Une Journée au Mans avec le Pirelli P-Zero Experience
Blog-Moteur au P-Zero Experience !
Blog-Moteur a pu participer au Pirelli P-Zero Experience sur le circuit Bugatti au Mans et ainsi prendre le volant d’exceptionnelles GT équipées de pneumatiques du fournisseur italien.
PZE Quezako ?
Dans le monde des trackdays, les Pirelli P-Zero Experience sont devenus incontournables. La saison 2014 s’est terminée la semaine dernière au Mans après s’être rendu au Castellet en Juin et à Dijon-Prenois en septembre dernier.
Ce rassemblement de GT haut de gamme, exclusif et unique en son genre, fête sa 5e année d’existence et permet une immersion dans l’univers technologique de Pirelli sur les plus grands circuits de France. L’objectif est simple : prendre du plaisir , mais aussi en profiter pour leur faire découvrir la gamme de pneumatiques. Compte tenu du nombre de clients souvent présents, c’est un bon moyen de communiquer auprès des consommateurs de ce genre de pneus hautes performances, représentant le secteur visé par Pirelli. Pour les PZE, pas de sessions de roulage comme habituellement. Le nombre d’inscrits étant limité à 60-70 autos, les participants peuvent librement rouler toute la journée si ils le souhaitent ! Coté tarifs, pour le Mans le ticket d’inscription est de 445€, ou 100€ de moins si les GT sont chaussés de Pirelli. Un ticket très intéressant pour rouler librement sur les plus prestigieux circuits français.
Plus d’infos sur le site des P Zero Experience.
2340ch, 750.000€ de GT à notre disposition
Afin de tester efficacement une partie de la gamme de pneus, Pirelli avait mis à notre disposition pas moins de 5 autos : de la plus légère , la ‘petite’ Alfa Romeo 4C de 240ch pour 900 kg, à la plus extrême, la Ferrari 458 Italia Spider et ses 570ch pour 1600kg. Mais nous avons aussi pu prendre le volant de la sculpturale Jaguar F-Type V8 R de 550ch et de 2 Audi R8, une motorisé par le V8 de 430ch et la deuxième par le mélodieux V10 de 550ch. Bref une journée où l’on peut essayer plus de 750.00€ d’auto, ça n’arrive pas tous les jours !
Les pneus Pirelli Haute performance
Pirelli n’est pas seulement un fabricant de matelas et de calendrier, qui va d’ailleurs sortir pour la 51eme fois à la fin de ce mois. Pirelli est avant tout un manufacturier de pneumatiques positionné dans le haut voire le très haut de gamme. Il équipe en première monte une majorité d’auto du segment Premium que sont les Audi, Aston Martin, BMW, Jaguar, Maserati, Mercedes, mais aussi les marques sportives comme Ferrari, Lamborghini, McLaren, Porsche et bien d’autres encore. Pirelli c’est plus de 40% de pneus exclusifs, pneus développés pour un modèle particulier. cette ‘specialité’ maison a commencé dans les années 80 avec la Ferrari F40 où les contraintes de cette première supercar étaient telles qu’il a fallu concevoir un pneu en accord avec les performances de cette auto.
Aujourdh’ui, la gamme à 3 pneumatiques sportifs à son catalogue: le célèbre PZero, pour celui qui roule très occasionnellement sur circuit, le P Zero Corsa pour celui qui fait 30%de circuit et 70% de route et enfin le PZero Trofeo R. Ce dernier est un semi-slick mais qui est homologué route, permettant ainsi de se rendre et de faire des tours circuit sans avoir à transporter 4 autres pneus sur une remorque ou autres voitures. Ce pneu est disponible pour des diamètres de 17 à 20 pouces et des largeurs de 205 à 345mm. Nous avons pu tester sur une même auto, (l’Audi R8) les PZero et le fabuleux Trofeo R.
Place à l’action !
Ce n’est pas sans une petite appréhension que je monte à bord de l’Audi R8 V10 Plus, à coté de l’instructeur d’Oreca qui m’attends tout tranquillement assis sur le siège passager. Il faut noter qu’il a plu toute la nuit dans la Sarthe et que le circuit Bugatti, sur lequel je n’ai jamais encore tourné, est détrempé ! Heureusement les 550ch et 540Nm de couple sont distribués aux 4 roues, 85% sur l’arrière et 15% sur l’avant en mode standard. Rappelons que cette version possède 25ch de plus que la version « standard » et subit une légère cure d’amaigrissement grâce à l’emploi majoré du carbone du plus bel effet (portières, fond du coffre, prises d’air latérales, coques de rétroviseur,..), à des roues plus légères ou encore des freins carbone-céramique.
Transmission en mode manuel, j’effectue deux tours de reconnaissance afin de découvrir les trajectoires de ce mythique circuit, très bien aider par mon co-pilote du jour, mais aussi l’adhérence de la piste et surtout le comportement de cette R8. Commençant à m’habituer à l’auto et au circuit, j’accélère le rythme progressivement. Malgré la piste humide, les vitesses de passage en courbe sont déjà rapides, notamment grâce aux PZero. l’efficacité de l’auto est bluffante. On se prend très rapidement au jeu à monter les rapports jusqu’au rupteur dans les lignes droites relativement longues du tracé de 4,2km. c’est un vrai plaisir de faire hurler le mélodieux V10 à plus de 8 000 tr/mn avant d’enclencher le rapport suivant via les palettes au volant. Un petit coup d’oeil au compteur, je suis déjà à 220 km/h au bout de la ligne droite des stands. Il est temps de taper dans la pédale de frein avant la courbe Dunlop. Ces derniers, en carbone céramique sont très faciles à doser et ralentissent facilement les 1600kg de l’auto. Malheureusement les 5 tours sont déjà terminés et il est temps de laisser sa place à nos confrères.
Le soleil a enfin séché la piste aidé par un vent soutenu. Il est temps de monter dans la Ferrari 458 Italia Spider.
A bord de la Ferrari 458 Spider
Tout de suite on se sent à l’aise dans cette auto. L’ambiance à bord est bien plus sportive que l’Audi, les mains tombent parfaitement sur le volant tout droit echappé de la formule 1 d’Alonso. Manettino en position ‘Race’, j’appuie sur le bouton ‘Start’. Le V8 de 4500 cm3 se réveille. 
Bien calé dans les baquets, main à 9h15 sur le volant j’enclenche la première à l’aide de l’énorme palette en carbone situé derrière le volant pour m’insérer sur la pitlane. Deuxième, troisième, quatrième, les rapports s’enclenchent quasi instantanément. La réactivité de la boite est inimaginable. Le virage de la chapelle effacé, la première ligne droite permet d’enfoncer complètement la pédale d’accélérateur. Et là on rentre dans un autre monde, le paradis ? Pas loin dans mon cas ! le V8 de 570ch n’a aucun temps de réponse, il propulse l’aiguille du compte tours dans la boite à gant en moins de temps qu’un éternuement, tout ça dans un hurlement envoutant. Les diodes s’allument les unes après les autres sur le volant, il est tant de passer le rapport supérieur, rapport qui passe dans une bruit de claquement, à moins que cela soit ma tête casquée qui cogne dans le baquet !
A peine le temps d’apprécier la poussée, il est tant de se jeter sur les freins aux ordres de l’instructeur qui n’arrête pas de me taper sur le genou droit pour m’indiquer de freiner. Les freins en céramique de 400mm de diamètre nous propulsent littéralement contre le pare-brise, arrêtant la 458 encore bien trop tôt pour aborder le virage du musée. C’est à ce moment-là que j’ai pu apprécier la direction d’une précision chirurgicale. On peut placer l’auto au mm près, bien aider par ses Pirelli P-Zero. Pas de sous-virage, ni même de survirage intempestif, l’auto est des plus équilibrées. C’est la première fois que j’ai l’impression de faire corps avec une machine.
Les virages et les lignes droites s’enchainent à une vitesse hallucinante, les alfa 4C et autres 911 sur la piste sont dépassés en un rien de temps. Les tours s’enchainent rapidement, trop rapidement : l’instructeur me demande de ralentir pour faire refroidir les freins et les pneus. C’est à ce moment-là qu’on essaye de négocier par tous les moyens un dernier tour, mais ils sont intransigeants ! Bref, la 458 Italia est une vraie voiture de course par son moteur, sa tenue de route et son freinage. Cette auto est une vraie drogue, impossible de descendre de son baquet et de se dire qu’on ne remontera pas dedans une autre fois dans sa vie.
Essai des Pirelli Trofeo R sur l’Audi R8 V8
A peine remis de mes émotions de la 458, je monte à bord de la R8 V8 équipé par les fameux pneus semi-slicks de Pirelli : les Tropheo R. Même si je n’ai pu comparer les 2 montes pneumatiques dans les mêmes conditions de piste (mouillée le matin et sèche l’après-midi), j’ai pu relevé une très grande différence : la R8 est complètement rivée au sol, la tendresse de la gomme et le peu de structure lui confère une adhérence de premier ordre. L’inscription en courbe est bien plus nette également, les flancs étant beaucoup plus rigides. Des Trofeo R sur une 458 Italia, ça doit être une vraie torture pour les cervicales!
3 petits tours en Jaguar F-Type V8 R Coupe
Il est tant de passer à une autre auto, et à mon gout c’était la plus belle du paddock : je pénètre dans la somptueuse Jaguar F-Type V8 R Coupe. Ces lignes sont d’une pureté inégalable, la descendante de la E-type est bien là.
Pas de V12 sous son long capot avant, mais un très beau V8 de 5000 cm3 développant la bagatelle de 550ch dans sa déclinaison R. Grâce à son compresseur le couple camionnesque de 580Nm est délivré à 2500trs/mn uniquement aux roues arrière, de quoi faire déplacer les 1650kg de l’auto très rapidement notamment grâce à la boite automatique à 8 rapports, mais utilisable en mode manuel avec des palettes derrières le volant, un peu trop bas à mon gout.
Je m’élance pour mes premiers tours de roues, le plus frappant est son confort, sa suspension souple même en mode sport, le confort de passage des vitesses de sa transmission automatique même si la rapidité est au rendez-vous. On est très loin de la 458 ! Le bruit rauque de ce V8 est très mélodieux et bien présent dans l’habitacle. la Jag se montre moins à son aise que la R8, mais est très plaisante à piloter ne rechignant pas à survirer au moindre coup d’accélérateur un peu trop prononcé. Coté freinage pas de soucis non plus sur les 3 tours que j’ai pu réalisé, faut juste ne pas freiner trop fort à l’amorce d’une courbe rapide pour ne pas déstabiliser l’auto, ses suspensions trop souples pour une conduite circuit ont tendances à la déséquilibrer.
Le final en Alfa Romeo 4C
Il est temps de prendre le volant de notre dernière monture, l’Alfa Romeo 4C. Cette auto est une vraie réussite esthétiquement, avec ces formes de mini 8C. Cette mini supercar par sa structure toute en carbone lui confère un poids plume de 900 kg sur la balance, dans la même philosophie qu’une Lotus Elise 111R. Le moteur 1750cm3 turbocompressé développe 240ch et 350Nm et est installé en position centrale arrière. Voir notre article complet sur Blog-Moteur.
Première enclenchée avec la palette droite qui tombe parfaitement sous la main, le moteur émet un son sympathique bien audible dans l’habitacle même avec le casque sur la tête. Les montées en régime sont rapides et les rapports s’enchainent rapidement. A noter tout de même un temps de réponse assez important entre deux rapports malgré le double embrayage, le temps de réponse du turbo trop long en étant la principale cause. l’auto est un vrai kart, sa garde au sol au ras du bitume, sa suspension raide et son poids plume lui confère une agilité hors pair. La première épingle arrive, les freins n’ont aucun mal à arrêter l’auto. l’inscription se fait sans mal même si je note une assez nette tendance au sous-virage à l’entrée et même en sortie ! Malheureusement l’instructeur à laisser le sélecteur de modes de conduite (DNA) en mode Dynamic, coupant régulièrement les gaz et n’autorisant aucune dérive du train arrière. Le mode Race aurait été plus adapté à pour tester l’auto et ses PZero.
Conclusion
Les Pirelli P-Zero Experience sont une occasion unique pour tester des autos hors du commun chaussées de pneumatiques haute performance. Mais c’est aussi l’occasion de discuter avec les experts de Pirelli sur le pneu le plus adapté à son auto en fonction de son utilisation personnelle. 
