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Test F1 2015 PS4 : un opus next gen terne et sans grande saveur…

Bienvenue dans Formula One !

Si les fans de F1 possesseurs d’une PS4 et/ou d’une Xbox One ont eu de quoi être déçus l’an dernier avec la sortie de F1 2014 sur Playstation 3, Xbox 360 et PC uniquement, ces derniers ont désormais la possibilité de goûter à la F1 « next gen » via cet opus 2015, disponible depuis seulement quelques jours en boutiques. Un opus évidemment très attendu, puisque ce F1 2015 bénéficie d’un tout nouveau moteur graphique et Codemasters annonçait évidemment une refonte visuelle globale, avec un affichage optimisé, des effets de particules retravaillés… bref, LA simulation de F1 ultime. Toutefois, après quelques grosses heures de jeu et un titre de champion du monde en poche en mode Expert pour Felipe Massa et sa Williams, le constat n’est pas franchement positif…

F1 2015 cover PS4

Côté contenu, ce F1 2015 permet de retrouver l’intégralité de la saison en cours, mais les développeurs ont également pensé à proposer la saison 2014, comme ça, un « bonus content » comme on dit. Une fois la saison choisie, le jeu s’ouvre sur une cinématique fort peu charismatique et enquille directement sur une interface elle aussi particulièrement austère. Au menu, un mode Championnat du Monde, permettant de se glisser dans la peau de son pilote fétiche et de participer au championnat complet, un mode Pro, qui  demandera de participer aux courses dans leur intégralité et sans la moindre assistance, un mode Course Rapide, un Contre la Montre et un mode En Ligne. Exit le mode Carrière donc, qui permettait de créer son pilote et gravir les échelons de la F1. Exit aussi le mode Coopération en ligne. Un contenu un peu plus chiche donc pour ce F1 2015, mais l’essentiel est là malgré tout.

F1 2015 Lotus

Comme souvent, le premier contact se fera par l’intermédiaire d’une bonne vieille Course Rapide. Rapidement, les espoirs de toucher enfin à la simulation ultime s’envolent : la réalisation technique s’avère assez fadasse dans l’ensemble, avec des couleurs très ternes et un manque flagrant de détails… L’impression de vitesse est correcte, mais il suffit parfois de switcher vers la vue arrière pour voir le frame rate chuter, notamment lorsque l’on roule dans un bac à gravier. Idem en ce qui concerne les rétroviseurs, qui affichent un rendu digne d’une console 16 bits… et encore… Si Project CARS (malgré ses défauts) ou encore DriveClub ont permis de découvrir une multitude d’effets dynamiques incroyables (météo, fumée, rayons de soleil…), ce F1 2015 revient quelques mois (années ?) en arrière. Les mauvaises langues parleront même d’un jeu « PS3 amélioré »… L’animation semble (à peu près) calée à 60 images/seconde, mais les ralentis sont quant à eux proposés à seulement 30 images/seconde. Dommage également d’avoir intégré cette voix off absolument insupportable…

F1_2015_PS4 bis

Côté gameplay, même avec les aides désactivées, on retrouve une jouabilité très accessible, et hormis les accélérations en sortie de virage, l’ensemble ne nécessite pas d’être doté de l’âme d’un pilote pour progresser. Quelques virages seulement permettent de comprendre qu’il est possible de freiner très tard, de grimper sur les vibreurs sans le moindre risque de déséquilibrer sa monture, de toucher son adversaire sans risquer de perdre un élément de carrosserie, de rouler dans l’herbe sans trop être pénalisé… Bref, on comprend rapidement que ce F1 2015 se veut accessible, de l’interface au gameplay. Si les néophytes seront sans doute ravis de maitriser leur F1 au bout de quelques minutes, les férus de simulation auront la sensation de se balader littéralement.. Côté IA, l’ensemble tient la route, et malgré quelques frictions, les adversaires font leur possible pour nous éviter une fois en piste et n’hésitent pas à nous dépasser. Dommage toutefois qu’en difficulté Expert, il est possible de rivaliser aussi aisément (et même dépasser) les Mercedes et Ferrari avec une Williams… En fin de course, on bénéficie de quelques cutscenes plutôt bien vues comme la sortie de la voiture, ou la cérémonie du champagne. Mais rien qui ne saurait combler le manque de sensations sur la piste toutefois… A noter toutefois que les performances des pilotes/monoplaces sont parfaitement respectées, avec une large domination de Mercedes, suivi de près par Ferrari, puis les Williams, les Red Bull… Ainsi, il sera plus difficile de suivre les meilleurs dans le baquet de la modeste McLaren Honda de Fernando Alonso comme nous vous le démontrons avec cette vidéo.

F1_2015_PS4 bis 4

Graphiquement décevant, gameplay accessible, ce F1 2015 ne convainc pas franchement… et se paie même le luxe de bénéficier de quelques incohérences assez étonnantes. On citera par exemple le mode Championnat du Monde, qui permet de courir seulement 25% de la distance, mais avec des qualifications d’un tour seulement… pour bénéficier d’une séance de qualifs digne de ce nom, il faut opter pour 50% de la distance réelle, environ 30/35 tours de piste, soit beaucoup trop pour un joueur classique. Bien sûr, les plus vaillants pourront opter pour 100% de la course. Autre désillusion : le manque d’initiative des stands. Ainsi, si vous débutez une course sur piste sèche et que la pluie vient à se mêler de l’affaire, il faudra impérativement penser à indiquer aux stands que vous souhaitez bénéficier de pneus pluie/intermédiaires AVANT votre entrée dans la voie des stands. Le cas contraire, vos fidèles mécaniciens vous monteront des pneus Slicks, malgré la pluie qui s’abat sur leur crâne… Rageant.

Enfin, il est triste de constater à quel point ce F1 2015 est littéralement truffé de bugs en tout genre. On citera notamment, les contrôles qui ne sont pas sauvegardés, l’absence totale de chrono constant à l’écran, les drapeaux jaunes mal gérés, la voiture désespérément bloquée en seconde à la sortie des stands, l’ingénieur qui fabule sur la quantité d’essence restante, des voitures qui laissent des traces de pneus en roulant à 300 km/h, l’IA qui vous percute et le jeu qui pénalise le joueur… et cela, sans compter quelques freezes et autres jolies saccades…

Au bout de quelques heures seulement, on comprend bien que ce F1 2015 n’a pas bénéficié de suffisamment de temps pour être pleinement abouti. A titre de comparaison, si Project CARS permet d’ajuster quasiment chaque aspect du jeu, ce F1 2015 se contente du strict minimum, avec seulement un repositionnement des touches (avec au passage quelques bugs de sauvegarde à ce niveau sur PS4). Certes, il est possible de régler chaque détail de son bolide, mais l’ensemble est nettement moins complet, et trop accessible. Certains n’hésiteront pas à employer le terme « arcade« , et ils auront sans doute un peu raison dans le fond. Pour bénéficier d’un peu de challenge, désactivez les aides au pilotage, et réglez directement la difficulté sur Légende.

Notre verdict

Sans être foncièrement mauvais, ce F1 2015 nous a clairement déçus : interface austère, modélisation 3D des visages très old school, gameplay ultra accessible, réalisation graphique terne et décevante, dégâts (quasi) inexistants… Certes, on peut s’amuser à enquiller les tours de piste malgré tout, l’impression de vitesse est bien là, et on prend plaisir à rouler derrière l’aileron de la voiture qui précède, mais on atteint rapidement les limites du jeu et on sent que l’ensemble a clairement manqué de temps pour être optimisé. Un premier opus next gen relativement fade et sans grande saveur… un peu à l’image de la F1 actuelle finalement, et c’est bien dommage.