Vis ma vie : les hôtesses au Salon de Genève
Genève, Suisse, XXIe siècle.
Une armada d’hôtesses d’accueil est annuellement présente au Salon de Genève pour présenter les modèles exposés. Pour la plupart, elles font partie d’agences spécialisées d’hôtesses en évènementiel. Si ce choix professionnel pourrait faire sourire, il s’agit généralement d’une parenthèse, autant qu’une opportunité et qu’un début d’autre chose.
Car sous un physique avantageux, se cache souvent une étudiante en économie, en géologie, ou en marketing. Elles possèdent également un minimum de culture automobile, mais ça, beaucoup ont encore du mal à intégrer ce fait. Méritent elles les réflexions anti-féministes qu’elles subissent tous les jours ? En me faufilant à travers les stands, je me suis attardé à échanger quelques mots sur leurs pires expériences sur le mondial. Si certaines jouaient le jeu naturellement, d’autres tournaient les talons au plus vite, craignant la drague…. oups. Si la plupart du temps l’ambiance y est conviviale (et heureusement !), voici les perles graveleuses entendues après une semaine de salon de l’automobile de Genève.
Les perles graveleuses subies pas les hôtesses
— L’hôtesse souriante : « Bonjour ! » — Le visiteur antipathique : « Non. »
Sympathie quand tu nous tiens. Bonne journée à vous aussi monsieur !
La classique : « Attention à ne pas rayer la peinture avec vos ongles ! »
… et elles y ont droit quotidiennement en plusieurs exemplaires.
La cassante « — Alors sur ce modèle, vous disposez d’un grand coffre… » — « Ah oui ! Pour y mettre tous vos sacs ! »
Ah bah oui, cliché quand tu nous tiens, trois trousses de maquillage et quatre tenues par jours, c’est un minimum pour ces mesdames… !
La cinglante « … de toutes façons, vous, vous êtes jolie, pas besoin de comprendre grand choses à tout ça ! »
Car visiblement, lorsque l’on est jolie on n’a pas besoin d’avoir un cerveau.
« Les hommes cherchent régulièrement à me draguer, et lorsqu’ils souhaitent des informations, ils cherchent un interlocuteur masculin »
Voilà donc mon papier un soupçon féministe sur la place de la femme dans l’automobile. Une semaine après la journée de la femme, triste aperçu de ce monde chasse gardée des hommes. J’anticipe déjà les « oui mais elles l’ont voulu, elles sont payées pour ça »… Les quelques mots cités ici montrent pourtant de réelles agressions sur la femme en elle même, et je ne doute pas qu’elle le subissent tous les jours. Michèle Mouton, Danica Patrick ou la duchesse d’Uzès, la première femme à obtenir son permis de conduire à la fin du XIXe siècle, ont déjà bousculé les idées reçues. En France, c’était hier, 1944, droit de vote de la femme ; IVG reconnu en 1975 encore remis en cause aujourd’hui… les mentalité ne changeront pas du jour au lendemain. Vous êtes tous acteurs dans l’égalité homme – femme, ici dans l’automobile. Pour aller un peu plus loin, je vous invite à prendre connaissance des ravages que cela peut engendrer chez une femme en sport auto, avec un article émouvant sur le blog En Voiture Carine.
