le très grand intérêt d’être un moteur plein très tôt et coupleux, offrant ainsi des relances fournies et un agrément certain à chaque sortie de courbe.
sDrive : une excellente boite automatique
La boite automatique ZF à 8 rapports accompagne parfaitement cette mécanique. Elle change habilement de philosophie en fonction du mode de conduite : très fluide et très coulée en mode Confort, elle propose des changements de rapports éclairs et aux moments opportuns en mode Sport Plus. Les palettes sont un poil trop petites pour être maniées aisément, mais elles ont le bon goût d’être sur le volant et pas fixes comme sur une Alpine.
Faute de vocalises sincères par défaut, sa sonorité a été très joliment travaillée par les ingénieurs. Que ça soit dehors ou dedans, le quatre cylindres ronronne avec panache et participe à rendre l’expérience de conduite du Z4 grisante. Elle est même amplifiée en mode Sport, sans jamais tomber dans le ridicule.
Après une bonne session de roulage, nous atteignons les rives du Lac des Settons, au cœur de ce paradis vert. Une petite pause s’impose, pour profiter de la quiétude des lieux et de ces paysages dignes du Canada. Ce grand lac marque notre dernier arrêt dans Le Morvan, avant de repartir plus au Nord-Est. Il reste bien des choses à découvrir dans ce magnifique parc naturel, et notamment les contreforts du Mont Beuvray et Bibracte. Nous y reviendrons assurément pour un prochain carnet de routes !
Cossu et soigné, le BMW Z4 est un parfait compagnon de road-trip
Les grandes forêts de sapin et cols du Morvan derrière nous, nous rejoignons Saulieu via la délicieuse D121 aux virages qui serpentent au creux d’une vallée. On se concocte alors un mode Sport Individual avec la suspension en mode Confort, et le reste en mode Sport : la configuration la plus pertinente. La pluie ne cesse de tomber, mais le Z4 reste impérial de stabilité et de confort.
Capoté, l’isolation phonique est bluffante à tel point qu’on oublie avoir un toit souple et pas de la tôle au-dessus de nos têtes. Les superbes fauteuils en cuir sont aussi moelleux qu’ils maintiennent bien, la suspension en mode Confort offre un compromis absolument parfait entre confort et dynamisme et l’on se plaît à cruiser sur un filet de gaz et sauter de virage en virage en toute fluidité.
On atteint alors notre halte à Saulieu, où le Relais Bernard Loiseau nous démontre le temps d’une nuit toute l’étendue de son savoir-faire. Un habile mélange entre tradition et modernité, une table d’exception et un spa grandiose. Une adresse historique et un incontournable de tout épicurien qui permet de recharger les batteries après une bonne journée sur les routes.
On décapote enfin ce Z4 !
Le lendemain, une accalmie est enfin de la partie. Nous faisons tomber le toit et roulons cheveux au vent sur la N6 (déclassée, et désormais D906) en passant par l’un de ces vestiges d’une route mythique maintenant délaissée par les vacanciers au profit de l’A6. La station Johnny, à la sortie de Molphey, est tenue par un véritable personnage fan de voitures américaines. Demandez-lui gentiment, et il ouvrira peut-être les portes de sa collection avec joie.
Nous continuons notre remontée vers le Nord et quittons l’ennuyante D906 pour les très surprenantes D15 puis D36 jusqu’à Époisses, où vous pourrez faire vos stocks du fromage éponyme fort en goût (et en odeur). On rejoint alors Le Serein, charmante rivière que l’on suivra jusqu’à la fin du road-trip autour de Chablis.
S’en suivront les sublimes villages comme figés dans le temps de Montréal et de Noyers, qui méritent définitivement le détour. À Massangis, ne manquez pas un véritable joyau pour tout mordu de mécanique et de bitume que nous sommes : l’exceptionnel garage Capolungo, tenu et entièrement rénové par cet homme absolument passionné donc forcément passionnant.
Le BMW Z4 20i : le grand-tourisme avant tout
La D86 puis la D45 terminent en beauté notre virée en Bourgogne avec des virages toujours plus plaisants à enchainer. Le ciel est menaçant, mais des éclaircies nous permettent de profiter du plaisir de rouler en cab jusqu’aux vignes de Chablis. Même capote ouverte, les bruits et flux d’air sont parfaitement gérés afin d’éviter les perturbations. Le filet anti-remous remplit parfaitement son rôle, et le chauffage à bord réchauffage efficacement l’habitacle.
Un cocon premium à la finition et à l’ergonomie tout bonnement exemplaires dans lequel on se sent bien pour enchaîner les kilomètres. L’odeur du cuir est un délice, et le système HiFi Harmon Kardon permet de jouer sa meilleure playlist tout au long du voyage. L’habitacle est bien plus spacieux et cossu que celui d’une Mazda MX-5, tout comme le coffre de 281 litres qui permet de partir en voyage sans crainte.
On roule en Z4 comme on roulerait en moto Touring : on profite de l’extérieur, des panoramas et de la nature. Cette voiture invite au voyage et à la découverte. Flâner en bord de mer, cruiser à travers les vignes, rouler fort sur un col de montagne, aller au restaurant en pleine ville : le Z4 20i sait tout faire et ne semble jamais être mis à défaut tant il est homogène et cohérent. Un véritable Couteau-Suisse, capable de vous emmener partout dans un bon niveau de confort et avec style.
L’un des derniers roadsters du marché
Proposé à partir de 55 000 €, notre BMW Z4 sDrive 20i bien optionné est affiché à 70 000 €. Un tarif pouvant paraitre élevé de prime à bord, mais justifié quand on vient à passer quelques heures à son volant. Sa puissance de 197 ch suffit amplement à se faire plaisir et à profiter des qualités dynamiques tout en évitant des consommations délirantes (8,0 L / 100 km de moyenne). Pour la noblesse mécanique, la version 6 cylindres M40i de 340 ch étant toujours de la partie. Difficile de le comparer à une MX-5, même si cette dernière passe désormais allègrement les 40 000 € en version 2.0 L, ou au Porsche 718 Boxster bien plus onéreux et puissant. L’Audi TT abandonné, le Z4 se retrouve ainsi seul dans le segment des cabriolets 2 places de moins de 250 ch.
Le BMW Z4 20i est un appel au plaisir de conduire et de voyager, des concepts ancrés dans l’ADN du constructeur. Au-delà du discours marketing, ce roadster est un sérieux ambassadeur de cette vision, taillé pour enchainer les kilomètres à son volant et profiter sur les plus belles routes.
Photos : Victor Desmet