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Résumé du Mans Classic 2014


Blog-Moteur en mode Le Mans Classic !

Blog-Moteur était convié à vivre cette messe des voitures historiques, au sein de la l’écurie Ford France. Ambiance!

Le Mans Classic est LE rendez-vous de tout passionné de vieilles mécaniques. Afin de revivre l’époque merveilleuse où les Ford GT40 rendaient la pareille aux Ferrari 250 GTO, tous les 2 ans, l’ACO, Peter Auto et ses partenaires font revivre ces moments intenses où vos tympans, mais aussi vos tripes, vibrent au son des mécaniques les plus évoluées de leur temps. Le grand prix du Mans est pour la première fois lancé en 1906. Depuis, et hormis durant les temps malheureux des 2 guerres mondiales, il a lieu chaque année. De tout temps, avoir une de ses voitures gagner le Mans garantissait une notoriété sans pareil, mais était gage aussi de fiabilité puisque voir un véhicule tourner 24h à fond garantissait la valeur du constructeur. Il était alors impératif pour les marques automobiles de s’engager dans cette course, sans doute la plus célèbre du monde.

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Le Mans Classic en est à sa 7eme édition. La première ayant eu lieu en 2002 et ce, tout les 2 ans, l’événement n’a cessé de croître devenant à l’heure actuelle le rassemblement auto de collection et de compétition le plus grand d’Europe, devant Goodwood selon certains, cocorico! Les clubs de toutes marques se font un devoir de se montrer, comme vous pourrez le constater sur notre article consacré au club. Une marque cette année fêtait les 50 ans d’un de ses modèles mythiques : Ford et sa légendaire Mustang.

L’écurie Ford France

Au début des années 60, Ford France lance sa propre écurie, et ce, grâce à un homme, Henri Chemin, pilote français, mais aussi directeur de la communication Ford, s’étant illustré notamment au Rallye de Monte-Carlo avec Johnny Hallyday en 1967. C’est en 2008, que Ford fait renaître cette écurie en engageant une Ford T Montier 1923 en hommage au premier modèle engagé au Mans et une Ford Capri RS 1973. Depuis, chaque Mans Classic voit un modèle différent de la marque concourir. Quoi de plus normal pour le cinquantenaire de la marque d’engager une Ford Mustang Shelby GT350 de 1967, seul modèle de Mustang engagé officiellement à l’époque.

Ford Mustang Shelby GT350
Ford Mustang Shelby GT350

Le Mans Classic a été l’occasion pour Ford France de présenter officiellement la prochaine Ford Mustang qui sortira en 2015.

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Lors de la splendide parade Mustang, elle ouvrait le bal de fort belle manière.

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Deux modèles étaient présents. L’un statique, la Mustang Convertible, et l’autre en piste dans une livrée orange superbe. Un superbe Fastback GT de 5.0 de cylindrée, la Mustang 2015 sera à n’en pas douter le coup de cœur de beaucoup.

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Découverte du circuit

Ford France avait organisé des baptêmes afin de bénéficier du privilège de piloter au Mans ! Ford avait amené pas moins de 12 Ford Fiesta ST, une voiture élue voiture sportive de l’année par le magazine Echappement dans sa catégorie.

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J’ai donc eu le privilège de « piloter » une Ford Fiesta ST (182ch) sur le circuit des 24h du Mans!! Bien que retourné dans tous les sens dans Gran Turismo 6, lorsque l’on prend le volant, on ne fait pas le fier. La ligne droite des Hunaudieres suivie du virage de Mulsanne forcent le respect et même avec « seulement » 182 ch, la concentration doit être maximale.

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Un tour le samedi sur le sec, puis un tour le dimanche dans des conditions exécrables ne font qu’attiser la légende du Mans. Comme dirait Yann  » Je peux mourir tranquille, le plus tard possible mais tranquille! » Nous avons par ailleurs pu filmer notre chevauché fantastique sous la pluie avec à son bord Mathias et votre dévoué serviteur.

Cette Ford Fiesta ST nous a tellement séduite, que vous trouverez d’ici quelques jours son essai complet !

La course

Le Mans Classic n’est pas qu’une simple parade, c’est aussi une course avec des modèles tous plus légendaires les uns que les autres. Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils se battent les bougres! Bon nombre de richissimes propriétaires engagent des pilotes de renom afin de mener leur joujou à bon port. Jugez plutôt : Jurgen Barth, Jacques Laffite, Jean Ragnotti, Paul Belmondo, Gerard Larousse, Romains Dumas etc etc… D’autres personnalités courent aussi comme Carlos Tavares, mais aussi François Fillon ou bien encore Brian Johnson, le chanteur d’AC/DC!

Plateau 1 : 1923 – 1939

Le premier plateau est constitué des voitures d’avant la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve bon nombre de marques prestigieuses, comme Bugatti, BMW, Talbot, Bentley, Alfa Romeo mais aussi des marques disparues comme Lagonda (racheté par Aston Martin), Invicta ou bien encore Salmson.

Alfa Romeo 8C 2300
Alfa Romeo 8C 2300

Ce plateau, comme les autres d’ailleurs, est très disputé et on a du mal à croire que les pilotes puissent en decoudre autant. Avec un départ lancé en type Le Mans. Pour les plus jeunes, les voitures sont placées en épi sur la ligne de départ. Quant aux pilotes, ils sont situés de l’autre côté de la piste derrière la ligne blanche. Au top départ (a l’évoque donné au pistolet), les pilotes courent vers leurs autos et partent en trombe pour 24h. LM-DEPART

Certains diront que c’est pour cela que Porsche a placé sa clé de démarrage à gauche pour gagner quelques secondes au départ (démarrer avec la main gauche, de manière à ce que la main droite puisse enquiller la première plus rapidement). Il faut les voir ces pilotes avec leur grand volant et faire balancier dans leur cigare!

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La Talbot 105 « BGH 21 » se fait depasser par la BMW 328

Cette année, les vainqueurs sont Michael Birch et Gareth Burnett dans une très sympathique Talbot 105 G052 de 1931 avec une vitesse de pointe de 130km/h, tout de même !

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La Talbot 105 « GO52 » rend la pareille à la Talbot Lago vainqueur 2012

Plateau 2 : 1949 – 1956

Le plateau 2 réunit les bijoux d’après-guerre : Porsche 356, Mercedes 300 SL, Jaguar Type D, Maseratti (dont une superbe A6 GCS), Austin Healey, Aston Martin DB3 et les plus rares Osca S ou Moretti 750 Grand Sport.

Maserati A6 GCS (1954)
Maserati A6 GCS (1954)

 Nous sommes encore dans la voiture de série sportive que tout gentleman driver pouvait se payer et comme déjà dit plus haut, la marque qui remportait Le Mans à l’époque avec son modèle spécifique voyait ses ventes augmenter significativement !

Mercedes 300SL (1955)
Mercedes 300SL (1955)

Les années 50 ont d’ailleurs vu une nette domination de Jaguar et sa fameuse Type D qui durant cette épreuve du Mans Classic, a aussi remporté la victoire avec l’équipage Monteverde/Pearson/Smith/Twyman !

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Plateau 3 : 1957 -1961

Plateau 3, encore de super GT de séries qui commence a côtoyer des autos un peu plus radicales comme la Maseratti 300S ou bien encore la Lotus 15, qui côtoient encore et toujours les tonitruantes Jaguar Type D et autre Porsche 356. L’apparition des Ferrari 250 GT Berlinetta et leur rageur moteur V12 commence a flatter les esgourdes, tout comme le V8 américain de la Chevrolet Corvette C1.

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Ferrari 250 GT Berlinetta (1960)

Pas moins de 76 engagés sur ce plateau qui voit la victoire de la Jaguar type D, avec a son bord Gary Pearson et Chris Harris svp ! Oui, oui, le Chris Harris de Youtube oui !

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Plateau 4 : 1962 – 1965

Les années 60 ont marqué un tournant dans la course du Mans. Ce sont les dernières années ou les autos engagées sont encore de série. Le circuit, après le terrible crash de 1955, a subi quelques modifications notables comme l’élargissement de la piste. Avec des voitures dépassant désormais les 250 km/h, la sécurité devait être de rigueur. Finies les reconnaissances a 200km/h sur la partie ouverte des hunaudières entre locaux et badauds. Porsche engage son nouveau modèle, la 911, Ferrari continue dans sa lancée des 250 (6 victoires consécutives au Mans) mais dévoile son évolution finale : la GTO.

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Ferrari 250 GTO

Au même moment, ça se bouscule de l’autre côté de l’atlantique et Ford arrive avec l’arme anti Ferrari, la redoutable Ford GT40.

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Ford GT40 en embuscade!

Il y a 2 ans, la GT40 a d’ailleurs trusté les 3 premières places du plateau. Plateau riche en exclusivités, avec l’unique Ferrari 250 GT Breadvan, les très rares Bizzarrini 5300 GT, des Ferrari 275 GTB, Alpine Renault M65, Porsche 904 GTS et le petit nouveau sur la scène des préparateurs, Shelby, et sa fameuse AC Cobra.

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Bizzarrini 5300 GT (1965)
Ferrari 250 GT Breadvan (1961)

C’est la Ford GT40 de 1965 et son bloc V8 de 4,7 conduit par Leo Voyazides qui remporte ce plateau.

Ford GT40 (1965)

Plateau 5 : 1966 – 1971

Place aux barquettes et autres protos tous plus aérodynamiques les uns que les autres. Dans cette catégorie, on voit apparaitre la marque Chevron très répandue dans le paddock. Célèbre marque anglaise qui a disparu en même temps que son créateur Derek Benett.

Chevron B16 FVC (1970)
Chevron B16 FVC (1970)
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Ferrari 312P (1969)

Les années Porsche commencent à pointer le bout de leur nez avec les fameuses 910, 908 et bien sûr la légendaire Porsche 917 qui a détenu jusqu’en 2010 le record de la distance la plus longue parcourue sur le circuit du Mans (5 335,31 km pour une moyenne de 222 km/h).

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Porsche 906 (1966)
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Porsche 917 (1969)

La Porsche 917 pesait 800kg et pouvait atteindre les 386 km/h en 1971…

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Dans cette catégorie, les Lola T70 MKIII sont légions, 2 superbes Alfa Romeo T33/3 sont présentes, mais celle qui réveillerait un mort, celle que l’on entend de l’autre bout des hunaudières et qui été élue plus beau son de moteur de tous les temps, j’ai nommé la Matra 660-01, nous enchantera de ses envolées lyriques.

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Matra 660-01

La voir passer dans les S de Porsche pour rétrograder rapidement dans la chicane suivante m’a donné des frissons indéfinissables…

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Ce plateau comportait donc la fameuse Shelby GT350 engagée par l’écurie Ford France.

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Ford Shelby GT350 (oui ça pousse derrière!)

Elle était conduite par Loïc Depailler/Grégory Galiffi/Yves Maroselli/Fabrice Devanlay et termine 49eme. Une bonne prestation au vu des ténors de la catégorie!

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La victoire a d’ailleurs été remportée par la Lola T70 MK III B conduite par David Hart, et propulsée par un V8 de 5.0L de cylindrée. David Hart a par ailleurs été chronométré à 268km/h.

Plateau 6 : 1972 – 1979

Le plateau des grands malades! Pensez donc, toujours plus haut, toujours plus gros, les autos présentes dans cette catégorie sont encore une évolution du plateau précédent ! Dites-vous une chose : les Groupe C n’ont toujours pas vu le jour ! Les BMW 3.0 CSL côtoient les Porsche 911 RSR 3.0 et Turbo, mais aussi les 935 K3 alias Moby dick (850 ch), sans oublier les BMW M1 ainsi que les Ferrari 512 BBLM !

Bataille entre deux 3.0 CSL "Batmobile"
Bataille entre deux 3.0 CSL « Batmobile »
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Porsche 911 RSR Turbo (1973)
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Ferrari 512 BBLM (1979)
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BMW M1 (1979)
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Porsche 935 K3 « MobyDick » (1977)

 Tout ce petit monde s’élancera le premier jour qu’à partir d’1h du matin. Et je peux vous dire que si vous comptiez vous assoupir pénard dans une petite chaise longue en bord de piste, c’est raté !

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La Matra dans sa catégorie était à peu près la seule a rugir aussi fort. Là, vous bénéficiez de 76 symphonies différentes ! Le rétrogradage au virage de Mulsane après la pointe des Hunaudières est a lui seul un concert d’échappements! Entre blocs V8 américains, V12 italiens et 6 cylindres allemands, il y a de quoi faire ! A noter que dans cette catégorie, une marque française était représentée avec 2 modèles : les Rondeau.

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Inaltera-Rondeau (1976)

Jean Rondeau était Manceau et créa sa propre voiture. En 1975, la voiture s’appellera d’ailleurs Inaltera de par son sponsor, en 1979 elle se prénommera Rondeau M379-DFV, la même qui gagnera Le Mans en 1980.

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La Rondeau M379-DFV depasse une Ford Gran Torino

Jean Rondeau gagnera avec sa propre voiture devant Jacky Ickx et sa Porsche 908. Ce plateau très disputé sera remporté par le même vainqueur de l’édition précédente, Chris Mc Allister sur Gulf Mirage, propulsé par un bloc V8 Cosworth de 3000 cm3 avec une vitesse de pointe de 289km/h contre 291.5 km/h pour la Porsche 935 K3 n°64.

Gulf Mirage (1973)
Gulf Mirage (1973)

En conclusion, Le Mans Classic est une messe à ne manquer sous aucun prétexte. L’aura même de la passion automobile et des gentlemen drivers ruissellent littéralement sur l’évènement entier, que se soit au travers des clubs, des passionnés ou des teams engagés. Il n’y a pas ce côté extrêmement clean et chirurgical des courses de maintenant, et on ressent le côté complètement fou et purement passionné des écuries d’antan. Le Mans Classic c’est à vivre. Vivement 2016 !

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