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Essai : DS5 Hybrid 4×4, l’Exception culturelle

Le luxe, version Française

A l’occasion de son lancement fin 2011, la Citroën DS 5 avait su marquer les esprits, avec son design tranché, et son habitacle traité à la manière d’un cockpit d’avion. Elle avait par ailleurs été la première à inaugurer la motorisation Hybride-Diesel du groupe PSA : l’HYbrid4. Surtout, la DS 5 avait su prendre son envol par rapport à la gamme Citroën, en n’étant pas directement dérivée d’un modèle déjà existant, à contrario des DS 3 et DS 4.

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La DS 5 à son lancement, fin 2011

C’est donc assez logiquement que DS, devenue une marque à part entière en 2015, a fait de la DS 5 le fer de lance de son indépendance. Cette année a en effet été l’occasion pour la marque d’offrir à son modèle haut de gamme un restylage lourd de sens, puisqu’il a perdu à cette occasion toute référence à Citroën.

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La DS 5, version restylée

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Par ailleurs, la DS 5 à motorisation hybride change d’appellation, délaissant le nom HYbrid4, en faveur d’un sigle Hybrid 4×4, qui se veut plus évocateur. En revanche techniquement parlant, l’auto n’évolue pas.

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Exit HYbrid4, la DS 5 restylée adopte l’appellation Hybrid 4×4, jugée plus parlante

Ce restylage est-il suffisant pour relancer la carrière de l’iconoclaste DS 5, qui affiche des scores de vente par ailleurs décevants ? Verdict à la fin de cet article…

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Présentation : Délicieusement décalée

Lors de son lancement fin 2011, la DS 5 avait su marquer les esprits, avec son profil de « coupé 4 portes », et sa très forte identité stylistique, avec notamment ses « sabres » chromés, qui courent des projecteurs jusqu’aux vitres latérales avant, et qui font directement écho à la mythique DS originelle…

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Attribut stylistique conservé par la version restylée, les sabres chromés « signent » visuellement le profil de la DS 5

3 ans après, on apprécie toujours autant son profil inclassable, au croisement des genres, entre un SUV, une berline et un coupé.

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On apprécie notamment les flancs sculptés, qui se prolongent des ailes avant aux optiques arrières, ou encore le décroché formé par la ligne de toit

Les changements apportés par ce restylage se concentrent sur la face avant de l’auto, avec en premier lieu l’installation de la fameuse calandre « DS WINGS », apparue sur le concept DS Numéro 9.

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Avec cette nouvelle calandre hexagonale qui s’affranchit des chevrons, la face avant de la DS 5 devient plus statutaire, et osons le dire, peut-être moins lourde qu’auparavant.

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La DS 5, avant et après restylage

Autre grosse nouveauté apportée par ce restylage : l’apparition de nouveaux blocs optiques « DS LED Vision », qui mêlent LED et Xénon, et qui intègrent une nouvelle signature lumineuse. Le passage des feux de croisement aux feux de route est géré automatiquement, via une mini-caméra dissimulée dans le pare-brise. La DS5 se dote par ailleurs de projecteurs directionnels, autre élément présent sur la DS originelle.

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Par ailleurs, la DS 5 restylée hérite d’indicateurs de changement de direction qui ne clignotent plus, mais qui défilent. Un gadget certes, mais qui fait son petit effet.

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A l’arrière, pas d’évolution majeure, hormis évidemment la disparition du lettrage Citroën.

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On apprécie ainsi toujours son côté trapu, de même que la signature lumineuse des feux arrière, ou la double sortie d’échappement.

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A l’intérieur, on retrouve avec plaisir l’intérieur décalé, et directement inspiré du monde de l’aéronautique, qui caractérise la DS 5 depuis son lancement.

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Traité à la manière d’un cockpit d’avion, l’habitacle de la DS 5 est indéniablement réussi

Il profite de ce restylage pour se remettre au goût du jour, avec l’arrivée très attendue d’un nouveau système d’infotainment, avec écran tactile de 7 pouces. Ce dernier permet d’alléger un peu la console centrale, de 12 boutons pour être précis.

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La DS 5 restylée marque l’avènement d’un très attendu écran tactile

Malgré ces progrès, on déplore toujours une ergonomie un peu compliquée, avec une multitude de commandes, disséminées un peu partout.

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En revanche, on apprécie l’arrivée du Mirror Link, qui permet de dupliquer le contenu de votre Smartphone sur l’écran. Pour accéder à cette fonctionnalité, il suffit de connecter votre téléphone à l’auto, via un câble USB.

Surtout, il se dégage de cet habitacle un indéniable parfum d’originalité. On apprécie ainsi la superbe sellerie en Cuir semi-Aniline, un matériau de qualité supérieure à un cuir Nappa pleine fleur. Notre modèle d’essai était par ailleurs doté de la sellerie « bracelet de montre », aussi jolie que confortable, avec des inserts en aluminium chromé au niveau des appuis-tête.

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Le Logo DS est « gauffré » sur le dossier des sièges avant

Autre originalité de la DS 5, son toit façon « cockpit » d’avion, qui regroupe certaines commandes.

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Le toit « cockpit » de la DS 5 regroupe notamment les commandes afférentes au toit panoramique, mais aussi celles relatives à l’affichage tête haute

La finition, point sur lequel les productions françaises pêchent souvent, n’appelle aussi aucune critique. Citons pêle-mêle les matériaux généreusement moussés, les surpiqûres sur la planche de bord, le ciel de toit en tissu noir, ou encore les placages en « vrai » aluminium.

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Le décors de la console centrale, en aluminium, reprend le logo DS
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Ce motif est également repris sur les crosses de portes

A noter qu’à cause des batteries, le volume du coffre est en baisse, puisqu’il passe de 468 à 325 L.

On peste contre le nombre limité et l’étroitesse des rangements disponibles, et le volant, un rien trop imposant.

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Le volant de cette DS 5 se montre un peu trop imposant à notre goût

On déplore également la garde au toit limitée aux places arrières, rançon du profil de coupé de l’auto. Ce design se paie également du point de vue de la visibilité vers l’arrière, problématique, avec une toute petite lunette arrière, et un bequet qui tombe « pile » au milieu du rétroviseur intérieur.

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Autre grief, le pare-brise qui se reflète de façon importante dans le pare-brise. Les rayons de soleil rendent en effet vite illisible l’écran de système d’infotainment. Seule solution : refermer les vélums électriques du toit panoramique, ce qui est un peu en contradiction avec sa présence…

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L’imposant toit panoramique, qui baigne l’habitacle de lumière, rend parfois l’écran central illisible

Malgré ces petites lacunes, il fait vraiment bon vivre dans cet habitacle, lequel dégage une indubitable atmosphère haut de gamme, avec par exemple sa jolie montre de bord, ou encore son éclairage à LED, à la fois moderne et chaleureux.

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On apprécie également le « rituel » de démarrage de l’auto, avec le déploiement de la lame transparente de l’affichage tête haute, qui fait toujours son petit effet.

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Côté techno, cette DS5 se dote du système d’alarme au franchissement de ligne (AFIL) de seconde génération, qui se manifeste par l’intermédiaire d’une vibration dans le siège conducteur, et de la surveillance d’angle mort. Ce dernier système se matérialise par des diodes lumineuses placées dans les rétroviseurs extérieurs, qui s’illuminent afin d’avertir le conducteur en cas de présence d’un véhicule dans un angle mort.

En revanche, la DS 5 reste dépourvue d’un régulateur de vitesse actif, ou même du freinage automatique d’urgence.

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Sur la route : Grande voyageuse, pas sprinteuse

Comme son nom l’indique, la DS 5 Hybrid 4×4 dispose d’une motorisation hybride, qui associe ici un bloc diesel 2,0 L HDI de 163 ch, à un bloc électrique de 37 ch. Le premier alimente les roues avant, les roues arrières étant alimentées par le moteur électrique (qui est directement implanté dans le train arrière). Donc, contrairement à ce que son appellation 4×4 laisse présupposer, la DS 5 Hybrid 4×4 est dépourvue de tunnel de transmission reliant les 2 essieux.

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Au total, la DS 5 Hybrid 4×4 offre jusqu’à 200 ch, et 450 Nm de couple. Pouvant évoluer en tout électrique sur de courtes distances (la marque annonce un rayon d’action de 4 km) et jusqu’à 60 km/h, elle se targue par ailleurs d’offrir des émissions de CO2 réduites (90 g/km avec les jantes 17 pouces, 103 avec les 18 pouces de notre modèle d’essai).

DS annonce une consommation mixte de 3,9 L/100 km, avec les grosses jantes (18/19 pouces). Dans les faits, on a plutôt constaté 6,5 L/100 km, avec une conduite pas forcément orientée vers l’économie, ce qui reste honorable vu le poids et les prestations de l’auto.

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Superbes, les jantes de 18 pouces pénalisent un peu la consommation

Avec un poids en hausse de 120 kg par rapport à une version BlueHDI 180 EAT6 (soit un poids total de 1.660 kg…), la DS5 Hybrid ne progresse que très légèrement du point de vue des performances par rapport à cette dernière. Le 0 à 100 km/h est ainsi bouclé en 8,6 secondes, la vitesse maxi s’établissant par ailleurs à 211 km/h.

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Plusieurs modes de conduite sont d’ailleurs disponibles, via une molette disposée au niveau du sélecteur de vitesse : Sport, 4WD, ZEV, ou Auto. En dehors du mode 4WD dont le nom n’appelle pas plus d’explications, le Mode Auto vise surtout l’économie de carburant, tandis que le Mode Sport privilégiera les accélérations et les reprises, avec des passages de vitesse plus dynamiques, grâce à l’apport du moteur électrique, et son couple immédiat (« effet boost » électrique). Enfin, si vous souhaitez évoluer en tout électrique sur des courtes distances, c’est vers le mode ZEV (pour Zéro Emissions Vehicle) qu’il faudra vous tourner.

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Côté transmission, notre DS 5 se dote de la boîte manuelle pilotée ETG6, avec palettes au volant. Par rapport à la BMP qu’elle remplace, l’ETG gagne en douceur et en rapidité, grâce à un nouveau logiciel, qui gagne en finesse (aucun composant ne changeant par ailleurs). Surtout, le système hybride permet un peu de « gommer » les défauts de la boîte, en lissant les accélérations, et en diminuant les à-coups, grâce au couple immédiat du moteur électrique. En tout cas en utilisation « de bon père de famille »…

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Car les choses se fâchent en utilisation sportive. La boîte devient alors hésitante dans les changements de rapport, avec un temps de réponse assez désagréable. Si on tourne la molette sur le mode Sport, les temps de passage des rapports se réduisent, la boîte permettant par ailleurs de monter davantage dans les tours. Mais cette bonne santé se traduit par une cacophonie qui incite à revenir à une conduite plus calme, le niveau sonore étant sinon bien contenu.

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Basée sur la plate-forme 2 du groupe PSA, la DS 5 hérite de la même base que les 3008 et 5008. Sur la route, les suspensions se montrent plus prévenantes que sur les premières DS 5, dont la sécheresse avait pu rebuter la clientèle traditionnelle de Citroën, d’habitude rompue au moelleux des productions de la marque.

De bonne qualité, l’amortissement souffre toutefois d’une certaine fermeté (sans doute pas arrangée par la monte optionnelle 18 pouces de notre modèle d’essai), qui ne profite pas forcément à la tenue de route, puisque l’auto demeure un rien pataude, avec notamment des mouvements de plongée et de cabrage marqués à l’accélération ou au freinage. On se console avec le confort offert par les sièges, excellent, ou la position de conduite, un brin surélevée, qui, associée au large pare-brise, permet réellement de « dominer » la route.

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En revanche, rien à redire sur la tenue de route en elle-même, qui mêle haut niveau d’adhérence, et équilibre impossible à prendre en défaut. On regrettera simplement une direction qui ne remonte pas suffisamment d’information, et qui est associée à un train avant un brin pataud. La DS 5 offre malgré tout un compromis confort/tenue de route tout à fait recommandable, même si d’autres autos font mieux.

Plus que jamais, et à l’image de sa motorisation hybride, la DS 5 s’apprécie à un rythme de sénateur. C’est d’ailleurs à cette allure que son conducteur aura tout le temps d’apprécier son ambiance intérieure, vraiment réussie, et qui rend chaque voyage à son bord un peu spécial…

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Conclusion : La plus belle représentante du haut de gamme à la française…

Avec la DS 5, il semblerait bien que DS soit parvenu à imposer sa vision du haut de gamme. Une vision certes décalée, mais qui aura réussi à emporter notre conviction. Si elle n’est pas dénuée de défauts, la DS 5 reste malgré tout une proposition tout à fait convaincante dans sa catégorie. Par ailleurs, plus de 3 ans après son lancement, son ambiance intérieure et sa qualité de finition sont encore à mettre à son crédit.

En revanche, on est un peu moins emballé par sa motorisation Hybrid 4×4, dont l’intérêt est somme toute limité, surtout à côté d’un BlueHDI 180, qui se montrera sans doute presque aussi sobre sur route, et qui permettra surtout d’accéder à une vraie transmission automatique (la très réussie EAT6). Les jours de ce système sont de toute façon comptés, puisqu’il se murmure qu’il devrait bientôt laisser place à un système hybride essence.

Française jusqu’au bout de ses pneus, la DS 5 est dotée de ce qui manque à nombre de ses concurrentes : du charisme. Ainsi, même si elle ne plaira pas à tout le monde, elle aura au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. Et si nous tenions-là la belle représentante de notre sacro-sainte exception culturelle?

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Points positifs :

+ Esthétique décalée, et plus statutaire depuis le restylage
+ Présentation intérieure valorisante, ambiance réussie
+ Finition globale d’excellent niveau, présence de matériaux raffinés
+ Connectivité enfin au niveau
+ Confort global, et notamment d’assise

Points négatifs :

– Boîte pilotée dépassée par les évènements en conduite sportive
– Tenue de route un rien pataude
– Visibilité arrière problématique
– Coffre amputé par les batteries