Essais

Essai : Peugeot RCZ, l’indomptable !


Un objectif clair

Dévoilé en 2009 lors du salon de Francfort sous la forme d’un concept baptisé « 308 RCZ », le Peugeot RCZ est sans nul doute le véhicule le plus abouti esthétiquement de ces dernières années (en témoigne son titre de la plus belle voiture de l’année 2009). Avec la ferme intention de faire de l’ombre aux stars du marché des coupés, Peugeot renoue avec son passé sportif et entend bien mettre un bon coup de pied dans la fourmilière dont l’Audi TT est la reine.

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Avec ce RCZ, Peugeot a un objectif clair : conquérir un nouveau type de client. Souvent proposé à un tarif élitiste, ce genre de véhicule n’est pas vraiment à la portée de toutes les bourses, c’est pourquoi Peugeot avait clairement une carte à jouer dans ce secteur souvent abandonné par les autres constructeurs jugeant le segment peu lucratif. Avec un prix d’entrée situé aux alentours de 30.000 €, aucun autre constructeur ne peut se prévaloir de proposer mieux que ce Peugeot RCZ à ce prix, tant au niveau du design et tant au niveau de la motorisation, car on va le voir, même pour une version d’essai diesel, mieux vaut avoir quelques bonnes notions de conduite pour exploiter au maximum ce que renferme la bête.

Un design unique

Extérieurement Peugeot frôle le sans-faute, les lignes sont pures, les courbes élancées, la marque au lion a su transférer à la perfection les codes stylistiques habituels d’un coupé en y incorporant sa patte. Musclé comme il le faut, le RCZ est large d’épaules, il n’hésite pas à rouler des mécaniques et à jouer de son imposante musculature notamment due à un galbe important au niveau des ailes. Notre modèle d’essai, étant la version ayant bénéficié du restylage de 2012, est encore plus agressif que le premier modèle. Le regard est incisif et se positionne dans le sens des traits de la voiture. Notre Peugeot RCZ bénéficie du Pack Vision disponible en option qui offre au regard de la voiture des projecteurs Xénon directionnels avec masque couleur titane qui se fondent parfaitement à la teinte « Brun Guaranja » de la carrosserie.

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La calandre est composée de deux barrettes chromées qui viennent se positionner sous les sigles Peugeot. Le lion vient lui se greffer directement sur le capot. Sous cette calandre nous retrouvons une imposante entrée d’air avec à chacune de ses extrémités une rangée de 6 LED visible de jour comme de nuit.

A l’arrière les feux sont positionnés directement sur les ailes à la verticale. Ce positionnement offre un côté dynamique et sportif à la voiture sous tous les angles. Pour compléter le tout, Peugeot a apposé un aileron arrière rabattable grâce à un bouton situé dans l’habitacle. L’aileron n’est ici présent dans un seul but esthétique, mais il faut avouer que même si cela ne relève que du gadget, il a le mérite d’offrir encore un peu plus d’exclusivité à sa monture.

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Le pavillon à double bosselage est désormais incontournable, il vient se positionner au centre des deux arches personnalisables de couleur dorée pour notre modèle qui s’accordent parfaitement à la teinte de la voiture et à son toit noir carbone brillant. Les jantes de 19’’ Solstice Mat Black Onyx sont accordées à la teinte de la carrosserie grâce à un assemblage bi-ton diamanté/noir qui cache des étriers de frein de couleur noire.

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Comme dans un cockpit

Si vous avez lu nos derniers essais Peugeot, vous n’avez sans doute pas pu passé à côté de l’i-cockpit, le nouvel intérieur qui équipe les Peugeot 308 et 308 SW. Dans le RCZ nous n’avons pas de i-cockpit, mais un intérieur travaillé comme tel puisqu’avec une planche de bord fuyante l’aspect intérieur se tourne clairement vers celui du sport automobile. Entièrement recouvert de cuir, la planche de bord est tout simplement magnifique, Peugeot réalise un sans-faute en accordant cela à une console centrale noire laquée relevant encore un peu plus le côté exclusif du RCZ. Nous avons particulièrement apprécié la présence de la petite horloge qui vient se positionner au milieu des deux aérateurs centraux. Cela ne vous rappelle rien ?

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Les compteurs et les buses d’aérations sont cerclés de chrome, tout comme les repose-pouces du volant, un volant de petite taille afin de procurer plus de sensations à son conducteur. L’écran positionné au centre de l’habitacle est rabattable, une bonne idée de la part de Peugeot, car celui-ci est assez important et n’est pas vraiment des plus esthétique. Le système multimédia est simple et efficace, vous pouvez connecter votre smartphone sans avoir besoin de réaliser une multitude d’opérations fastidieuses. Le GPS -comme la plupart des GPS intégrés- n’est pas des plus réactifs et des plus précis, il conviendra parfaitement à des utilisations exceptionnelles.

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Notons également la présence d’un petit écran digital entre les compteurs qui nous communique des informations sur notre conduite, le système d’éclairage ou bien l’affichage digital de la vitesse. Le tout est programmable depuis un petit bouton situé à côté de celui de l’aileron au niveau du frein à main. Un frein à un main qui d’ailleurs est très bien positionné et comme son nom l’indique est vraiment à portée de main. Il ravira les aficionados de demi-tours ou autres dérapages au frein à main.

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Les sièges baquets siglés du logo de la marque sont superbes, ils maintiennent parfaitement son conducteur ainsi que son (ou sa) passage(re). De couleur beige, nous retrouvons également le cuir sur les inserts de panneaux de portes, le tout étant fourni en option. A l’arrière le Peugeot RCZ offre deux places, mais utilisables uniquement en cas de petits trajets puisque celles-ci sont assez spartiates et obligera vos passagers arrière à se plier en quatre afin de se glisser au fond de votre coupé. Le coffre quant à lui offre un beau volume de 321L, un volume comparable à celui de certaine compacte.

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L’assemblage des matériaux est de bonne qualité sans être exceptionnel, nous retrouvons quelques éléments propres à PSA au sein de ce RCZ comme les commandes situées derrière le volant. Les plastiques qui englobent la partie inférieure de l’habitacle sont de qualité discutable, mais après tout qu’est-ce que cela peut faire puisque ce n’est pas la vocation première de la voiture. Vous achèteriez une Nissan GT-R pour sa qualité de finition vous ? Et bien ici c’est le même principe, l’ensemble est de bonne qualité, mais la finition n’est pas poussée à l’extrême afin de pouvoir proposer une voiture de ce type à un tarif abordable.

Mange bitume

Équipé du moteur 2.0L HDI de 163 chevaux, notre Peugeot RCZ n’est à première vue pas un foudre de guerre. Mais seulement à première vue. Même si dans mon fort intérieur j’aurais préféré avoir en main le moteur 1.6L THP de 200 chevaux il faut avouer que ce HDI a tout de même beaucoup de réserve pour un bloc diesel.

Les sensations de conduite sont bel et bien présentes, nous nous sentons directement au sein d’une véritable sportive notamment grâce à une pédale d’accélération très réactive, mais qui souffre à mon goût d’une légère latence lors des accélérations plus franches. La liaison au sol est parfaite, notamment grâce à une plateforme spécifique avec train arrière à traverse déformable et à un centre de gravité très bas avec voies élargies et pneumatiques montés en 235/40 qui permettent d’avoir une stabilité quasi parfaite et très peu de prise de roulis dans les courbes.

La direction est ferme et précise, la voiture réagit instinctivement à chaque décision de son conducteur. Les performances sont aussi au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h abattu en seulement 8,2 secondes et une vitesse de pointe de 220 km/h malgré les 1.300 kg de la bestiole. Comme pour tous moteurs diesel qui se respectent, le Peugeot RCZ joue énormément sur son couple et se montre assez réactif lors des passages de rapports. Équipée d’une boite de vitesse manuelle à 6 rapports, la voiture se montre à l’aise sur autoroute lors des manœuvres habituelles de dépassement, mais aussi en ville puisqu’elle est capable d’évoluer à bas régime tout en restant aussi agile.

Afin d’accentuer encore un peu plus l’esprit sportif, Peugeot a équipé son coupé d’une commande permettant de déconnecter l’ESP afin de pouvoir profiter pleinement du tempérament mordant de la voiture. Malheureusement il n’offre pas les sensations escomptées puisqu’il est toujours aussi difficile de prendre la voiture en défaut malgré quelques tentatives. Un mal pour un bien après tout puisque cela s’avère bénéfique pour la sécurité à bord.

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Niveau consommation Peugeot annonce une conso moyenne de 5,2L/100 en cycle mixte pour notre motorisation HDI et un peu plus de 7,5L/100 pour les moteurs THP. Tous les moteurs sont conformes à la norme Euro 5 avec des rejets compris entre 135 et 145 g/km.

Tout cela oui, mais à quel prix ?

Disponible à partir de 33.100 € pour notre version diesel et 30.500 € pour la plus petite des versions essence, le RCZ possède un tarif plus que satisfaisant pour la qualité des prestations fournies. Bien entendu la facture grimpe comme pour tous modèles une fois le catalogue des options aux mains du client, mais disons que pour un Peugeot RCZ avec trois ou quatre options supplémentaires la facture ne devrait vraisemblablement pas dépasser les 40.000 €, un tarif toujours en deçà de sa principale concurrente, l’Audi TT.

Notre modèle d’essai d’une valeur de 42.830 € est équipé d’une large palette d’options :

  • L’alarme
  • L’aide sonore et graphique au stationnement avant
  • Peinture métallisée
  • Pack Sport
  • Pack Vision
  • Système HiFi JBL
  • WIP Com 3D
  • Cuir Nappa Intégral
  • Étriers de frein noir
  • Jantes en alliage de 19″
  • Toit carbone brillant

Verdict

Plébiscité lors de sa sortie, le Peugeot RCZ est certainement l’une des valeurs sures de la marque au lion encore pour ces prochaines années. Après lui avoir offert quelques déclinaisons dont la finition Red Carbon, ou encore un modèle badgé R encore plus extrême, la firme sochalienne devrait sans nul doute puiser dans la quintessence que renferme ce coupé, pas seulement pour son esprit sportif, mais aussi pour sa signature visuelle qui a été l’un des éléments précurseurs pour les futurs modèles Peugeot et qui devrait encore inspirer de nombreux autres modèles à venir. En témoigne l’Exalt, le lion devrait rugir à nouveau dans les années à venir.

Points positifs :

+ Design extérieur et intérieur
+ Motorisation diesel coupleuse
+ Esprit sportif
+ Tarif

Points négatifs :

– Bruit du moteur diesel
– Quelques finitions à revoir
– Boite de vitesse perfectible
– Pas de version roadster

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