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Test Forza Motorsport 6 : une simulation de conduite à défaut de pilotage

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Forza Motorsport passe la sixième

A l’occasion de la sortie de la Xbox One, Microsoft proposait au coeur de son line-up un certain Forza Motorsport 5, premier jeu de courses « new gen ». Toutefois, à l’époque, nous avions exprimé notre déception face au jeu signé Turn 10, moins impressionnant que prévu visuellement, et manquant cruellement de punch et d’authenticité au niveau du pilotage. Aujourd’hui, la saga Forza est de retour, et après un très bon Horizon 2, il est grand temps de découvrir ce que ce Forza Motorsport 6 a sous le capot.

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Une fois l’intro (pas folichonne…) avalée, le jeu nous place immédiatement au volant de la Ford GT, égérie de ce nouvel opus, dans les rues de Rio de Janeiro. Toutes les aides sont activées, le jeu assiste le joueur au maximum, et il est impossible de louper un virage, un freinage, une accélération… Une première virée (aux accents Horizon) plutôt agréable, mais qui ne présente pas grand intérêt au final, tant l’ensemble est assisté. Une fois ces quelques tours de reconnaissance effectués, le jeu propose enfin de démarrer la Carrière.

A partir de là, il va falloir opter pour une « humble » voiture Street (type Golf R, ou Toyota GT86) et se lancer dans les premières courses du jeu. Heureusement, il est ici possible de désactiver les aides, ce qui permet enfin de contrôler son bolide, mais aussi de gagner davantage de crédits en fin de course. La conduite est relativement agréable dans l’ensemble, même si on retrouve rapidement ce côté très lisse au niveau de la prise en main, avec des voitures qui semblent toujours aussi lourdes, notamment en vue interne… Un sentiment qui s’estompe toutefois quelque peu avec les bolides plus puissants, un peu plus exigeants en terme de freinage/accélération… mais on comprend rapidement qu’une fois de plus, ce Forza Motorsport 6 est plus axé « conduite » que « pilotage » pur et dur.

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En effet, même une fois les aides désactivées, la prise en main est relativement simple pour l’habitué des simulations auto. Idem en ce qui concerne l’IA qui, même en Pro ou au-delà, se laisse rapidement distancer… Les courses s’avèrent ainsi relativement soporifiques parfois, notamment celles qui nécessitent de boucler 5 tours de circuit, et que l’on trône en première position dès la fin du 1er tour, après être parti en milieu (voire fin) de peloton. Clairement, ce Forza Motorsport 6 est moins authentique, moins réaliste qu’il aime à le faire penser, et on est loin du côté crado, dangereux et hyper exigeant d’un Project Cars, bien plus fidèle à la réalité de la course automobile, avec lequel on se fait peur à chaque freinage, à chaque accélération, à chaque changement de direction. Dans Forza Motorsport 6, les tours s’enchainent sans réelle passion, et même parfois, avec un certain ennui… L’event en Formule E sur Indianapolis, qui demande de boucler une dizaine de tours est par exemple d’une monotonie extrême… On apprécie en revanche la vraie différence de prise en mains entre les différents modèles (traction, propulsion…), la conduite des monoplaces est en revanche assez ratée malheureusement.

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Attention, cela ne fait pas de Forza Motorsport 6 un mauvais jeu pour autant, loin de là. On dira plutôt de ce dernier qu’il constitue un bon jeu de conduite, à défaut d’un quelconque « racing simulator« . En témoignent certaines features comme l’absence de pannes mécaniques, des voitures qui glissent beaucoup (trop…), pas de météo dynamique, de cycle jour/nuit, et une gestion des contacts qui pousse finalement à conduire de manière assez bourrine. Idem en ce qui concerne les à-côtés de la piste, très nombreux, avec par exemple des feuilles qui traversent la ligne droite à Monza, les oiseaux qui s’envolent à l’entrée du Stadium à Hockenheim… des gimmicks mignonnes, mais qui se répètent à l’identique à chaque tour, et qui perdent donc rapidement en authenticité.

Un point sur la météo, puisque ce Forza Motorsport 6 bénéficie enfin de la pluie. Là encore, rien de dynamique, c’est du On/Off pur et dur, idem en ce qui concerne le cycle jour/nuit. L’arrivée de la pluie permet donc de bénéficier de contrôles un peu plus subtils, avec une accélération à doser de manière plus modérée, mais là encore, on sent que la voiture est posée sur une piste trempée certes, mais qui ne bouge pas d’un iota tout au long de la course. Aucune trace derrière les voitures, un nuage d’eau assez discret, une visibilité qui ne change pas que l’on soit derrière un concurrent ou non… sans compter les fameuses flaques. En effet, sous la pluie, chaque circuit sera « piégé » par des flaques, disséminées parfois en pleine trajectoire, et qui enverront votre bolide en aquaplanning immédiat. Si l’effet est très réussi et radical, on se questionnera quand même quant à la présence de flaques aussi dangereuses sur certains circuits (Spa, Sebring…), avec là encore une évolution absente (aucun agrandissement ou rétrécissement des flaques, aucun asséchement de la trajectoire de course…), et un côté original certes, mais qui parait si peu authentique encore une fois… Mention spéciale toutefois à l’utilisation des gâchettes vibrantes du pad Xbox One sous la pluie, tout simplement géniale.

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Les puristes regretteront également la présence de Mods, des cartes qui permettront de « booster » les performances du véhicule durant une course ou de manière illimitée. On pourra ainsi profiter de « +5% en adhérence », « +10% de poids », de crédits doublés durant une course, de collisions supprimées durant une course, de positions gagnées sur la grille… Bref, autant d’éléments qui, s’ils restent originaux, à notre sens, n’ont juste rien à faire dans ce qui se veut être une « simulation de course automobile réaliste« .

Techniquement, l’ensemble est très agréable à l’oeil, et malgré un aliasing parfois tenace, on ne peut qu’apprécier la modélisation des 460 véhicules, tous disponibles depuis le mode AutoVista. Chaque véhicule bénéficie d’une vue intérieure complète, et on ne peut que saluer le travail de Turn 10 à ce niveau. On regrettera seulement quelques légers bugs au niveau des animations concernant les passages de vitesse selon les véhicules, mais rien de dramatique. Les circuits sont aussi très fidèles visuellement, même si, comme cité plus haut, tout cela manque de dynamisme, d’évolution, sans compter les gimmicks (vol d’oiseaux, feuilles….) qui se répètent à chaque tour. En revanche, l’ensemble tourne en Full HD à 60 images/seconde, et ce, de manière constante.

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Le mode Carrière permet rapidement de s’essayer à des compétitions mettant en scène de vrais bolides, avec un mode Évènements plutôt bien fichu, qui invite le joueur à se lancer dans diverses courses à thème : Années 70, voitures d’origines, monoplaces, Défis Top Gear, légendes du sport auto… On apprécie également la refonte du menu général par rapport à Forza 5. Les Drivatars sont évidemment de la fête et le système de crédits a été revu pour permettre au joueur d’engranger plus rapidement les précieux deniers qui permettront de s’offrir les plus beaux bolides du jeu. Côté circuits, on retrouve avec bonheur les tracés les plus célèbres de la planète, avec Spa, Monza, Bathurst, Brands Hatch, Lime Rock Park, Hockenheim, Le Mans, Laguna Seca, Abu Dhabi… sans oublier leurs déclinaisons respectives. Aucun souci côté contenu et habillage donc pour ce Forza Motorsport 6 donc.

Côté son, pas de gros souci également, même s’il conviendra de passer par les options pour rapidement réduire au silence cette p=*§:: ! de musique durant les courses. Là encore, si ce Forza Motorsport 6 est loin devant son concurrent Gran Turismo 6 au niveau sonorités moteur, il suffit de relancer Project Cars pour offrir à nos esgourdes des sonorités autrement plus jouissives encore. Enfin, côté multi, l’ensemble permet de se lancer sur des courses incluant pas moins de 24 autres joueurs, sur divers modes de jeu entièrement personnalisables. Les quelques parties que nous avons pu effectuer permettent de bénéficier de serveurs corrects (le jeu étant distribué de manière très limité encore, ce qui aide), et il faut bien sûr « choisir » ses adversaires pour éviter les sessions de stock car à la Destruction Derby.

Notre verdict

Globalement, ce Forza Motorsport 6 est un très bon jeu de voitures, mais pas une « simulation de sport automobile« . L’ensemble est très (trop ?) accessible, trop lisse, trop sage, et on ne retrouve jamais le côté dangereux, sale, bruyant et même un peu puant de la vraie course automobile. Techniquement, l’ensemble est solide (Full HD @ 60 fps), et on retrouve ces modélisations très propres (trop propres pour certains) des véhicules, avec des circuits là aussi très fidèles. Dommage que l’aliasing se fasse trop présent parfois… Certes, il y a désormais de la pluie, et même de la nuit, mais l’ensemble manque là encore cruellement de dynamisme, de réalisme, sans compter le fait que seuls quelques circuits sont concernés. Le mode Carrière quant à lui est archi-complet, mais rares sont les courses réellement exigeantes, celles qui prennent aux tripes de bout en bout. Bref, les amateurs de la série seront certainement comblés, ceux qui n’ont jamais accroché comprendront à nouveau pourquoi.