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Notre avis sur le film Le Mans 66 : Enfin un bon film de course ?

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Une espèce bien rare…

Les bons films de course (et de bagnole), ça ne court pas les rues. Ça tient même sur les doigts d’une main : en dehors de Grand Prix (sorti en 1966), Le Mans (1971) ou le plus récent Rush (sorti en 2013), il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

Quand j’ai appris qu’Hollywood préparait un film sur le mythique duel opposant Ford à Ferrari aux 24 Heures du Mans, mon sang n’a donc fait qu’un tour ! Surtout avec le réalisateur du sublime Walk The Line (le biopic sur Johnny Cash) aux manettes, et un casting aux petits oignons : Matt Damon dans le rôle de Carroll Shelby, Christian Bale dans celui de Ken Miles, ou encore le sous-exploité Jon Bernthal, qui interprète Lee laccoca (un des gros pontes de Ford, à l’origine du projet qui nous intéresse aujourd’hui).

J’ai pu enfin visionner le film ce mercredi 13 novembre, pour la sortie nationale du film dans les salles obscures, à l’occasion d’une projection privée organisée par Ford France.

Je vous épargnerai les effets de manche : j’ai adoré le film. Je vais tâcher de vous expliquer pourquoi. Evidemment, et comme de coutume, cette critique ne contient aucun spoil (même si en vrai on connait tous l’histoire).

Une ambiance fidèle, et un souci du détail remarquable

La première chose qui frappe avec Le Mans 66, c’est à quel point il arrive à nous plonger dans l’ambiance des années 60. Une période phare de la compétition automobile (à mes yeux), où le pilotage prévalait sur les normes mortifères, l’argent roi et la vanité. Mais je divague.

Comme je le disais donc, le souci du détail est omniprésent, qu’il s’agisse des circuits (mention spéciale au circuit de la Sarthe, qui n’a vraiment plus grand chose à voir avec son équivalent moderne), des tenues des différents protagonistes, et bien évidemment de la reproduction des vrais stars du film : les autos. Clairement, on s’y croit, et on retrouve bien l’ambiance qui pouvait régner dans ces années là.

La réalisation est au diapason, et l’amateur de cinéma visuel que je suis (ce n’est pas pour rien que mon réal’ préféré est Michael Mann, auteur des géniaux Heat, Collateral ou Public Ennemies) a été rassasié avec Le Mans 66. A ce sujet, j’ai particulièrement apprécié les séquences de course, avec une immersion plutôt remarquable, marquée par la caméra subjective (à la place du pilote si vous préférez), et par une utilisation maitrisée des CGI/ effets spéciaux.

Certaines séquences versent même dans la poésie, comme celle sur une piste d’essai baignée d’une lumière crépusculaire où Ken explique à son fils comment il perçoit les trajectoires, ou celle où ce dernier arrive sur le circuit qui l’a tant fait rêver : celui des 24 Heures du Mans.

Autre (gros) point positif : la bande son, avec mention spéciale pour celle des moteurs, qui m’a flanqué des frissons à certains moments. En parlant de bande son, je vous laisse vous reporter à la scène finale du film, et vous comprendrez de quoi je parle…

La grande, et la « petite » histoire

Encore plus que la réalisation léchée, c’est que j’ai le plus apprécié dans Le Mans 66, c’est l’histoire qui nous est narrée. Ou plutôt les histoires.

Car oui, ce film contient deux histoires, partiellement imbriquées, mais dont les tenants et aboutissants finissent par s’écarter. La première histoire, c’est évidemment le duel entre Ford et Ferrari au Mans. Une confrontation qui a germée dans l’esprit revanchard d’Henri Ford II, après l’humiliation infligée par un certain Enzo Ferrari, qui rétorqua sèchement sa proposition de rachat, ne manquant pas de lui adresser quelques mots d’oiseaux au passage.

Ce choc, façon David contre Goliath, opposa donc l’artisan Ferrari aux volumes de production confidentiels, mais à l’aura et aux compétences démesurées, et le géant Ford, chantre de l’industrialisation automobile, à la force de frappe sans pareille.

Une histoire traitée du point de vue de Ford, et avec par conséquent un certain parti pris en faveur du constructeur à l’ovale bleu (c’est un film Américain il ne faut pas l’oublier). Le film ne verse pas pour autant dans le manichéisme à outrance. En témoigne les machinations de certains dirigeants de Ford ou le côté tyrannique d’Henry Ford II dépeints par le long métrage pour s’en convaincre.

La seconde histoire, c’est celle de la relation haute en couleurs de deux hommes majeurs du sport auto Américain : le mythique Carroll Shelby, contraint d’arrêter la compétition automobile pour des problèmes de santé et qui se reconvertit en tant que constructeur de voitures de sport et de course, et le non moins charismatique Ken Miles (d’origine Britannique mais Américain d’adoption), pilote de génie, au caractère réputé incontrôlable.

Cette histoire, c’est évidemment celle qui touche le plus le spectateur, et je vous mets d’ailleurs au défi de ne pas verser une petite larme à la fin du film.

Conclusion : Foncez le voir !

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire au sujet de Le Mans 66. Mais je m’arrêterais là. S’il faut admettre qu’il fait quelques concessions pour plaire au grand public, et que l’histoire qu’il relate a forcément été raccourcie (et traitée de façon un peu partisane), pour le reste, c’est un carton-plein. Les acteurs sont excellents (mention spéciale à Christian Bale, qui nous prouve une nouvelle fois qu’il n’a pas son pareil pour rentrer dans la peau des personnages qu’il interprète), la réalisation est au diapason, et les 152 minutes sont avalées sans temps morts. Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres encore, il rentre instantanément dans ma liste de mes films fétiches, et pas que de bagnoles.