Kia Stinger, mais quel animal sommeille en elle ?
Récemment dévoilée au salon de Detroit, la Kia Stinger (prononcer comme “tiger”) s’est révélée officiellement au public européen le 18 Janvier dernier à Milan. Cette belle surprise de la part d’un constructeur généraliste donne vie au concept Kia GT de 2011 dont il est largement inspiré. Je me suis rendu à cette avant-première pour connaître et vous parler en détail des prestations de la future grande de chez Kia…
Kia sur un marché de niche
La Stinger est une berline Grand Tourisme, un grand coupé quatre portes de 4m83 de long prêt à dévorer les autoroutes dans un confort approprié. Elle évoluera donc sur les plates bandes des Audi A5 Sportback, BMW Serie 4 Gran Coupé, Mercedes CLS, Passat CC (bientôt Arteon). En somme, Kia semble souhaiter s’implanter là où les constructeurs premium sont rois, et même inventeurs du concept depuis 2004 avec la jolie audace de Mercedes et son CLS.
C’est donc un joli pari de Kia que de proposer un véhicule de rang, là où peu n’osent s’aventurer. Pourtant, Kia a effectivement besoin de continuer à parfaire son image sur la scène automobile mondiale. Le luxe lui permettra sans doute de lui donner l’image de qualité revendiquée par le Coréen. Le petit constructeur de seconde zone du début du siècle est devenu grand. Sa garantie 7 ans ou 150.000 kilomètres sur tous ses modèles n’est pas étranger à ce succès depuis maintenant… 7 ans. Il est temps de donner une vraie personnalité à la marque, mais également une image fondée autour du plaisir de conduite. La Stinger pourrait peut-être permettre de relever Kia au niveau de ceux qui font rêver le consommateur.
On vous a parlé de la Kia Stinger GT4 sur blog-moteur !
Kia en quête d’émotion
Kia propose d’allier passion, dynamisme et luxe dans un élégant écrin. La Stinger est un véhicule aux allures sportives : un long capot surplombe un porte-à-faux avant court et engage une longue ligne fluide jusqu’à une poupe massive aux arrêtes vives. Campée sur des jantes de 17″ à 19″, elle dégage dans ses grandes lignes la nostalgie des fastbacks des années 70. L’on note l’apposition d’un déflecteur d’air derrière les roues avant, prolongés par une sobre rainure.
Le chef du design de Kia Motors Europe, Grégory Guillaume, nous a récité, en personne, les habituels superlatifs un peu pompeux pour la sortie de chaque nouveau véhicule. Pourtant, il faut avouer que la Stinger dégage réellement une émotion, une attirance vers ses lignes à la fois viriles et sobres. Mais ici sans aucune pudeur, extrapolée ce soir là par une saisissante teinte rouge. Le français, ex-designer chez Audi et Volkswagen aux faux airs de Hugh Grant, semble cette fois-ci s’être exprimé avec passion pour une marque encore en recherche d’identité.
Une mécanique passionnée mais raisonnée
Si ce design sportif annonce une mécanique puissante, le constructeur Coréen propose une véritable voiture propulsion, comme les vraies d’antan. Disponible également en transmission intégrale, la répartition de puissance restera majoritairement délivrée aux roues arrières. Ces annonces émettent un cocktail réellement jouissif ! Toute la gamme sera disponible avec la deuxième génération de transmission automatique Kia à 8 rapports avec palettes au volant.
Trois moteurs seront disponibles au catalogue : deux essences et un diesel destiné spécifiquement au marché européen. Le diesel offrira une puissance décente de 200ch et 440 N.m, tandis que le choix essence se partagera entre un GDi de 255ch ou un désirable V6 GDi de 370ch, moteur le plus véloce de l’histoire de la marque. Il me tarde déjà d’essayer cette berline, pour voir si les choix de raison s’avèrent suffisants à l’usage et si le choix de passion nous fera frissonner d’émotions…
Ce que la Stinger propose
Cinq programmes de conduite seront utilisables : Eco, Sport, Sport+, Confort, ou Smart. Ils modifieront la gestion de l’accélération, modifieront la dureté de la direction et des suspensions, ces dernières étant à contrôle de stabilité permanente (DSDC).
Résolument fer de lance de la marque, la Stinger profitera de pléthore d’équipement high-tech notamment en termes de sécurité : Aide à la conduite, anti-collision avec freinage d’urgence et reconnaissance des piétions, régulateur de vitesse adaptatif, système d’assistance active au maintien de voie, système de détection de trafic arrière, moniteur panoramique pour les manœuvres à faible vitesse, détecteur d’angle mort et gestion automatique des feux de route. Le système d’alerte de baisse de vigilance du conducteur luttera contre la distraction ou la somnolence au volant. En Europe, il estimé à un accident mortel sur quatre selon l’Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes et l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance.
En terme de confort : Affichage tête haute réglable en hauteur, support de charge pour smartphone sans fil et Bluetooth sur toute la gamme. Le système audio haute performance 6 haut-parleurs sera disponible avec l’écran tactile 7”. Un système audio Harman-Kardon® à 15 HP avec 2 subwoofers sous les sièges conducteurs et passagers avant délivrera quand à lui 720 watts. Cette dernière option sera associée à un écran tactile 8” avec « tout-ce-qui-va-bien » pour les mélomanes les plus exigeants.
Stinger, l’alternative
À l’intérieur, j’ai noté un espace général plutôt correct, mon mètre quatre-vingt-dix trouve sa place, même sous le pavillon à l’arrière. Mais, là où nombre attendent Kia au tournant concerne les finitions. Car le design ne pourra cacher le moindre défaut pour un véhicule de ce segment, et la garantie 7 ans de corrigera nullement les mauvais choix de matériaux. De ce point de vue, je dois avouer que la Stinger accueil ses occupants avec classe, on s’y sent à l’aise. Pourtant j’aurais apprécié voir un peu plus d’audace, être saisi comme j’ai pu l’être avant de monter à l’intérieur. La qualité semble correcte sans pour autant rivaliser avec les constructeurs allemands.
Pourtant, replaçons la Kia Stinger dans son contexte. Le constructeur Coréen ne prétend pas atteindre le niveau des constructeurs premium, référence en ce domaine, même si l’objectif reste d’y tendre pour tous. Les tarifs n’ont pas encore été révélés, espérons qu’en toute logique, la Stinger se positionne en deçà des premiers de la classe, permettant d’offrir une alternative au monopole germanique dans la catégorie des berlines GT. En octobre seulement, date de commercialisation, nous saurons si l’on pourra se venter de dire « je roule en Kia » avec la Stinger. En attendant, Kia promet une alternative cohérente en proposant sa version de la berline passion.
La Kia Stinger en chiffres
2,0 L essence turbo GDi
255cv à 6200 tr/min
353 N.m entre 1400 et 4000 tr/min
V6 3,3 L bi-turbo GDi (injection directe) essence le plus véloce de l’histoire de la marque
370cv à 6000 tr/min
510 N.m entre 1300 et 4500 tr/min
0 à 100 en 5,1s
270 km/h
2,2 L turbo diesel CRDi (injection direct à rampe commune) pour l’Europe
200cv à 3800tr/min
440 N.m entre 1750 à 2750 tr/min
0 à 100 en 8,5s
225 km/h