Essai : Toyota Yaris Cross Hybride : Le roi des SUV urbains ?
Le SUV urbain hybride Toyota à l’essai
Toyota et l’hybride, c’est une histoire d’amour qui dure depuis (déjà !) 25 ans. Derrière son look… novateur (pour rester diplomate), la première génération de Prius cachait une révolution qui a fait date dans l’industrie automobile. Toyota continue de capitaliser sur cette technologie, qui motorise aujourd’hui une bonne partie de sa gamme « grand public » (Aygo X mise de côté). Le constructeur Japonais se permet même de l’implanter dans des modèles de plus en plus petits. C’est le cas évidemment de la citadine Yaris, mais aussi de sa déclinaison SUV : la Toyota Yaris Cross. J’ai parcouru plus de 1.500 km au volant du SUV compact Toyota, histoire (notamment) de vérifier si la sobriété revendiquée est bien au rendez-vous. Essai de la Toyota Yaris Cross Hybride.

Un look robuste (et valorisant) pour la Toyota Yaris Cross
Même si elle repose sur la même plate-forme, cette Yaris Cross est bien plus qu’une Yaris surélevée : elle a sa propre personnalité. Robuste, la face avant se caractérise par sa calandre trapézoïdale, ses optiques en forme de losange, et par ses feux de jour verticaux. L’arrière parait tout aussi « costaud », avec son pare-chocs très musculeux, ses catadioptres verticaux, et son bandeau fumé qui relie les optiques.


Vue de profil, la Yaris Cross est ostensiblement plus haute que la Yaris classique : sa garde au sol rehaussée de 2,5 cm saute immédiatement aux yeux, et elle toise sa cousine citadine de 9,5 cm au total. Le côté « baroudeur » du modèle est encore accentué, avec des passages de roues anguleux et des protections de bas de caisse en plastique brut. La carrosserie bi-ton avec toit contrasté (noir ou blanc) est de série sur la finition Collection (celle de notre modèle d’essai). La Yaris Cross Collection a également l’apanage de jantes 18 pouces à doubles branches.


Un intérieur qui présente bien, mais parfois un peu trop « brut » de décoffrage
Reprise de la berline, la planche de bord de la Yaris Cross présente plutôt bien, à défaut d’en mettre plein la vue.

Si les matériaux utilisés sont plutôt communs, les assemblages sont costauds. Par ailleurs, Toyota a eu le bon goût de proposer quelques éléments qui rehaussent l’expérience, à l’image du bandeau central contrasté (et légèrement rembourré), des baguettes en métal disséminées « ça et là », et de jolis inserts en tissu sur les portières.

Certains éléments respirent quand même trop la grande série, à l’image des contre-portes qui sonnent creux, du ciel de toit en moquette basique, des poignées de porte en plastique brut, ou des caches coulissants des miroirs de courtoisie. On peste également contre l’éclairage du plafonnier, qui a encore recours à des ampoules à filament. L’accoudoir central (non ajustable) manque également de distinction, mais il a le mérite d’être présent.



L’instrumentation est sans chichi, avec une partie digitale au centre (la présentation est classique, pour ne pas dire simpliste, mais l’essentiel y est), et de classiques aiguilles aux extrémités. Quant à l’écran du système d’infodivertissement, et à défaut d’être particulièrement perfectionné, il offre l’essentiel : il est bien implanté, et les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sans fil sont de la partie.

Une Yaris Cross agréable à vivre
Bien pensé, l’habitacle de la Yaris Cross dissimule de nombreux rangements. Bon point notamment pour le vide-poches disposé sous l’écran central, et pour la recharge par induction.
A l’avant le confort d’assise est bon, et on apprécie également la présence de sièges chauffants. Par ailleurs, et c’est un élément plutôt rare dans ce segment, on note la présence d’un soutien lombaire électrique.
L’espace à l’arrière est relativement compté en revanche, et les gabarits au dessus d’1,80 m tutoieront le pavillon (et le dossier du siège avant). Quant au coffre, il est plutôt généreux pour un véhicule de 4,18 m, avec 397 litres (en incluant l’espace sous le planche de coffre modulable), et 1.097 litres sièges arrière rabattus.

La quatrième génération d’hybridation Toyota sous le capot
Equipée de la quatrième génération de la technologie hybride maison, la Yaris Cross dispose de la même chaine de traction que sa cousine citadine (et c’est la seule motorisation disponible, en 2 ou en 4 roues motrices). En l’occurence, c’est un petit trois cylindres de 92 ch qui officie pour la partie thermique (fonctionnant en cycle Atkinson), et deux moteurs pour la partie électrique (retenez que le moteur électrique principal est un moteur synchrone à aimants permanents, et qu’il développe 80 ch). Avec 116 ch au total, inutile de vous attendre au grand frisson au volant, et ce n’est pas les données brutes qui vont me contredire (0 à 100 km/h en 11,2 secs). Non, le crédo de la Yaris Cross, c’est l’économie de carburant : Toyota annonce entre 4,4 L et 5,0 L en cycle mixte WLTP.

La reine de la ville !
C’est dans les affres de la circulation Parisienne que je débute mon essai. Ça tombe bien : la Yaris Cross est parfaitement dans son élément en ville. La position de conduite dominante est agréable, et permet d’avoir une bonne vision sur son environnement (pratique pour se garer -dommage en revanche pour la piètre résolution de la caméra de recul-). On apprécie également le bon rayon de braquage, et surtout l’hybridation gérée à la perfection, avec des transitions du thermique à l’électrique qui se font en toute transparence, et une absence totale d’à-coups. Qu’on se le dise : électriques et PHEV mise à part, on a toujours pas inventé plus agréable qu’une hybride Toyota pour arpenter les rues embouteillées de nos grandes villes !

Le trois cylindres est de bonne composition, et son petit râle rauque à l’accélération n’est pas désagréable (du moins en ville). Mais c’est bien en électrique qu’on roule une bonne partie du temps, avec le silence et l’absence de vibrations caractéristiques, et des consommations absolument imbattables : il n’est pas rare de descendre sous les 4,5 L / 100 km !

Une sobriété remarquable en toutes circonstances
Sur route, la douceur caractéristique de l’hybridation Toyota apporte également un plus, et il n’est pas rare d’évoluer en électrique à vitesse stabilisée, même au-delà de 90. Par ailleurs et à allure constante, le fameux « moulinement » de la CVT ne se fait pas trop remarquer, sauf quand on a besoin de plus de puissance. A défaut d’être un foudre de guerre, la mécanique offre suffisamment de puissance pour pouvoir doubler sans arrière pensée.
Sans être offrir le comportement le plus incisif ou dynamique de la catégorie, la Toyota Yaris Cross offre un équilibre rassurant, et elle ne s’affaisse pas trop sur ses appuis au premier virage venu. La direction est bien dosée, et elle guide un train avant assez réactif. Aux allures routières, et sans se traîner, la consommation reste remarquablement bien contenue, oscillant entre 5,0 L et 5,2 L / 100 km, et guère plus à 110 km/h (environ 5,4 L). De quoi envisager une autonomie d’environ 550/600 km, malgré le petit réservoir de 36 L.
Une insonorisation trop légère
C’est justement sur voie rapide que le défaut majeur de cette Yaris Cross ressort : le manque flagrant d’insonorisation. Rançon peut-être d’un poids bien contenu (entre 1.170 et 1.290 kg en fonction de la finition), les bruits d’air sont perceptibles dès 100/110 km/h, pour ne plus quitter le paysage auditif ensuite, avec un niveau sonore élevé à 130 km/h. C’est dans ce domaine que le côté citadin du modèle ressort particulièrement, surtout que le timbre rauque du trois cylindres a tendance à trop remplir l’habitacle lors des relances (fréquentes sur autoroute). En revanche, la consommation ne s’envole toujours pas à 130 km/h : comptez environ 6,2 L / 100 km/h. Toujours sur autoroute, on note une certaine sensibilité au vent latéral.
Quant à l’amortissement, il se montre dans la bonne moyenne, avec un confort satisfaisant, malgré quelques trépidations à basse vitesse. Quant au freinage, on aurait apprécié un peu plus de progressivité entre le freinage régénératif et les freins « classiques » sur les freinages appuyés.

Gamme et tarifs de la Toyota Yaris Cross
La gamme Yaris Cross se compose de 6 finitions : Dynamic, Dynamic Business, Design, Collection, Trail, et la dernière en date : la GR Sport. Les tarifs débutent à 26.900 Euros (une remise de 2.000 Euros est actuellement proposée sur le site Toyota.fr), et il faut compter 31.900 Euros (avant remise) pour la finition Collection de notre modèle d’essai. C’est d’ailleurs la bonne pioche dans la gamme, tant la présentation est valorisante et l’équipement complet : avertisseur d’angles morts, radars avant/arrière, caméra de recul, affichage tête haute, sièges chauffants. Dommage en revanche qu’il soit nécessaire de repasser par la case option pour disposer de la recharge par induction. Cette dernière est incluse dans l’intéressant « Pack Techno », qui inclut la -bonne- sono JBL ou l’ouverture du coffre électrique (qu’on peut même commander avec le pied).

Conclusion : Une auto dans l’air du temps
Cette Toyota Yaris Cross possède tous les ingrédients pour séduire le marché Français : un look baroudeur valorisant, des dimensions compactes, un intérieur agréable à vivre et bien équipé, et une motorisation hybride douce et ultra-sobre (à défaut d’offrir le grand frisson). Pour ne rien gâcher, et tout comme la Yaris, il est produit en France. En conclusion, et pour répondre à la question formulée dans le titre, il s’agit sans doute du SUV le plus adapté à nos centres urbains. Ce côté citadin à tout de même un revers : l’insonorisation est trop légère, et plus globalement les longues dessertes autoroutières ne sont clairement pas son fort.
On aime
- Le look différencié de la Yaris, robuste et valorisant
- L'intérieur agréable à vivre, et bien équipé
- La douceur de l'hybridation, la grande sobriété
- La tenue de route honorable
On aime moins
- Quelques détails de finition trop grande série
- L'insonorisation trop légère
- Le manque d'espace à l'arrière pour les grands gabarits