Dans le rétro de Jensen : L’édition 2018 du salon Rétromobile
RETROMOBILE 2018 : L’excellence, tout simplement !
Je ne sais pas si les organisateurs de cet événement savent vraiment jusqu’où ils vont nous mener, mais pour l’instant nous sommes tous bel et bien partis pour le Nirvana tant cette manifestation s’améliore d’année en année.
Autant vous le dire tout de suite mon petit reportage ne pourra jamais vous montrer autre chose qu’une vue de mon esprit à l’instant T, tellement la richesse des pièces exposées peut vous transcender, et le mot est encore bien faible…
Vous êtes prêts pour un petit tour d’horizon concernant cette remarquable édition 2018 ? C’est parti !
En lever de rideau, il est difficile de ne pas apprécier cette Jaguar Type-D.
Des Porsche on en trouve dans tous les états, avec tous les historiques possibles.
On dit souvent qu’il n’y a plus rien à glaner dans les « fonds de grange », que tout a été rabattu dix fois et pourtant !
Cette 911 originaire des Bouches du Rhône n’est pas une mise en scène mais bien une auto « sortie de grange » à restaurer. Bon courage quand même…
Celle-ci est tout de même plus avenante, mais comment était-elle « avant » ?
Trouver une 911 sous un tas de foin n’est déjà pas courant, mais une Ferrari Daytona cela frise le rêve inavouable !
Celle-ci est en bien meilleur état.
Rétromobile c’est aussi la part belle aux voitures de compétition…
Toujours chez Ferrari ce modèle s’illustre lors des 24 heures du Mans 1973 avec l’équipage Ballot-Léna/Elford en finissant l’épreuve à la sixième place.
Le Brésilien Emerson Fittipaldi sera champion du monde en 1974 au volant de cette McLaren.
N’oublions pas Ayrton Senna, qu’il repose en paix.
Moins connue mais pas vilaine, cette ATS de 1979, pilotée par Hans Stuck (fils).
Cette Brabham fut aux mains de Ricardo Patrese, le pilote aux 256 départs en Formule 1.
Ne vous posez pas de questions sur la qualité de présentation ou de restauration des engins exposés, même si parfois j’ai hésité entre « nec plus ultra » et « perfection ».
Cette imposante Mercedes 600 n’a pas un accroc…
… Ni dehors ni dedans, bien entendu !
Une Ferrari BB512 qui n’est pas rouge ? Si, c’est possible ! Et peut-être même encore plus beau.
Il n’est pas dans mes intentions de vous faire ici un résumé complet de l’événement car cela prendrait des heures, et franchement le mieux est encore de s’y rendre, j’aurai l’occasion de vous le dire à nouveau plus loin.
Alors continuons cette simple visite d’un Grenoblois dans un Paris livré à la neige, aux embouteillages et au chaos en ce 8 février 2018… Je ne suis pas près d’oublier le trait d’humour du contrôleur au départ de la capitale des Alpes : « Bonjour et tout d’abord un grand bravo aux Kamikazes qui ont tout de même décidés de se rendre sur Paris avec ce TGV malgré les reportages apocalyptiques des chaînes d’infos en continu ». On a bien ri à bord, parfois la SNCF a de l’humour…
Alfa-Romeo 1900 CS.
Fiat 8V, présentée en 1952 dans le but d’améliorer l’image de marque de Fiat qui se cantonne déjà trop souvent dans le bas de gamme…
… Échec commercial total après la production de 114 exemplaires en deux ans. Celle-ci fut carrossée par Ghia.
La Fiat X1/9, un des nombreux coups de Génie des Italiens sur quatre roues. Fabriquée de 1972 à 1989 sous label Fiat puis Bertone, un succès phénoménal qui s’achève non pas faute de clients mais juste parce que Fiat ne fabriquait plus le moteur !
Cette Alfa-Roméo GTV était à vendre avec un kilométrage ridicule.
Au moins la marque Milanaise existe encore de nos jours mais pour Lancia la messe est dite, hélas ! Cette Aurelia B20S était la pour nous rappeler les grandes heures d’un constructeur sacrifié sur l’autel de la rentabilité.
Pourtant avec une telle histoire…
… Il aurait du être possible d’en faire autre chose non ?
Mercedes se porte bien, c’est toujours ça ! Cette 560SEC préparée par AMG avec un V8 de 6 litres fut commandée par une Star de la chanson Française récemment disparue. Les trois lettres de la plaque sont à ses initiales, vous voyez de qui je parle ?
Petit détour par le pays du soleil levant qui s’essaya il y a déjà près de trente ans au Coupé Grand Tourisme avec cette splendide NSX. Accueillie fraîchement en Europe à l’époque elle commence « à casser la baraque » en collection, allez comprendre !
Mais bon Rétromobile c’est Paris, c’est la France… Alors quoi de neuf chez nous ?
Facel reste une valeur sure de l’automobile Française de collection, mais les prix grimpent, grimpent…
Citroën a désormais conscience de l’importance de son patrimoine automobile, place cette année aux autos de l’Elysée :
Avec l’exemplaire unique de la DS Présidentielle du Général De Gaulle. Il ne peut en disposer qu’à l’automne 1968, à la fin de son mandat donc. C’est à l’époque la plus longue voiture présidentielle avec plus de six mètres. Mais le Général ne l’appréciait guère, la vitre de séparation intérieure était fixe et comme il aimait beaucoup discuter avec son chauffeur…
Elle ne servira pour ainsi dire jamais et, vite démodée, fut rapidement vendue. Dessin et réalisation par les établissements Chapron sur base de DS bien entendu. Moteur de 109 ch strictement d’origine, cette auto était un vrai veau à conduire parait-il…
On laisse sur la gauche la DS5 de « celui d’avant » pour s’intéresser à la SM Présidentielle commandée à deux exemplaires par Georges Pompidou, grand amateur de belles automobiles et d’art contemporain.
Deux autos parce que le protocole exigeait que la Reine d’Angleterre, qui « inaugure » cette voiture lors d’une visite officielle en 1972, ne voyage pas dans la même voiture que le Président Français. Jacques Chirac descendra encore les Champs-Elysées avec l’une d’entre-elles en mai 1995.
Il n’y a pas que les voitures de l’élite sur le stand, on peut aussi y admirer cette fabuleuse Traction Coupé de 1938.
Ou l’un des prototypes de la légendaire 2cv, elle aurait du sortir comme ça lors d’un Salon de Paris 1939 qui n’aura jamais lieu par la faute d’un moustachu complètement cinglé, il faut se méfier des moustachus : Il parait qu’ils cachent toujours quelque chose, c’est ma maman qui me l’a dit.
Mais le clou sera pour moi sur le stand de Renault Classic, où un membre de Blog-Moteur est attendu à 14h00 : Ma pomme !
Au programme ? Une sympathique visite guidée du vaste stand de la marque qui retrace plus d’un siècle de « Voitures à vivre ».
L’Estafette… Tout « plus de 50 ans » a nécessairement des souvenirs qui vont avec : Celle du plombier, du maraîcher ou plus simplement des Gendarmes. Au passage on oublie trop souvent que ce petit fourgon fut le premier chez Renault à adopter la traction avant, deux ans avant la 4L.
Belle R5… Regardez de plus près : C’est une rare électrique. Dûment homologuée à l’époque, elle ne sera vendue qu’à… 8 exemplaires ! Celle-ci est certainement la seule survivante. Le « toit ouvrant » est une découpe de ce dernier qui permet de sortir les batteries au plomb installées à la place de la banquette.
Mais le petit groupe de blogueurs que nous sommes va aussi avoir la surprise d’une rencontre avec un grand Monsieur du Sport-auto Français :
Vous le reconnaissez ce jeune homme de 73 ans, adossé à la R8 Gordini de ses débuts ?
Bien entendu personne n’a oublié Jean Ragnotti, vainqueur entre autres du Monte-Carlo 1981 et des Tours de Corse 1982 et 1985. Un homme aussi passionnant que sympathique, sa belle réputation n’est pas usurpée je vous le confirme ! Un vrai moment de bonheur autour d’une collation qui a fait du bien à tout le monde compte-tenu de la chaleur ambiante et de la fatigue générée par un tel événement.
Il sera même l’un des pilotes des quatre A442 du Mans 1978 dont l’une sera victorieuse. Ce ne sera hélas pas la sienne puisqu’il échouera au pied du podium, ce qui est déjà plus qu’honorable.
Le temps passe et j’ai un train à prendre… Pourtant ce Salon est encore loin d’être terminé !
« Clic-Clac merci Canon » pour ces clichés à l’arrache d’une auto témoin de la déliquescence du luxe à la Française…
…Cette superbe Talbot-Lago T14 sort en 1955 avec un quatre cylindres de 2,5 litres à deux carbus double-corps pour une puissance de 120ch ou un V8 BMW de 138ch. Hélas un prix de vente délirant contribue à la perte de la marque en décembre 1958, cette dernière étant rachetée par SIMCA. Les dernières caisses présentes à l’usine seront vendues avec « LE » V8 Aquilon de la Chambord. « Affuté comme jamais » avec ses 95 malheureux chevaux seules cinq voitures seront vendues, celle-ci fait partie du lot.
Talbot renaîtra en 1979, pas vraiment pour le meilleur et d’ailleurs plutôt pour le pire… Cette Horizon Premium de 1983 est d’une présentation irréprochable.
Ne pas s’arrêter devant une Aston-Martin ?
Impensable !
Et n’oublions pas cette sublime Mercer Raceabout, une firme US (1909-1925) alors très réputée pour ses autos sportives. Le génial acteur Buster Keaton s’en fera l’ambassadeur.
Rétromobile c’est aussi chaque année des thèmes précis, pour 2018 le regretté Jean-Pierre Wimille est à l’honneur.
Cet homme, qui fut peut-être le meilleur pilote automobile Français de tous les temps au point que Juan Manuel Fangio lui-même le considérait comme un modèle, se décide dans l’immédiat après-guerre à devenir constructeur automobile. Il met au point une auto à moteur V8 Ford en position centrale arrière dessinée par Philippe Charbonneaux.
Une auto très originale, c’est le moins qu’on puisse dire.
Les choses vont bon train, mais il se tue lors des essais du Grand Prix d’Argentine en janvier 1949 alors qu’il est le favori du championnat qui débute.
Personne n’est capable de reprendre le flambeau, et la firme est liquidée après la sortie de seulement quatre exemplaires de la JPW.
Je ne sais pas s’il aurait connu le succès comme constructeur, mais il est dommage que la mémoire de ce grand bonhomme soit oubliée de nos jours en France, par contre il reste toujours très populaire en Argentine.
Abarth est aussi poussé en avant dans cette édition, où foisonnent une partie des autos modifiées par le sorcier Austro-Italien.



Les meilleures choses ont toujours une fin, et il est temps pour moi de ne plus abuser de votre temps.
Mais avant de vous quitter (provisoirement car Genève pointe déjà le bout de son nez, suivi deux semaines plus tard par l’Avignon Motor Festival, autre grand rendez-vous hexagonal) je me permettrais un conseil à votre intention :
Ce reportage vous à plu ? Il vous donne envie de vous rendre en chair et en os à la prochaine édition non ? Bobonne (ou votre patron voire votre banquier…) n’est pas d’accord ?
Faites-donc fi de toutes ces contingences (bassement terrestres) et venez nous rejoindre dans la vraie vie pour l’édition 2019, et pas devant votre PC ou votre « Smartfun » !
Vous ne le regretterez pas et, dernier conseil, ce Salon n’étant ouvert que du mercredi au dimanche soyez malin et optez pour une visite le jeudi, traditionnellement jour le plus calme.
A voir, à faire et même à refaire jusqu’à plus soif !
Bravo Rétromobile !
Un grand Merci à Hughes Portron et Estelle Cash pour la qualité de leur accueil sur le stand Renault Classic, une rencontre à renouveler, elle aussi.
Jensen.