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Need For Speed le film : notre avis


Une saga bien connue

Les passionnés d’automobiles constituent un public de choix pour les studios Hollywoodiens, le succès des Fast and Furious en témoigne. Ce même public, plutôt jeune, est également avide de jeux vidéos de course. L’idée de porter la saga des Need for Speed (NFS pour les intimes) de la console au grand écran partait donc d’une bonne idée. Reste qu’entre les idées et les actes il y a souvent un vide. Alors, bon film ou navet ce NFS. Autant le dire tout de suite, la réponse est tranchée… Tranchée parcqu’on alterne le franchement bon et le assez mauvais.

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De réels défauts

Commençons avec les points négatifs. L’histoire tout d’abord. On nous ressort le sempiternel thème de la vengeance : le gentil est (une nouvelle fois) trahi par le méchant, il devra prouver son innocence et chercher à se venger. Les ressorts de l’histoire sont usés jusqu’à la corde, et on connait déjà la fin à l’avance.

Les personnages sont au diapason. On sait que le cinéma américain ne fait pas toujours preuve de finesse, et NFS en constitue un très bel exemple. Dans le film le gentil est très gentil, et le méchant est très vilain. Plus manichéen et caricatural tu meurs. Globalement le jeu d’acteur est très moyen, on a du mal à y croire, et même Michael Keaton, l’inoubliable Batman de Tim Burton (et accessoirement sosie officiel de Julien Lepers) cabotine à mort, sans doute pas aidé par une VF mauvaise. Il faut quand même admettre que certains moments arrivent à nous arracher un sourire, notamment les scènes de Scott Mescudi, plus connu sous le nom de Kid Cudi, qui est complètement déjanté. L’interprétation de Aaron Paul, révélé par Breaking Bad, est correcte. Point positif par rapport aux Fast and Furious : on ne tombe pas dans le cliché grosses voitures + bimbos légèrement vêtues, ce qui est plutôt rafraichissant.

Et pourtant…

Si ce NFS a quelques réels défauts il ne s’agit pas pour autant d’un mauvais film, loin de là. Tout d’abord parcque les scènes de conduite sont très bien foutues, avec des idées assez inédites dans ce genre de film, notamment les vues à la première personne filmées à la Go Pro, très immersives, et souvent jouissives. Surtout le réalisateur a évité « l’effet Fast and Furious », qui implique que lors d’une scène de conduite le personnage change une bonne vingtaine de fois de vitesse. Les cascades sont également réussies, puisqu’il s’agit de vraies cascades, « à l’ancienne », comme au bon vieux temps de Bullitt, et pas des images numériques artificielles. Les plans sont soignés, et on trouverait même un peu de poésie à certains panoramas, notamment celui de la scène finale.

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Ensuite parcque les vraies stars du film sont les voitures, et sur ce point il est difficile d’être déçu, avec la présence des meilleures supercars de la planète : Bugatti Veyron Super Sport, Lamborghini Sesto Elemento, McLaren P1, Koenigsegg Agera… Le  film fait également la part belle aux Muscle Cars américaines, avec la présence remarquée d’une Ford Mustang GT500 spécialement construite pour le film (et qui est donnée pour la bagatelle de 900ch!), mais également de modèles plus anciens : Ford Torino, Pontiac GTO… Le son des voitures est particulièrement bien retranscrit, ce qui contribue à l’immersion du spectateur, contrairement à la 3D, qui comme souvent ne sert à rien. La bande son est par ailleurs très sympa, avec la présence d’artistes comme Aloe Blacc ou Linkin Park.

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Notre avis

NFS souffre de peu de temps morts, on ne voit pas les 2 heures 10 passer, et c’est bien là l’essentiel pour un film qui assume son côté pur divertissement/pop-corn movie. Le film constitue donc une plutôt bonne surprise, qui certes ne marquera pas le genre (contrairement à l’excellent Rush) de par son histoire vu et revue, mais qui pourra séduire tout amateur de belles voitures et de poursuites endiablées.