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Le « Colin McRae spirit » sublime le WRC d’aujourd’hui

Il y a près de 20 ans…

En 2001, on admettait aisément : « Colin McRae is a stage winner, Tommi Mäkinen is a rally winner, and Richard Burns is a championship winner » [Colin McRae est un vainqueur de spécial, Tommi Mäkinen est un vainqueur de rallye, et Richard Burns est un vainqueur de championnat]. En effet, le terme du championnat WRC voyait le regretté Richard Burns remporter la saison avec une seule victoire. À la fin, trois points d’écart séparaient les trois premiers, alors que 4 pilotes étaient prétendant au titre avant la dernière course. Seule la Subaru Impreza WRC de Burns franchissait l’arrivée en troisième position. Carlos Sainz, Tommi Mäkinen et Colin Mcrae abandonnaient à leur manière. C’est surtout la sortie de Colin qui fera sensation. Alors en tête à domicile, il offrait à sa Ford Focus de spectaculaires tonneaux après un début de rallye à 110%, avec le style dont il avait le secret.

À cette époque, six constructeurs engageaient au moins trois équipages. Aussi, deux manufacturiers de pneumatiques animaient un championnat riche en spectacle et en rebondissements. Le RAC rally en fût une abîme sensationnelle, à revivre ici sur Youtube !

Colin McRae Crash RAC

That’s for Colin

16 ans plus tard, on pourrait aisément comparer de la même manière : « Kris Meeke is a stage winner, Thierry Neuville is a rally winner and Sébastien Ogier is a championship winner » [Kris Meeke est un vainqueur de spécial, Thierry Neuville est un vainqueur de rallye, et Sébastien Ogier est un vainqueur de championnat].

Car il faut bien avouer que Kris Meeke sur-conduit régulièrement et malmène la C3 du Citroën Racing depuis le début de la saison. Ainsi, on a assisté aux sorties du Monte-Carlo et de la Suède, tandis que celle du Mexique a manqué de lui coûter honteusement une belle victoire. Ce weekend en Argentine, ce furent deux sorties sur trois jours, alors que sa C3 WRC a besoin de kilomètres pour se développer et se fiabiliser.

En 2015, lors de sa première victoire sur ce même rallye, il lâchait au dernier point stop, non sans émotion contagieuse, « that’s for Colin ». Bel hommage à cette icône du rallye qui a lancé Meeke auprès des meilleurs, peut-être aussi accompagné de son plus grand défaut. Les courses n’en sont que plus spectaculaire, mais le WRC d’aujourd’hui peut-il le permettre ? Espérons-le.

Kris Meeke Crash Race
Kris Meeke
Colin McRae Crach race
son mentor

J’apprécie beaucoup ce pilote charismatique et rapide, notons toutefois que beaucoup de joker sont déjà brûlés cette année tout comme les saisons précédentes. Il en fait même oublier Jari-Matti Latvala, coutumier du fait, mais agréablement constant cette année chez Toyota. Pourtant le nord-irlandais possède sa place en WRC. Si Colin McRae avait décroché le titre en 1995 avec Subaru, pourquoi pas lui chez Citröen ?  Pilote n°1 au sein de l’équipe française, beaucoup de pression semble lui peser sur les épaules. Pour rappel, en 2003, Citroën avait déjà fait confiance à Colin McRae aux côtés de Carlos Sainz et de Sébastien Loeb (quelle affiche !), pour des résultats finalement très moyens. En attendant, un performant et fiable scandinave attend encore son heure pour un volant en WRC, après le retrait soudain de Volkswagen il y a quelques mois. Citroën rate sans doute quelque chose en snobant Andreas Mikkelsen.

Kris Meeke Crash Stop

WRC 2017, le retour d’une belle époque ?

Aujourd’hui, en 2017, quatre constructeurs s’affrontent sur les pistes du monde entier en WRC. Le rallye d’Argentine a permis de voir une beau sursaut de D-Mack équipant la Ford Fiesta M-Sport du jeune et rapide Elfyn Evan. Semblent-ils mieux adaptées au terrain sud-américain, les gommes chinoises sont arrivées dans le retro de Michelin. Une belle lutte technologique en perspective pour les années futures ?

Cette année, le championnat WRC s’avère très ouvert et les écarts sont faibles. Le « rally winner » qu’est Thierry Neuville pourraient bien confirmer sa bonne forme et celle de Hyundai, pour aller chercher un Ogier en difficulté. Pourtant, il faudra être tout aussi fort mentalement que le pilote français pour le déstabiliser complètement. Mais n’oublions pas le reste du plateau, car ce weekend en Argentine, outre Elfyn Evans et ses septs meilleurs temps scratch, Ott Tanak, Hayden Paddon et notre « stage winner » Kris Meeke se sont également illustrés. Daniel Sordo et même Jari-Matti Latvala sont suffisamment régulier pour jouer les outsiders.

Qui craquera le premier ? À suivre.