Essai : Mazda MX-5 1,5 L 131ch : Elixir de plaisir
Un classique revisité
Lancée en 1989, la Mazda MX-5 s’est très rapidement forgée une solide réputation de machine à sensations. Ses ingrédients sont d’une simplicité enfantine : poids contenu, roues arrières motrices, robustesse, et prix abordable. Véritable Madeleine de Proust de nombre de passionnés d’automobile, la MX-5 (aussi surnommée Miata) revient aujourd’hui sur le devant de la scène, au travers d’une toute nouvelle génération, qui se veut plus plaisante à conduire que jamais.
Afin de la mettre à l’épreuve, nous avons choisi l’une des plus belles routes d’Europe : la superbe B500, qui traverse la Forêt Noire, en Allemagne. Découvrez notre essai de la nouvelle Mazda MX-5, dans sa version 1,5 L 131 ch Sélection!
Introduction : Une silhouette plus sportive que jamais!
Avec ce nouvel opus, Mazda propose une auto au dessin beaucoup plus sportif que ses devancières, à l’image de sa face avant agressive. Petits phares en pointe, bosselage marqué au niveau des ailes, lignes acérées : le temps de la « gentille » MX-5 semble définitivement révolu!
Le profil, délibérément court (l’auto mesure 3,91 m de long), fait honneur à l’esprit roadster, avec son capot long comme un jour sans pain, et ses porte-à-faux réduits. Cerise sur le gâteau, la capote en toile ne vient pas perturber l’ensemble.
Si l’avant est plutôt manga, l’arrière puise quant à lui ses inspiration chez les anglaises : difficile par exemple de ne pas déceler une ressemblance avec la Jaguar F-Type vue de 3/4 arrière!
Seul point négatif de cette ligne réussie : l’antenne radio, franchement disgracieuse. Pas de quoi gâcher notre plaisir!
La planche de bord résume à elle seule le crédo de cette nouvelle génération de MX-5 : épurée, et sportive. En plus de se montrer jolie à l’oeil et assez bien finie, cette dernière offre une ergonomie qui n’appelle pas de remarque particulière : tout tombe en effet parfaitement sous la main.
La MX-5 cède aux sirènes de la modernité, et s’offre ainsi un système d’infotainment bien pensé, qui se compose d’une tablette de 7 pouces, plutôt ergonomique à l’usage, mais difficilement lisible avec le soleil capote baissée. On peste en revanche contre la faiblesse des rangements disponibles, l’auto se passant notamment de boîte à gant ou de bacs de portières. Ainsi, et bien que pratique, le coffre de rangement disposé entre les deux sièges aura du mal à tout engloutir.
Pour clôturer le chapitre vie à bord, mentionnons les excellents sièges baquets Cuir/Alcantara signés Recaro, qui offrent un maintien impeccable. Ils héritent de surcroît d’une paire de haut-parleurs directement implantés au niveau des appuis-tête, partie composante du système Hi-Fi Bose!
Sur la route : La quintessence du plaisir de conduite
La MX-5, c’est d’abord une position de conduite. Installé au ras du sol, les jambes presque allongées, le conducteur a vraiment sensation de « faire corps » avec sa machine, surtout lorsqu’il contemple le long capot et les ailes galbées au travers du petit pare-brise!
Après l’avoir préalablement déverrouillée, il ne faut qu’une poignée de secondes pour replier -manuellement- la capote dans son logement. Une opération aisée et rapide, qui colle bien avec l’esprit ludique de l’auto. Ainsi, c’est capote replié et lunettes de soleil sur le nez que j’effectue la première partie de mon périple, entre Paris et Strasbourg, en prenant soin d’éviter les autoroutes, aussi monotones qu’ennuyantes.
Après une nuit à découvrir les charmes de la capitale alsacienne, je me dirige enfin vers l’objectif de mon périple : la cité allemande de Baden-Baden, qui se situe à environ 60 km au Nord-Est de Strasbourg.
C’est en effet dans cette station thermale que débute l’une des plus belles routes d’Europe : la B500, qui traverse la superbe (et très dense…) Forêt Noire. Longue d’environ 40 km, cette dernière rassemble tout ce qu’un amateur de conduite peut rechercher : paysages à couper le souffle, joli dénivelé (avec un « pic » à un peu plus de 1.000 m d’altitude), succession de virages serrés et de longues courbes. Un terrain de jeu idéal pour ma MX-5!
Dès les premiers mètres effectués à son bord, il apparaît clair que cette nouvelle génération de Miata place la barre très haut en terme d’agrément de conduite. Pétrie de qualités, cette dernière accumule en effet les points positifs : commande de boîte de vitesse au maniement parfait, conjuguant précision et faible débattement ; direction informative et réactive ; et train arrière mobile à la demande.
En effet, un simple lever de pied suffit à faire pivoter l’arrière, qui entame alors une dérive aussi amusante que facile à rattraper. Joueuse mais pas scabreuse, l’auto offre un équilibre parfait, grâce à sa réparation des masses idéale (50/50). Les suspensions, aux réglages assez souples, parviennent à conjuguer confort et sensations de conduite.
A 1.000 lieux des sportives actuelles qui repoussent toujours plus loin les limites d’adhérence, la MX-5 « glisse » assez tôt, ce qui permet d’avoir des sensations sans forcément avoir à rouler le couteau entre les dents. Un bon point à l’heure actuelle!
Quant au bloc 1,5 L SKYACTIV-G, il se montre à la hauteur de l’ensemble, malgré sa puissance « limitée ». Développant 131 ch et dépourvu d’assistance respiratoire, ce bloc anime très correctement le petit roadster japonais. Les performances, à défaut d’être ébouriffantes, sont largement suffisantes pour se faire plaisir, grâce au poids contenu de l’auto (975 kg) : 0 à 100 km/h en 8,3 secondes, et 204 km/h en pointe. Surtout, son caractère colle très bien avec le côté joueur de l’auto. Un peu creux en bas du compte-tours (il développe son couple maximal de 150 Nm à 4.800 tr/min), ce moteur adore en effet être cravaché jusqu’à près de 7.000 tr/min, tout en émettant une sonorité sportive. Pour ne rien gâcher, il se montre particulièrement sobre, puisqu’il descend sans peine sous les 6,0 L/100 km en cycle mixte.
Pour clore ce chapitre routier, notons que l’auto se révèle être un compagne de voyage plutôt agréable, avec un niveau sonore correct à 130 km/h capote en place, et des sièges de qualité. Enfin, le système Bose se révèle à la hauteur de nos attentes, et offre une excellente qualité d’écoute, notamment avec la capote repliée.
La gamme MX-5 débute à 25.300 Euros (version 1,5 L 131 ch Elégance), et monte jusqu’à 32.550 Euros (version 2,0 L 160 ch Sélection). Notre version d’essai (1,5 L 131 ch Sélection) était ainsi affichée à 30.150 Euros.
Points positifs :
+ Ligne réussie
+ Boîte de vitesse fantastique
+ Tenue de route joueuse
+ Moteur rageur et sobre…
Points négatifs :
– … Mais un peu creux à bas régimes
– Très peu de rangements
Conclusion : Potion magique
La Mazda MX-5 est sans aucun doute l’une des autos les plus enthousiasmantes qu’il m’ait été donné de conduire. Pas forcément la plus véloce, ni la plus efficace, elle offre une vision rafraichissante de l’automobile plaisir, à une époque du « toujours plus » (toujours plus performant, toujours plus puissant), et qui se concentre sur l’essentiel : les sensations de conduite. Et à ce petit jeu, peu de voitures peuvent rivaliser…
Un grand merci au service presse de Mazda France pour leur réactivité et leur confiance.