Essais

Essai Fiat 595 Abarth, le scorpion pique encore


Le scorpion transalpin

Abarth, pour bon nombre d’entre nous est la marque au scorpion qui respire la compétition. Carlo Abarth s’est fait connaitre notamment par la confection de pots d’échappement, culasses et autres pièces améliorées, et ce, dès 1949. Après le rachat de Cisitalia, Carlo Abarth propose a ses clients de perfectionner leur Fiat.

A l’époque, bon nombre de Fiat 500, mais aussi Fiat 131 qui par ailleurs remporta le rallye de Monte-Carlo en 1980 (avec à son bord le légendaire Walter Röhrl), furent modifiées afin de sortir davantage de chevaux, mais aussi de bénéficier d’une amélioration châssis et autre astuces du sorcier transalpin.

Par ailleurs, lorsque Abarth modifiait une Fiat 500, la plupart du temps, le plus célèbre pot de yaourt du monde voyait ses culasses réalésées, ce qui avait comme conséquence l’augmentation de la cylindrée. Ce qui donnait donc, non plus 500cm3, mais plutôt 595cm3! Voila pourquoi 30-40 ans après, nos chères Fiat 500 Abarth version 2013 se voient baptisées 595. Certes, il ne s’agit plus de modifier leur culasse, mais plutôt leur calculateur…

595 Competizione, 595 Turismo

Lors de nos essais, nous avions la possibilité de prendre le contrôle de la 595 Competizione, mais aussi de la 595 Turismo.

Dans sa livrée Competizione, la 595 est radicale, siège baquet Sabelt, pot d’échappement Record Monza, 4 sorties d’échappement et 160 ch au collier! L’intérieur spartiate mais classe est plutôt bien fini avec des plastiques de bonne facture. Le volant très épais en cuir surpiqué donne l’impression de saisir son petit gabarit à bras le corps.

La Turismo est quant a elle beaucoup plus bourgeoise. Finition cuir bi-ton rappelant la couleur de la carrosserie, siège enveloppant sans être autant « baquet » que les Competizione, la Turismo porte bien ses lettres de noblesses.

Coté carrosserie, les 2 modèles se voient gonflés aux hormones avec des ailes et une face avant globalement élargie. Les grilles d’aération façon nid d’abeille ne sont pas là que pour le design, mais bien pour refroidir les étriers de freins (spécifiques de couleurs rouge) et contenir le radiateur de refroidissement de Turbo. Nous reviendrons sur ce Turbo un peu plus tard.

Les flancs musclés de la 595 se voient bardés de bandes Abarth rappelant fortement les bandes Porsche des modèles phares des années 70. Un logo Abarth 595 donne le ton, histoire de savoir a qui nous avons affaire. L’arrière n’est pas en manque avec des aérations latérales du plus bel effet accompagnant le diffuseur où logent les pots d’échappement (4 ou 2 selon la version)

A noter que notre version Turismo était dotée du toit ouvrant 3 points que nous avons pu grandement apprécier durant notre run de 200km de routes ensoleillé.

Droite léger, sur gauche léger

La journée a donc commencé avec la 595 Competizione, direct (comme dirait les jeunes) l’assise dans le baquet Sabelt donne le ton, on est pas la pour se reposer les cervicales. Contact, et là mesdames et messieurs, un son rauque, profond et glouton nous flatte les esgourdes. Deuxième pression sur l’accélérateur, oui, oui le pot Record Monza a des relents de Maserati !

La larme a l’œil essuyée et le carnet de chèque rangé, nous enchaînons gentiment les courbes afin de monter sur les hauteurs de Privas. Neuf kilomètres de spéciale nous attendent, le ton est donné, rétrogradage, deuxième, le pot Monza crépite, c’est parti ! Le turbo monte en pression a plus de 1,2 bars et le compteur nous indique déjà de monter un rapport.

Le petit 4 cylindres 16 soupapes, d’un ton rageur monte dans les tours sans rechigner, les 160ch sont bien présents et la bombinette se jette dans les courbes sans craintes. Le levier de vitesses, légèrement en hauteur renforce cette sensation de maîtrise de la 595, les rapports sont bien étagés et l’on profite sans mal de la plage d’utilisation du moteur de 1400cm3 Turbo compressé. Bien que bon nombre de propriétaires de 500 le clament haut et fort, rappelons-le, la tenue de route est une des meilleurs du marché ! Que vous soyez dans votre 500 Lounge ou bien dans votre Abarth, le châssis de la 500 est parfaitement équilibré. La « faute » à des roues portés vraiment au 4 coins du châssis. Un vrai petit Kart en somme !


Dans la 595, du fait de sa préparation et de ses amortisseurs Koni à valve FSD (Frequency Selective Dumping), la voiture ne nous a jamais surprise, un véritable train sur rail. Route sinueuse, caillouteuse, nid de poule, niente ! La direction précise ajoute a cette sensation. Bluffant ! Après les sensations provoqué par la Competizione, nous faisons une petite pause a la fameuse auberge La remise, fameuse par son propriétaire mais aussi pour ses tartes aux pommes maisons. Tous les plus grands pilotes du Monte Carlo sont passé par la, une véritable chapelle du Rally.

Bref, nous ne sommes pas sur un blog gastronomique, donc reprenons la route pour cette fois goûter a quelque chose d’un peu moins radical, la 595 Turismo. Imaginé, vous avez fait bonne ripaille et l’on vous met entre vos mains un cabriolet sport, soleil, décor magnifique quoi de mieux pour cruiser ? C’était sans compter sur Charly mon co-pilote ! Nouvelle spéciale ! Même motorisation, mais cette fois avec une boite séquentielle robotisée, on va faire tomber tous les records ! Et bien pas tout à fait…

Oui, se sera notre seul reproche pour cette 595 Abarth, la boite séquentielle. Hormis le faite de faire davantage crépiter le pot d’échappement, la boite séquentielle est assez molle dans ses passages de rapport, pire, elle a tendance a véritablement freiner la voiture lors d’un passage de rapport. On ne peut pas rester accélérer et passer un rapport sans avoir un léger freinage lors du passage pour soulager la pignonnerie.. L’astuce consiste donc à accélérer, relâcher l’accélérateur, passer le rapport et re-accelere de plus belle. Certes plus long à écrire qu’a faire, il est néanmoins rageant de devoir supporter cela, d’autant plus que la concurrence ne rencontre pas ce problème comme nous avons pu le constater lors de notre essai Clio 4 RS 200 EDC.

Au final, nous partions enthousiastes aux essais 595 Abarth et nous en ressortons conquis ! La préparation Abarth ne fait que sublimer un modèle déjà bien né. Gros coup de coeur pour ces 2 modèles avec une préférence pour la Competizione, et surtout la boite Meca. Coté tarifs, nos modèles se situaient aux environs des 25 000€, un tarif tout a fait abordable pour ce type de bombinette sportive. A noter que si vous vous êtes habitué a votre 500 et que vous souhaitez la préparer, cela est tout a fait possible. Ainsi votre 500 pourra devenir une 595 Competizione (logotée SVP !) selon vos choix ! Une initiative historique puisque c’était déjà comme cela du temps de Carlo Abarth.

Les plus :

– Look inimitable
– La préparation à la carte
– La Competizione et son pot Record Monza

Les moins :

– La boite séquentielle
– C’est tout !