Essai : Jaguar XF et XFR-S, god save the Queen !
Le marché de la berline haut de gamme a le vent en poupe ces derniers temps, et ce n’est pas les marques premium allemandes qui vont nous dire le contraire. Pour parer à cette vague germanique qui envahie peu à peu le paysage automobile européen, Jaguar entend bien se refaire une place parmi les meilleurs en proposant une nouvelle version de sa XF, et comme si cela ne suffisait pas, en proposant également une déclinaison sportive baptisée XFR-S.
La nouvelle berline de chez Jaguar adopte un style simple ne relevant pas à première vue d’une identité visuelle forte, cependant nous reconnaissons tout de même à travers ce véhicule la « patte » du constructeur britannique.
Stylistiquement la voiture est harmonieuse, elle offre de belles courbes très élégantes sans pour autant oublier à travers certains traits l’aspect sportif puisque nous sommes tout de même en compagnie d’un bon bloc V6. Avec un avant retravaillé notamment au niveau des feux, beaucoup plus fins que sur l’ancien modèle, la XF adopte un look beaucoup moins sage que ses concurrentes, les Mercedes Classe E et autre Audi A6. A l’arrière, nous retrouvons une double sortie d’échappement délivrant une sonorité assez agréable, sans pour autant se faire remarquer lors d’accélérations impulsives.
De son côté,la XFR-S est plus basse avec une garde au sol réduite et se voit équipée d’un béquet afin d’accentuer la sportivité du modèle. Sans être tape à l’œil, cette XFR-S est agréable à regarder avec notamment ses jantes en alliage de 20 pouces à deux niveaux de finition (Gris et Noir), ses quatre sorties d’échappement et son logo RS sur la calandre. Les couleurs proposées par Jaguar pour ce modèle sont quant à elles faites pour remarquer la voiture, en effet nous avions à notre disposition la peinture « French Racing Blue » (Très proche de celle d’une Alpine) et il est vrai que notre sortie de la région parisienne pour rejoindre la province n’a pas été des plus discrète. Mission accomplie donc par Jaguar en ce qui concerne le design.
A l’intérieur les deux modèles sont très proches hormis quelques équipements supplémentaires et un habillage spécifique pour la XFR-S. L’ambiance y est très feutrée avec un écran tactile qui orne la console centrale, une planche de bord moussé avec un rappel d’aluminium autour des buses d’aération et de l’écran. Les sièges offrent un confort remarquable tout en associant un bon maintien, sans pour autant être du niveau de la F-type. Mais après tout ce ne sera sans doute pas le même type d’utilisation. L’espace à vivre à l’intérieur est plus que correct et à l’arrière vos bambins ne manqueront pas de place, tout comme le passager qui pourra sans soucis étendre ses jambes sans empiéter sur l’espace arrière en reculant son siège.
Avec ses 340 chevaux, non négligeables pour pousser ses 1880 kg, la XF est une routière mais pas n’importe quelle routière. En effet cette grosse berline est loin d’être lourde et se veut même parfois habile. Avec un moteur V6 comme sur notre modèle d’essai, la reprise sur autoroute est incisive, la tenue de route est parfaite et tout cela associé à une précision de direction impeccable.
Le châssis n’est pas très joueur et c’est tant mieux car cela améliore considérablement le confort à bord, cela n’empêche que celui-ci est de grande qualité notamment lors des manœuvres d’évitement que nous avons pu tester sur circuit où la voiture lancée à plus de 60 km/h n’avait aucune difficulté à s’échapper de sa ligne directrice pour bifurquer violemment sans réel danger pour son utilisateur. A noter que nous avons testé un modèle de 340 chevaux à boite automatique 8 rapports avec quatre roues motrices, la gamme XF commence à partir de 240 chevaux en 2.0L avec une transmission automatique 8 rapports.
De son côté la XFR-S est une véritable boule de nerfs ne demandant qu’à se libérer des petites chemins sinueux et autres routes urbaines. Avec un moteur 5.0L V8 de 550 chevaux qui avale le 0 à 100 en 4,6 secondes, la XFR-S est une voiture exceptionnelle, prête à faire trembler la concurrence. La voiture pèse toutefois son poids (presque 2 tonnes) avec pourtant de nombreux composants en carbone. Cependant celle ci dégage une telle puissance, et une telle agilité que nous avions l’impression d’avoir une petite GT entre les mains. Le châssis est lui aussi remarquable notamment lorsque l’ESP est désactivé et le mode sport activé, la XFR-S est plus joueuse que la F-type et a tendance à sous-virer légèrement lorsque l’on accélère un peu trop tôt à la sortie d’un virage. A ne pas mettre entre toutes les mains donc.
Niveau motorisation, la XF débute avec un 2.0L de 240 chevaux essence et un 2.2L de 163 chevaux diesel et cela va jusqu’à notre modèle d’essai le 3.0L V6 de 340 chevaux essence AWD (Quatre roues motrices) et le 3.0L V6 de 275 chevaux diesel. Le tout avec différents niveaux de finition dont le meilleur est la finition « Luxe Premium » ainsi qu’un nombreux choix d’options. La XFR-S dispose d’une motorisation unique 5.0L V8 essence de 550 chevaux cependant une version inférieur nommée la XFR est disponible, elle est dotée d’un moteur 5.0L V8 de 510 chevaux.
Niveau consommation la XF 3.0 V6 AWD consomme 9,8L/100, la plus petite motorisation (2.2L diesel de 163 chevaux) descend jusqu’à 4,9L/100 (Et 129g/km de rejet de Co2). Le tout en parcours mixtes. La XFR-S boit beaucoup plus avec une consommation annoncée de 11,6L/100 mais comptez beaucoup plus si vous désirez vous amuser. Sur circuit bien entendu.
Côté tarifs, notre modèle XF d’essai est de 74 440 € avec une large palette d’options, le modèle d’entrée de gamme débute à partir de 46 100 €. Quant à la XFR-S le prix de notre modèle est de 117 050 € avec également un bon nombre d’options, bien moins cher donc que certains modèles Allemands de même catégorie. La XF se décline en version break avec la XF SportBrake que vous avez pu voir en images précédemment. Elle sera par ailleurs bientôt proposée en version R-S.
En conclusion Jaguar frappe fort avec cette XF qui s’impose comme l’une des meilleures berlines Premium de son segment, maintenant le tout est de convaincre la clientèle que oui il est possible de trouver de l’élégance et de la sportivité dans une autre voiture qu’une Allemande. De plus, Jaguar prépare quatre nouveaux modèles avant 2018, qui, on l’espère, seront de même qualité que les véhicules que nous avons pu tester pendant ces deux jours. Vivement !
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