Essai : Volkswagen Golf GTI Performance 245 ch et R 310 ch
Les Golf GTI et R s’affûtent
Archétype de la berline compacte, la Golf est aussi l’une des autos les plus « universalistes ». Tour à tour routière, écologique (e-Golf, GTE) ou pratique (SW), la Golf est également capable de troquer ses habits de ville pour adopter une tenue sportive encore plus seyante. C’est accompagné d’Alexis, notre nouvelle et talentueuse recrue, que je suis parti à Majorque en Espagne, afin de découvrir les deux modèles les plus athlétiques de la gamme : les GTI Performance et R.
La Golf GTI Performance 2017
C’est LA berline compacte sportive par excellence. Issue d’une lignée débutée en 1976 (relire à ce sujet la rétrospective de Jensen qui lui est consacrée), la Golf GTI a révolutionné la manière qu’on a de concevoir l’automobile sportive.
Son septième opus profite du « repoudrage » de la gamme Golf (relire notre essai de la version 1,5 TSI 150) pour mettre à jour sa technologie (nouveau système multimédia Discover Pro, combiné d’instrumentation entièrement digital Active Info Display), et muscler son style.
Nouveaux optiques à LED (avec clignotants à défilement à l’arrière), pare-choc avant plus agressif (ses prises d’air latérales s’inspirent de celles de la redoutable Clubsport), nouvelles jantes « turbine » : notre Golf GTI Performance d’essai fait parler la poudre, surtout avec sa teinte « Tornado Red »!
Pour le reste, on retrouve les fondamentaux de la gamme GTI : calandre à nid d’abeille soulignée par un liséré rouge (qui se prolonge dans les phares), et double sortie d’échappement latérale. Autant de signes distinctifs qui permettent de la distinguer des autres déclinaisons sportives de la gamme.
La qualité de finition n’appelle aucune critique (matériaux soignés, absence de bruits parasites), et il en va de même pour l’ergonomie : tout est à sa place, et il suffit d’une poignée de minutes pour qu’on se sente « comme à la maison ». Pour compléter le tout, les sièges baquets offrent un excellent maintien latéral.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la puissance est revue à la hausse : la Golf GTI « standard » (non commercialisée en France) développe désormais 230 ch, et la déclinaison Performance grimpe à 245 ch (+15 ch), pour un couple maximal de 370 Nm (+20 Nm). Outre une puissance accrue, cette dernière profite également d’un blocage de différentiel avant, et de freins plus gros avec étriers peints en rouge.
L’autre changement mécanique est à retrouver du côté de la transmission à double embrayage DSG, qui passe de 6 à 7 rapports.
La Golf GTI Performance offre des performances de premier plan : le 0 à 100 km/h est avalé en seulement 6,2 secondes, et la vitesse de pointe est bridée électroniquement à 250 km/h.
Le 2.0 TSI offre une belle allonge, en se montrant disponible à bas régimes, et en ne s’effondrant pas quand on « titille » la zone rouge. La sonorité devient plus « généreuse » en mode sport, ce dernier enclenchant le fonctionnement d’un régénérateur de son placé à la base du pare-brise. Conforme à sa réputation, la boîte DSG avec palettes au volant se plie parfaitement à nos desiderata : douce et fluide en utilisation urbaine, elle devient véloce et réactive en utilisation sportive.
Malgré un poids assez conséquent (1415 kg avec la DSG), l’auto se montre assez dynamique en conduite sportive, avec un train avant incisif en inscription, et un train arrière qui se promène -gentiment- à la demande. Très facile à prendre en main, l’auto met rapidement son conducteur en confiance, et ne se montre jamais scabreuse, même lorsqu’on la brusque. Malgré le différentiel avant, la motricité peut parfois être mise en défaut, si on se montre un peu trop généreux avec la pédale de droite.
En mode sport, son amortissement se rigidifie, sans pour autant devenir caricatural. Petit bémol au sujet de la direction : trop souple en mode normal, elle se rigidifie « comme il faut » en mode sport, mais on aurait aimé qu’elle soit un peu plus communicative. Quant aux freins, ils offrent un bon mordant, mais un petit « fading » se fait assez rapidement sentir en conduite sportive.
Pour résumer, la Golf GTI Performance offre un excellent compromis. Si certaines concurrentes pourront se montrer plus « radicales », très peu arriveront à conjuguer aussi bien confort, sportivité et agrément de conduite.
La Golf R 2017
La Golf R 2017 est la dernière née d’une lignée débutée en 2002 avec la Golf R32. C’est sur piste que nous avons pu la mettre à l’épreuve, et plus précisément sur le circuit de Majorque, à Llucmajor. Un tracé technique idéal pour mettre à l’épreuve la Golf la plus puissante jamais produite !
Déclinée en berline (3 et 5 portes) et en break, la Golf R profite de la même mise à jour technologique que la GTI. A l’extérieur, on remarque le bouclier avant spécifique, les éléments peints en noir laqué (calandre, bas de caisse et diffuseur), les épaisses jantes 19 pouces (18 de série), ou le diffuseur spécifique cerclé par quatre sorties d’échappement. Chromées mat d’origine, les coques de rétroviseurs sont également disponibles en noir laqué ou en carbone.
Sous le capot, le 2.0 TSI s’affute encore un peu plus, et développe désormais 310 ch. Quant au couple, il grimpe à 400 Nm si l’option transmission DSG a été retenue (380 Nm sinon). Les performances sont redoutables : 4,6 secondes suffisent pour atteindre les 100 km/h, soit le même temps qu’une Porsche Cayman S équipée d’une transmission manuelle !
La grosse nouveauté de cette Golf R 2017, c’est son système d’échappement Akrapovič en titane. Disponible sur les Golf R à trois ou cinq portes, cet échappement est plus léger que celui de série (de 7 kg pour être précis).
Un pack Performance fait également son apparition. Ce dernier comprend la levée de la bride électronique de vitesse maximale (repoussée de 250 à 267 km/h), le système de freinage Performance (plus léger de 2 kg, et plus résistant en cas d’usage sur circuit), un volet de becquet supplémentaire sur le becquet arrière, ainsi qu’un choix de jantes enrichi. Enfin, des pneus semi-slicks Michelin Pilot Sport Cup 2 sont également disponibles en option.
Équipée de toutes les options précitées, notre Golf R DSG a pu dévoiler l’étendue de son talent sur la piste. En mode « race », l’échappement Akrapovič se libère totalement, et nous gratifie d’un véritable concerto : il « claque » à chaque passage de rapport, et pétarade allègrement au lever de pied. Absolument jouissif !
Rivée au sol avec ses pneus Michelin PSC2, la Golf R offre un grip latéral dantesque. C’est simple : malgré notre conduite musclée, nous n’avons jamais réussi à la prendre en défaut, même en cas de -gros- excès d’optimisme. La transmission intégrale 4Motion permet de remettre très tôt les gaz en sortie de virage, l’auto se plaçant alors naturellement sur ses appuis, sans jamais dévier de se trajectoire. Tout au plus, un léger sous-virage se fait ressentir lorsqu’on rentre un peu trop vite en courbe. Pour être francs, nous n’en attendions pas tant, surtout vu le poids élevé de l’auto (1505 kg avec la DSG).
La vidéo de notre essai sur piste de la Golf R :
Les tarifs
La Golf GTI Performance DSG est affichée à 39.750 Euros (hors malus écologique de 773 Euros). Pour la Golf R, le malus écologique est bien inférieur avec la boîte DSG : comptez 46.430 Euros en 5 portes (49.720 Euros avec le malus). Le prix du Pack Performance, qui sera disponible ultérieurement dans l’année, n’a pas encore été dévoilé.
Conclusion : Deux Golf, deux philosophies sportives
Comme à son habitude, le groupe Volkswagen a géré à la perfection l’écart entre les différentes versions de sa berline compacte. En effet, les Golf GTI Performance et R possèdent toutes deux un caractère bien trempé, mais à une échelle différente. Plus polyvalente, la première vous donnera envie d’avaler les kilomètres, sans ressentir de fatigue. La seconde, redoutable d’efficacité sur piste, se montrera beaucoup plus radicale. Vous l’aurez constaté en filigrane de ces lignes : la Golf R est notre coup de coeur de cet essai combiné. Au point de rester sur notre faim à la fin de cet essai, déçus de ne pas avoir pu profiter d’elle quelques instants supplémentaires…
Texte : Mathias & Alexis.
Photos : Alexis.