Entretien avec Jean Ragnotti : Renault, Rallye, WSR…

Mais qui est Jean Ragnotti ?

Tout passionné de rallye connait Jean Ragnotti, alias « Jeannot ». Jean Ragnotti, bien qu’ayant mis un terme à sa carrière en compétition en 1996, n’en reste pas moins actif et ce, toujours avec Renault. Véritable ambassadeur de la marque au losange, Jean fait désormais parti du département Renault Classic. Nous l’avions d’ailleurs déjà rencontré à Monaco en 2013, lors de la présentation du Twin’Run avec Alain Prost.

Nous avons pu discuter pas loin de 45 minutes avec le pilote, mais aussi l’homme, car Jean n’est pas qu’une légende du rallye, c’est aussi un homme au cœur gros comme ça ! De fil en aiguille, d’anecdotes en anecdotes, nous poursuivons notre conversation comme si nous nous connaissions depuis des lustres. Lorsqu’on l’interroge sur son regard concernant le rallye actuel, Jean nous explique qu’en 1985 le simple rallye de Corse valait 3 rallyes WRC actuel en distance. Pas moins de 1600 km de tracé avec des voitures beaucoup moins dociles que maintenant. Un train de pneus à chaque spéciale était nécessaire. Anecdote dans l’anecdote, Jean nous avoue qu’une fois, ses gants étaient tellement usés après une spéciale du Tour de Corse qu’il en a emprunté une paire en toile au monteur Michelin, beaucoup plus robuste. Moins confortable certes, mais robuste ! Jean a d’ailleurs toujours préféré le rallye aux autres épreuves automobiles. Il s’est essayé plusieurs fois à la F1 lors d’essais privés et réalisait des temps très proche des pilotes engagés, il a d’ailleurs participé 3 fois au 24h du mans avec Renault (4eme au général avec l’Alpine A442 Turbo) mais aussi sur les Rondeau où il terminera 1er du groupe 6 et 5eme au général.

Mais c’est en rallye que Jean se sent le mieux avec ses 14 victoires en championnat de France. D’ailleurs en 2015, Jean remet ça ! Toujours avec le département Renault Classic sous la coupelle de Hugues Portron, tout aussi passionné que Jean Ragnotti. Renault Classic participera donc au Monte-Carlo historique en engageant deux R16 pour fêter les 50 ans du modèle. Mais comme nous l’avoue Hugues Portron : « Il faut bien l’admettre, Jean aime la compétition et les voitures puissantes. » Hugues Portron a donc décidé d’engager deux R12 Gordini dont une sera pilotée par Jean Ragnotti himself. D’ailleurs, une véritable histoire existe entre la R12 Gordini et Jean Ragnotti puisque c’est le premier modèle qu’il conduira en 1973 à Monte-Carlo en tant que pilote officiel. Pour la petite histoire, Jean arrivait en 73 de la Formule 3 et le 2eme pilote n’était autre que Patrick Tambay qui lui, venait du volant Elf…. Toute une époque !

Un calendrier chargé

Pour croiser Jean Ragnotti en 2015, rendez vous immanquable tout d’abord au Rallye de Monte-Carlo moderne et historique, puis il enchainera directement avec le salon rétromobile de Paris où nous tenterons de vous faire un chouette reportage. Suivront ensuite quelques ouvertures de rallye puis l’incontournable Grand Prix de Monaco F1 et peut être Goodwood, peut-être oui car les marshalls anglais ont du mal avec les 360 rapides de Jean sur la piste ! D’ailleurs concernant Goodwood, Jean en a impressionné plus d’un lors d’une soirée avec sa Renault 5 Maxi… Impressionné, voire peut-être énervé un certain Ken Block… d’ailleurs, Monsieur Portron, Jean, s’il vous plait un « Gymkhana made in France by Jean Ragnotti » pensez y, vraiment !

Au fil de l’année viendront aussi les WSR, les World Series by Renault ou Jean assure toujours le show avec sa Renault 5 Maxi. Comme il nous le dit lui même : « Quand je vois que j’enchaine 2-3 gymkhana, puis cale la voiture en première et que je cours à coté, je me dis mais j’ai 70 ans ! » Le show, voila ce qui motive « l’acrobate »!

Comme vous le devinez, c’était une rencontre quasi mystique, intemporelle, durant laquelle nous avons pu parler avec une légende mais aussi avec l’Homme. Un homme au grand cœur, fidèle à Renault, qui n’a jamais cherché les titres mais plutôt le plaisir de conduite, bref s’éclater. Pour ça, il s’éclate Jeannot, mais ce qui est très important c’est le sens du partage qui l’anime et quand il fait un 360 dégrées dans une épingle c’est pour se faire plaisir, mais aussi (et surtout !) pour nous faire plaisir ! A très bientôt Jeannot !