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Le Mans Classic, un pèlerinage obligatoire !

A l’heure d’un changement profond des mentalités et de la passion automobile, Le Mans Classic est une véritable bouffée d’oxygène !

Le Mans Classic 2022

Après 4 ans d’absence pour cause de pandémie, Le Mans Classic nous revient cette année avec panache ! Il y a tout pile 8 ans que je sortais mon article de l’édition 2014. Aléas du calendrier, je n’y étais, à mon grand désarroi, plus retourné. C’est donc non sans une pointe de fébrilité que j’ai pris mes plus belles baskets pour crapahuter tout le long du circuit pendant 3 jours.

La formule du Mans Classic n’a pas changer au fil des années. Tout au long du weekend plusieurs courses se déroulent par plateau. Ainsi vous retrouverez pas moins de 6 plateaux regroupant différentes époques de 1923 à 1981. On retrouve donc les légendes d’antan comme comme la Jaguar Type D, la Ferrari 275 LM, les différentes Porsche comme la 935 Moby Dick et la 917. Tout ce beau monde s’affronte à couteau tiré sans ménager la mécanique. J’en veux pour exemple, la violente sortie de piste de l’unique Ferrari 250 GT SWB Breadvan.

La délivrance

Il flottait comme un air de délivrance, de liberté retrouvée sur le circuit du Mans en ce premier week-end de juillet. Après 4 ans d’absence, on sentait que l’événement ne pouvait être que parfait et qu’il laisserait une trace indélébile pour tous les passionnés d’automobiles anciennes. Et tout le monde a répondu présent ! Plus de 200 850 spectateurs sont venus célébrer cette grande messe de l’automobile. Pas moins de 8 000 véhicules étaient exposés dans l’enceinte du circuit au travers des différents clubs.

750 véhicules de compétions ont pris le départ des 22 courses du week-end et pas moins de 1000 pilotes se sont partagés les baquets. Pour l’écolo de comptoir qui voudrait crier aux scandales, il faut savoir qu’un certain nombre de véhicules de compétition ont roulé durant tout le weekend avec de l’essence de synthèse. Un carburant obtenu sans pétrole, via un procédé chimique à partir de matières premieres contenant du carbone et de l’hydrogène… Les thermiques ne disparaîtront pas demain !

Mazda 787B, la diva était là !

Il faut savoir que l’édition prévue en 2020 rendait hommage à l’un des plus beaux proto à avoir remporté les 24h du Mans. Je veux bien entendu parler de la Mazda 787B. L’hommage était d’autant plus grand puisqu’en 2020, Mazda célébrait ses 100 ans ! En 2022, la marque nippone a tout de même tenu ses promesses et a fait venir en direct du Japon l’unique exemplaire, vainqueur des 24h du Mans en 1991.

 Et je peux vous le dire, il ne fallait pas la louper ! En marge de la catégorie des Group C dont elle fait partie, la Mazda 787B réalisait un seul tour d’honneur par session soit 3 sorties en tout et pour tout du week-end ! Piloté par l’illustre pilote Japonais Masanori Sekiya, il est le premier Japonais à avoir remporté les 24h du Mans en 1995 sur McLaren F1 GTR. Véritable passionné de la course Mancelle, il se maria en 1987 pendant la course dans la chapelle du virage du même nom ! La mélodie du moteur rotatif de la Mazda 787B restera gravé dans ma mémoire. On a beau regarder toutes les vidéos du net, la sentir accélérer après la chicane Dunlop fait littéralement vibrer les sièges de la tribune. Merci Mazda pour ce très beau cadeau.

Group C

Je vous avoue que pour moi du haut de mes 42 ans, les Group C, à l’image des Group B en rallye sont à mes yeux l’apogée de ce que pouvait être un proto de compétition. Pas de chichis, pas d’électronique en tout genre. Le paroxysme même entre puissance brut, technologie de pointe des années 80 et la folie des pilotes. Et bien cette année, afin de célébrer les 40 ans du Group C, je n’ai pas été déçu avec un plateau C extrêmement riche ! 

Certes, elles ne font pas partie du classement officiel du Mans Classic mais quel spectacle. Pas moins de 53 protos étaient engagés. Imaginez, Porsche 962c, Jaguar XJR-9 et XJR-14, Rondeau M382 et bien entendu Peugeot avec trois 905. Rien que ça. Que ce soit lors du parc fermé ou en course, rien n’égalait le son des moteurs du Group C.

Le V10 hurlant des Peugeot rendaient la part belle au V12 Jaguar. Tandis que l’Aston Martin AMR-1 et son V8 rauque de 650 chevaux envoyait des flammes d’1m à la moindre décélération. Un spectacle incroyable qu’il ne fallait pas louper Samedi après-midi lors de l’unique course de la catégorie.

Ambiance

Mais Le Mans Classic, c’est bien entendu une ambiance. Beaucoup, jouent le jeu et prennent un malin plaisir à s’habiller comme à l’époque de leur plateau favoris. Vous trouverez donc quelques personnes habillées comme en 1929, mais aussi et surtout comme en 1970. Dans les paddocks, c’est un peu comme si le temps s’arrêtait. Que vous tombiez nez à nez avec une Bentley de 1914, une Ferrari 250 GTO, une Porsche 917, une Rondeau, une Lola T ou bien encore une Bizzarrini, vous aurez systématiquement cette petite pression dans les tripes qui vous dit « Mon Dieu, ça doit être completement fou à son volant ». 

Et je pense, qu’en effet, c’est complètement fou. Imaginez un V12 hurlant à l’arrière de votre siège, chauffant l’habitacle à plus de 280 km/h dans la ligne droite des hunaudieres éclairée par les phares jaunes de votre bolide. La surgit droit devant vous le virage de Mulsanne ou vos freins rougissent et montent à une température incroyable. Vous repartez de plus belles, 2eme, 3eme, 4eme, 5eme puis arrive le virage d’indianapolis qui vous propulse direct sur arnage. 

Ce sont des moments difficiles à décrire tant le feulement des moteurs envahit l’atmosphère et fait vibrer vos entrailles comme rien d’autre. Les rétrogradages des Ford GT40 et leur accélération, les envolées lyriques des V12 Ferrari dans la nuit Mancelle. C’est à vivre sans modérations. Seul bémol, cette année la légendaire Matra MS670C n’était pas en course. Dieu sait que le V12 Matra retourne le circuit du Mans à lui tout seul…

Conclusion

Le Mans Classic c’est fini pour cette année. Mais nous n’aurons pas à attendre 2 ans ! Afin de célébrer dignement les 100 ans des 24h du Mans, Le Mans Classic revient dès l’année prochaine. Une édition exceptionnelle à n’en pas douter.

Je souhaitais remercier particulièrement Mickael Roux, notre photographe envoyé spéciale pour l’événement. Les clichés sont tout bonnement incroyable à l’image de l’épreuve. Encore merci à lui.